PARASHAT BAMIDBAR 5782 – Vendredi 26 Iyar 5782 – 27 mai 2022
Horaires Ashdod : Entrée 19h19 • Sortie 20h22

Chaque personne doit faire rentrer Chabbat avec les horaires de la communauté qu’il fréquente
JERUSALEM Entrée : 18h56• Sortie :20h19
PARIS-IDF :21h22 – 22h24
Tel-Aviv 19h19 •20h22
Marseille 20h49•21h01
Lyon 21 h . 22 h 16

Le quatrième livre de la Torah est en fait le dernier. En français,  ce livre devrait s’intituler « dans le désert » pour suivre conformément le titre hébraïque et pourtant, il s’intitule les Nombres pour faire allusion au thème central de cette parasha qui traite du dénombrement du peuple à cette occasion, pendant les pérégrinations du peuple dans le désert après la faute du veau d’or ….. Pourquoi ce quatrième livre est-il le dernier de la Torah alors que nous disons tout le temps « hamisha houmeshé Torah » ou pentateuque soit les cinq livres de la Torah ? C’est parce que le quatrième est le dernier tome et le dernier livre rapportant les prophéties de Moshé Rabbénou alors que le cinquième livre appelé en hébreu « Devarim » ou les Paroles et aussi le Deutéronome ce qui signifie la répétition, rapporte en fait, les discours de Moshé Rabbénou.

Bamidbar évoque donc la notion d’isolement, de désolation, mais aussi de parole. Le mot midbar pourrait être lu medaber מדבר. Le sens caché est que D a choisi pour décor de Sa Parole un décor désertique, aride, neutre. Ceci pour plusieurs raisons : pour qu’aucun artifice ne s’interpose entre Le Créateur et Sa créature et que l’homme se retrouve dans son cadre naturel….et un contexte rigoureux ainsi le nom de D : אלקים = 86 et la nature : הטבע équivaut également à 86 ce qui nous fait comprendre que dans un cadre de rigueur, un cadre naturel, ou, dans le recueillement privilégié par la solitude, le silence, on retrouve le Créateur.

Dans le Midrash, on nous rapporte que lorsque les Enfants d’Israël aperçurent le Char céleste entouré de quelque 22,000 anges, chacun saisissant son drapeau/emblème rappelant à quel service il est rattaché, ils allèrent trouver Moïse pour réclamer un drapeau pour chaque tribu et HaShem a accepté en définissant pour chacun d’eux la couleur du fond et l’emblème qui s’y trouvera.

Les enfants d’Israël brandissent leurs bannières et prennent place autour du Tabernacle, centre du camp d’Israël  où s’élèvera le sanctuaire, résidence de l’Eternel  au sein de Son peuple,   et y installer Sa présence.
En général, il n’est pas conseillé de compter le nombre de personnes présentes en quelque circonstance que ce soit et ce, à cause du mauvais oeil, pourtant, il existe des opinions différentes telles celle du Rav Horwitz (le Shlah Hakadosh). Il existe un usage  qui veut qu’on cite un rabbin d’après le titre de son principal ouvrage. Le Rav Horwitz Yeshayahou Halévy 1558-1630 a en effet écrit un ouvrage mystique qui s’intitule Shné Louhot Habrith dont les initiales composent le sigle Shlah). Le Shlah compare les personnes chères à des objets de valeur à la recherche desquels on se trouve toujours et par conséquent les compter reviendrait à s’assurer qu’aucun d’entre eux ne manque à l’appel…..car chacun des Juifs composant le peuple juif a une valeur indissociable de celle de tous les autres Juifs ; de manière à mettre cette importance en exergue, le Saint béni soit-Il demande à dénombrer le peuple juif.  Il désire montrer à quel point chaque être humain a sa propre importance. Au cours de shabbat shekalim  a été évoqué le dénombrement  (Exode chapitre 30 versets 11 à 16) mais  ce fut, également, dans un autre but : celui de constituer un Trésor public en mettant chacun des enfants d’Israël sur un même pied d’égalité : le demi shekel.

