Dressage de la table
Notre maitre le TOUR écrit (chap.472) qu’il faut poser la table avec de beaux ustensiles selon ses possibilités en l’honneur de la nuit du Séder, et préparer l’endroit où l’on va s’assoir afin qu’il soit le plus confortable pour s’accouder en signe de liberté. C’est ainsi que tranche MARAN dans le Choul’han ‘Arou’h (Ibid.)
Cela signifie qu’il y a une Mitsva absolue de faire régner une atmosphère particulière avec le plus de prestige possible le soir du Séder, aussi bien en raison du fait qu’il faut se comporter ce soir là avec liberté comme des rois – comme l’écrit le Gaon de Vilna pour expliquer le fait d’utiliser ce soir là les plus beaux ustensiles que l’on possède – aussi bien en raison du fait que lorsque les convives verront la festivité particulière qui règne le soir du Séder, ils se motiveront davantage au devoir du récit de la Sortie d’Egypte.
Notre maitre le RACHBETS (dans le discours sur le ’Hamets page 34) écrit qu’il faut entourer la table avec des carafes et des vases remplies de roses et de fleurs diverses, ainsi que de toutes sortes de plantes odoriférantes.
Le Chla Ha-Kadoch (Chéné Lou’hott Ha-Béritt sur Péssa’him chap. « Ner Mitsva ») écrit: « Les époux devront se comporter comme un roi et une reine, et les membres du foyer comme des princes et des princesses. Ils devront préparer des ustensiles en argent et en or, ainsi que des vêtements en soie et des vêtements brodés, de tout ce que les a gratifiés Hachem, le tout afin d’exprimer la joie du cœur pour les bontés d’Hachem. »
Il est a noter que notre maitre le Rav z.ts.l, lorsqu’il était jeune, revêtait le soir du séder un vêtement plus léger que ses vêtements honorifiques, afin de se sentir plus à son aise, et aussi afin de ne pas se soucier que les enfants salissent ses vêtements.
Après avoir revêtu son vêtement léger, il disait: « Maintenant, je suis un roi ! »

« Chalom ‘Ale’hem »
Pour tous les jours de Yom Tov qui tombent Chabbat, on dit « Chalom ‘Ale’hem » et « Echett ‘Haïl », excepté le soir du Séder, où il ne faut pas les dire, car il faut se dépêcher de réciter le Kiddouch, comme l’enseignent nos maitres (Péssa’him 109.): « On arrache la Matsa (on s’empresse d’arriver à la Matsa) le soir de Péssa’h, afin que les enfants ne dorment pas. » (Yalkout Yossef-Péssa’h vol.3 page 82).
C’est ainsi que tranche le Gaon Rabbénou Yossef ‘HAÏM dans Chou’t Rav Pé’alim (vol. sect. Sod Yécharim chap.13).

La bénédiction des enfants le soir de Péssa’h
Il est rapporté dans Pirké Dé-Ribbi Eli’ezer (chap.32) que lorsqu’arriva le 1er soir de Péssa’h (le soir du Séder), Its’hak appela son fils ‘Essav et lui dit:
« Mon fils ! Cette nuit-là, les anges entonnent un chant. Cette nuit-là, les trésors de rosée s’ouvrent, car c’est aujourd’hui qu’est dite la bénédiction de la rosée. Confectionne-moi un bon repas afin que je te bénisse. » C’est cette nuit là – nuit de Péssa’h – qu’Its’hak bénit Ya’akov son fils de 10 bénédictions. Ya’akov sorti de chez son père couronné comme un jeune marié et couvert de parures comme une jeune mariée. Une rosée tomba sur lui depuis le ciel. Ses os se raffermirent et il devint lui aussi très fort.

A partir de là, notre maitre le Gaon et Richon Lé-Tsion Rabbi Its’hak YOSSEF Chlita écrit (Yalkout Yossef Péssa’h vol.3 page 62) qu’il est bon de bénir les enfants et les membres du foyer le soir du Séder, car c’est un moment solennel où les trésors célestes de la rosée sont ouverts, et où les anges ainsi que les hommes entonnent un chant.
Notre maitre le Richon Lé-Tsion Chlita cite tout ceci au nom des décisionnaires des dernières générations.
Même si la raison essentielle pour laquelle nous bénissons les enfants le vendredi soir n’est pas appropriée aux soirs des fêtes, malgré tout, pour le soir du Séder il existe une raison particulière à bénir les enfants, comme expliqué.

Nous avons constaté cette attitude chez notre grand maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l, qui bénissait ses fils et ses filles, ainsi que ses petits-enfants le soir du Séder, avec beaucoup d’amour et d’affection, avec beaucoup de joie.
Ceci est d’autant plus important cette année (5782) où le soir du Séder tombe vendredi soir, qui est un moment apte et particulièrement propice à la réception des bénédictions

Notre maitre le Richon Lé-Tsion Chlita cite le livre Beit Aharon selon qui, le soir du Séder, chacun peut adresser à Hachem sa demande personnelle, et sa prière sera exaucée avec l’aide d’Hachem. Il cite également au nom du livre Nétivott Chalom que le soir du Séder est propice pour modifier le Mazal de quelqu’un du négatif vers le positif, et que l’on peut ce soir là sortir de tous ses tracas vers la liberté.

Notre maitre le ‘HYDA écrit dans son livre ‘Homatt Ana’h (Téhilim 111) au nom de notre maitre le ARI zal que tous les miracles qui se produisent pour Israël ne se réalisent que par de grandes lumières qui illuminent (il s’agit d’un sujet spirituel, cette nuit là, s’éveille davantage la miséricorde d’Hachem, et c’est un moment propice aux miracles et aux merveilles). Cette propriété a été fixée pour toutes les générations à venir, et ces lumières doivent illuminer chaque année durant cette nuit là, et ainsi une grande délivrance s’annonce pour Israël.

Le Gaon Rabbi Chélomo WOLBE z.ts.l fait remarquer dans son livre ‘Alé Chour que nous disons dans la Haggada: « Au début, nos ancêtres étaient des idolâtres, mais maintenant Hachem nous a approché à son culte. » Comment pouvons-nous dire « maintenant Hachem nous a approché à son culte » alors que cela fait 3000 ans?!

Mais en réalité, nos maitres nous font comprendre ici par allusion que « maintenant », justement à cet instant précis du soir du Séder, Hachem prend chacun d’entre nous et le rapproche de son culte, car cette sainte fête n’est pas qu’un jour de commémoration, mais plutôt une occasion annuelle où se renouvelle l’illumination spirituelle qui illumina nos ancêtres en Egypte. Si nous sommes méritants, nous serons nous aussi comme « sortants d’Egypte » véritablement.

source :halachayomit.co.il