PARASHAT BEHAR  5782 – Vendredi 11 Iyar 5782 – 13 mai 2022
Horaires Ashdod : Entrée 19h09 • Sortie 20h11

Chaque personne doit faire rentrer Chabat avec les horaires de la communauté qu’il fréquente
JERUSALEM Entrée : 18h47• Sortie :20h09
PARIS-IDF :21h04 – 22h23
Tel-Aviv 19h09 •20h11
Marseille 20h35•21h45
Miami 19h40•20h37


 

Cette sidra, l’avant dernière du Lévitique, est souvent couplée avec la dernière de ce troisième tome du Pentateuque.

Depuis plusieurs semaines, il n’est question dans toutes ces péricopes, que de SAINTETE, à divers niveaux sainteté du corps, du comportement, de la terre sur laquelle nous habiterons, terre que nous recevrons en héritage de nos patriarches et sainteté du calendrier avec des périodes saintes, consacrées à dédier et à démontrer notre respect et surtout notre amour pour D.

Le mois d’Iyar dont nous avons célébré l’entrée il y a à peine quelques jours est un mois riche en célébrations civiles et religieuses tant avec le Yom HaAtsmaout pour marquer l’Indépendance d’Israël tout comme le 14 Iyar au soir (14 mai au soir) qui sera à la fois Pessah sheni et la Hiloula de Rabbi Méïr ba’al HaNess et 4 jours plus tard le 18 Iyar au soir (18 mai au soir) Lag BaOmer ou Hiloula de Rabbi Shimon Bar Yohay et puis à la fin de ce même mois, le 28 Iyar ou 28 mai pour célébrer la réunification de Jérusalem depuis 1967.

Le nom du mois de Iyar est l’acronyme des mots hébraïques Ani HaShem Rofe’ékha soit : Je suis HaShem ton Médecin.

Le fait que la sainteté nous soit rappelée à chaque occasion dans le lévitique est le fait que tout, dans notre vie doit être notre guide pour nous faire comprendre que nous sommes un peuple de prêtres et que nous avons, en conséquence, un rôle très particulier et aussi que l’étude de la Torah doit nous servir de guide, de boussole. Et, que, si nous ne saisissons pas tout c’est que parfois il est difficile de tout comprendre, même si nous avons un QI très haut, car il s’agit parfois d’acceptions d’un niveau si élevé en Cabale, que nous ne pouvons pas tout saisir, car nous ne nous sommes pas toujours autant investis en Torah que des Maîtres le font tout au long de leur existence.

Si nous avons évoqué les deux grands Tanayim que furent Rabbi Méïr Ba’al HaNess et Rabbi Shim’on bar Yohay c’est qu’en cette période du Omer eut lieu un évènement sans précédent telle que fut cette épidémie qui dura 33 jours pendant laquelle moururent TOUS les disciples de Rabbi Akiva.  Ils étaient 24,000 étudiants de Torah.

Le motif de cette mort massive (cela fait une moyenne de plus de 700 personnes par jour) généralement évoqué que ces étudiants de Torah ne se respectaient pas les uns les autres. Qu’est-ce à dire ?

Nous allons tout d’abord rappeler qui est Rabbi Akiba. Il exerçait les fonctions de pâtre dans les troupeaux d’un homme éminemment riche à Jérusalem.  Il était si riche que les habitants l’avaient surnommé « kalba saboua » c’est-à-dire que même les chiens qui étaient chez lui ou qui se nourrissaient des détritus de chez lui étaient rassasiés. Akiba était un homme simple et totalement inculte et, lorsqu’il décida d’épouser Rahel, la fille de Kalba Saboua, celui-ci déshérita sa fille et le couple s’enfuit. Akiba était âgé de 40 ans et, la condition du mariage fut qu’il devait apprendre à lire et à étudier la Torah.

Rahel était prête à tous les sacrifices pour que son mari grandisse en Torah ce qui fut fait puisqu’il devint très rapidement un érudit pour lequel il n’y avait plus de secrets pour lui.

Sa renommée fut telle que les disciples rejoignaient les bancs de son académie pour s’instruire et acquérir un savoir toranique à nul autre égal ce qui fit qu’en l’espace de vingt-quatre années, il fut à la tête de douze mille « paires » d’élèves.