C’est en totalisant ces pièces d’un demi shekel que nous saurons combien de personnes composent le klal Israël c’est-à-dire la communauté d’Israël et non pas en les comptant nominativement ou individuellement c’est ainsi qu’est venue l’habitude lors d’une cérémonie de « compter » les gens en égrenant les mots de certains versets dont on sait qu’ils sont composés de dix mots par exemple chaque mot représentant une personne.

Les deux mots accolés : Bemidbar Sinaï, revêtent une double importance car, étant donné que certaines mitsvot ont été  répétées à plusieurs reprises non pas seulement au Sinaï mais aussi  dans les plaines de Moav, le Créateur a la volonté de signaler que déjà au Mont Sinaï le thème en question avait été énoncé. De plus, tout au long des pérégrinations des enfants d’Israël dans le désert, le peuple a été gardé, sauvegardé et encadré par le Tout Puissant qui avait, par des prodiges de tous les instants, protégé et guidé ce peuple par des colonnes de feu et de fumée. Cependant, le terme du voyage se rapproche et le peuple va se trouver confronté à de véritables exigences : il va falloir former une armée et désigner des tâches pour que chacun connaisse son rôle au sein de la communauté. C’est ainsi qu’à chaque mouvement, chacun des membres de la tribu Lévy savait exactement ce qu’il devait faire et de quoi il devait s’occuper.

Le dénombrement va ainsi jouer un rôle dans la structuration de ce peuple au moment où il va devenir autonome.

La mitsva du rachat du premier-né va de même être abordé au cours de cette sidra. Le premier-né a une importance dans la loi mosaïque et ce, même au moment d’un héritage.

Isaac fut le premier-né d’Avraham, avec sa femme légitime Sara. Esaü est le premier-né d’Isaac et ce droit d’aînesse ravi par Jacob a causé de grands tracas à notre patriarche. 

D a ordonné à Moïse de compter tous les premiers-nés. 

Le texte de la Torah nous enseigne que chez les Lévis le compte fut de vingt-deux mille en prenant en compte toutes les personnes de sexe masculin de l’âge d’un mois e au-delà.   Cet âge va servir de base pour le rachat du premier-né pour lequel la cérémonie de rachat sera fixée à l’âge d’un mois. Pourtant un fils de Lévi ne sera pas racheté (Lévi ou Cohen ne se rachètent pas).  

Lors de la faute du veau d’or nous savons que la tribu des Lévi n’a pas pris part à ce délire provoqué par la peur panique de ce peuple qui, pendant des siècles fut réduit en esclavage et réduit à être soumis à une autorité, à un chef et qui, devant l’absence prolongée de Moïse a cédé à la nécessité absolue et immédiate de se retrouver dirigé. Pendant ce temps, les autres premiers-nés d’Israël qui furent sauvés de la dixième plaie mortelle, tournèrent pourtant, le dos à l’Eternel pour prendre une part active à la faute du veau d’or.

Or, les premiers-nés d’Israël devaient être consacrés au Service divin mais plus après la faute du veau d’or. C’est une des raisons pour lesquelles, l’enfant qui ne pourra aider les Léviim lors de leur service au Temple devront être rachetés par un Cohen moyennant la somme de cinq shekels d’argent qui représente le rachat des premiers-nés après qu’ils aient encouru la peine de mort méritée par la faute du veau d’or. Rashi nous renseigne au sujet de cette somme : ces cinq shekels correspondaient à vingt pièces d’argent, somme qui fut versées par les marchands d’esclaves qui achetèrent Joseph lequel n’était autre que le premier-né de Rachel……

 La sidra de la semaine prochaine : Nasso précède la fête de shavouoth au cours de laquelle on a coutume de lire la meguila de Ruth.

Pour la fête de Shavouoth qui célèbre le Don de la Torah, certains ne consomment que des mets lactés et des pâtisseries à base de miel conformément à l’image que nous avons du pays où coule le lait et le miel ארץ זבת חלב ודבש eretz zavat halav oudevash. D’autres consomment des mets carnés – à base de viande – mais consacrent ne serait-ce qu’un repas pour un délicieux gâteau au fromage.

Caroline Elishéva REBOUH