En français, lorsque nous parlons de célébrations religieuses nous évoquons les fêtes.
En hébreu, il existe quelques subtilités qui rendent la langue hébraïque un peu moins monotones et nous avons eu au mois de Tishré un petit échantillonnage de souhaits divers à adresser à nos amis et proches.

Les berakhoth ne sont pas les mêmes de l’une à l’autre fête variant selon le caractère spirituel de chacune d’elles. Ainsi, nous avons vu shana tova oumetouka / oumeousheret/ oumevorekhet  et aussi ketiva vehatima tova  faisant allusion à la douceur que nous appelons sur les personnes que nous aimons ou considérons et qu’elles fassent l’objet d’une bonne inscription dans le Livre de la Vie.

Tout se complique légèrement à Souccoth et aussi à la fin de Souccoth et il en est de même au sujet de Pessah et de Shavouoth où nous souhaitons invariablement hag sameah ou bonne fête or, en hébreu, ces dernières sont désignées sous l’appellation de « shalosh regalim » et en français : les fêtes de pèlerinage. En effet, à l’époque où le Temple existait, le peuple « montait » à Jérusalem, à pied (bereguel), pour se rendre au Temple y offrir les sacrifices voulus et recevoir la bénédiction des Pontifes.

C’est pour continuer à commémorer cette « montée » vers Jérusalem que le peuple juif et d’autres peuples se rendent à Jérusalem pendant Hol Hamoëd de Souccoth et Pessah. En effet, sur l’esplanade du Kotel, pendant Hol Hamoëd les Cohanim se réunissent devant des dizaines de milliers de personnes pour y donner la birkat kohanim et puis, des personnes aimant et soutenant Israël à travers le monde entier se déplacent depuis leur pays pour afficher leur soutien à Israël en défilant dans les rues selon la procession organisée à cet effet et permettant ainsi à la parole prophétique de se réaliser d’ores et déjà. Nous pouvons ainsi voir de nos propres yeux le fait que les Nations viennent se prosterner dans notre Capitale lors des fêtes de pèlerinage.

C’est donc à cause du mot « reguel » (pied) que ces fêtes de pèlerinage se nomment shalosh regalim. Ces fêtes sont aussi des moâdim des « périodes » ou des temps fixés à des dates immuables du calendrier juif. Et donc le souhait à faire est HAG SAMEAH et, pour peu que l’on veuille ici rappeler les paroles prophétiques de Zacharie VIII, 19 l’on prononcera un souhait légèrement plus long mais si beau qu’il en vaut la peine. Ainsi l’on dira à notre ami : « MOADIM LESIMHA ! » et lui devra nous répondre : « HAGUIM OUZEMANIM LESSASSON ! ».

Passons à présent à ISSROU HAG… Certains travaillent à Issrou Hag d’autres non. Qu’est-ce ce jour en dehors du fait qu’il se place après les jours de Souccoth ou de Pessah ou de Shavouoth ? C’est que lorsque les pèlerins se rendaient à Jérusalem pour ces fêtent certains prolongeaient leur séjour dans la capitale pour un jour encore avant de refaire la route vers leur domicile. Et là encore on peut se saluer avec une autre berakha : TIZKOU LESHANIM RABOT (que vous ayez le mérite de vivre de nombreuses années !)

Caroline Elishéva REBOUH
MA Hebrew and Judaic Studies