D’où provenaient ces élèves ? Les sources attestent du fait qu’ils venaient d’un peu partout…

La « catastrophe » fut déclenchée par le fait que ces disciples qui avaient réussi à atteindre un niveau spirituel supérieur à celui des autres, savaient, quelle était leur origine. En effet, le « Mishnat HaGuilgoulim » en comparant toutes les sources provenant du Ari zal, du Vital et de bien d’autres, nous apprend que ces 24,000 disciples n’étaient autres que les 24,000 morts qui furent tués lors de l’épisode des Bné Israël qui se laissèrent entraîner à fauter avec les Madianites tout comme le fit Zimri ben Salou avec Kozbi bat Tsour. Ces « élèves » s’étaient vu octroyer une seconde chance : en rachetant leur comportement par l’étude de la Torah dans laquelle – ainsi qu’il a été dit plus haut  – un haut niveau intellectuel et, au lieu de se conduire avec savoir vivre et respect, ils sont allés dire les uns aux autres qui ils étaient à l’origine et se sont fait honte les uns aux autres oubliant qu’il est interdit de rappeler à quelqu’un les fautes qu’il a pu commettre/ ou, lui rappeler qu’il est un converti ou quelque autre chose dont il pourrait avoir à rougir dans son passé.

L’une des mitsvoth évoquées dans cette péricope est celle qui interdit de prendre un intérêt d’un taux quelconque lorsque l’on prête de l’argent à l’un des frères de notre communauté car, il appartient à quiconque de tendre la main à son prochain et, l’obliger à payer un intérêt alors qu’il est lui-même dans l’impossibilité de payer ses dettes serait le précipiter vers sa perte. En conséquence, réclamer un intérêt viendrait à l’encontre du principe de procurer de l’aide. Le Gaon de Vilna fait remarquer, à ce propos, que lorsque tu dois procurer de l’aide à ton prochain, tu dois être « imo » (עמו) et non « ito » (אתו) avec lui imo pouvant être compris comme partageant avec lui comme faisant partie du même peuple עם, et que tu es entièrement avec lui, alors que « ito » signifierait que tu l’accompagnes (en parallèle).

L’étude de plusieurs textes de la guemara que ce soit dans les traités de Sanhédrin ou de Baba Bathra, les Sages nous informent des différences de conception de la vie et/ou de la mort selon Rabbi Akiba ou selon Moshé Rabbénou. En effet, nous apprend-on Moshé Rabbénou tenait à la vie et ne voulait pas mourir, alors que Rabbi Akiba souhaitait mourir BEKIDOUSH HASHEM (pour la sanctification du nom divin) et c’est pour cela qu’il est mort dans des souffrances atroces alors qu’il fut soumis à un supplice quotidien 40 jours durant de rosh hodesh Eloul jusqu’à yom kippour en prononçant la profession de foi juive : SHEMA ISRAEL.

Rabbi Akiva n’était constitué que de bonnes midoth nous disent tous les auteurs de livres de Cabala. Moshé aussi dira-t-on. C’est pourquoi il a eu le privilège de mourir dans un baiser divin…. Moshé n’a accepté de mourir que lorsqu’il a su qu’il n’était plus chargé de conduire le peuple ni de l’enseigner.

En effet la guemara renseigne : Moïse demandait à ne pas mourir car disait-il même en étant réincarné dans une bête il pourrait rendre grâce à l’Eternel à sa manière bien que le phénomène de réincarnation ne se produise pas sans souffrances. Aussi, HaShem éprouva Moshé Rabbénou d’une manière très particulière : IL convoqua Josué dans le Ohel Moëd et Moshé resta au dehors. Lorsque Josué ressortit du Ohel Moëd, Moshé Rabbénou s’élança vers Josué et lui tint ces propos : « Dis-moi s’il te plaît : que t’a-IL-dit ? Josué lui répondit avec un sourire : « Dis-moi s’il te plaît : que t’a-IL-dit ? »  Moïse comprit qu’il devrait céder sa place. Le rôle de Moïse n’est pas encore terminé car, au moment voulu, lorsque le Mashiah se présentera aux portes de Jérusalem, Moshé Rabbénou devra ramener des 4 coins de la Terre entière vers Israël.

Caroline Elishéva REBOUH

MA Hebrew and Judaic Studies
Administrative Director of Eden Ohaley Yaacov