Une addiction qui tue de plus en plus : la dépendance au smartphone détruit le psychisme des adolescents de la même façon qu’une drogue. Les contre-mesures existent, mais elles se heurtent au cynisme des plateformes, dont le modèle économique impose une surconsommation de ces services.

Le sacrifice de Molly Russell ne sera peut-être pas vain. A l’automne dernier, cinq ans après le suicide de l’adolescente originaire de Harrow dans la banlieue de Londres, la justice britannique a conclu à la responsabilité des réseaux sociaux dans la spirale dépressive de la jeune fille. Selon les conclusions d’un magistrat, les algorithmes d’Instagram, Snapchat, Twitter et de Pinterest ont littéralement gavé la jeune fille de contenus sur le suicide, l’automutilation, la dépression, qui l’ont enfermée dans une bulle mortifère.

Que risquent les ados sur les réseaux sociaux ?

Les réseaux sociaux prennent de plus en plus de place dans la vie des internautes, et plus particulièrement dans celle des adolescents. Mais leur utilisation chez ces derniers n’est pas sans dangers. Ils s’exposent notamment au vol de données personnelles, au piratage, au harcèlement, ou encore aux mauvaises rencontres.

Et ce, notamment parce qu’ils publient facilement des photos d’eux dénudées ou à caractère érotique sans en avoir pleinement conscience. Les réseaux sociaux ont également un impact considérable sur la santé mentale des jeunes. La perception de ces corps parfaits, de ces utilisateurs qui relatent des événements de vie si intéressants qu’ils laissent à penser que la leur est dénuée de sens leur fait perdre confiance en eux.

De plus, cela peut provoquer des troubles du comportement alimentaire, les ados étant tentés de coller aux standards qu’ils observent. Sans compter que le nombre de « likes » obtenus sur une photo  peut entraver l’estime de soi.

Quels sont les réseaux sociaux concernés ?

Si Facebook rassemble plus d’1,5 milliard d’utilisateurs dans le monde, les adolescents semblent avoir déserté la plateforme, un peu désuète à leur goût. Ils préfèrent Snapchat, qui permet d’envoyer des photos et des vidéos à ses amis rapidement.

Mais cette instantanéité leur faire croire, à tort, qu’ils sont protégés et que ces clichés vont disparaître. Or, ils ont tendance à ignorer qu’il est toujours possible de faire des captures d’écran qui pourraient être réutilisées pour les faire chanter. Instagram peut quant à lui provoquer des complexes chez les ados qui perçoivent des images retouchées, des corps parfaits.

Comment protéger son ado des risques liés aux réseaux sociaux ?

La première chose à faire pour empêcher les dérives sur les réseaux sociaux, c’est de prévenir son ado des risques qu’il encourt. Au même titre qu’il est nécessaire de l’informer des dangers auxquels il peut être confronté dans la vie de tous les jours, notamment dans la rue.

Vous pouvez lui dire qu’il ne faut accepter que les gens qui connaît dans la vraie vie, de ne jamais divulguer d’informations personnelles comme son nom, son adresse ou son numéro de téléphone dans une conversation, et de paramétrer son compte en mode « privé » afin que seuls ses amis puissent y avoir accès.

Il est primordial d’insister sur le fait que tout le contenu que votre ado met en ligne peut potentiellement être utilisé par des personnes malveillantes, sans son consentement.

Ne pas diaboliser les réseaux sociaux

Certes, les réseaux sociaux exposent nos ados à un certain nombre de risques. Mais ils font partie intégrante de leur génération et leur en interdire l’accès serait contre-productif et pourrait générer des conflits.  Les réseaux sociaux permettent de créer des liens, de développer son esprit critique et sa créativité.

Autrement dit, tout n’est pas à jeter dans cette manière de communiquer ! Montrez-lui le chemin pour un usage des réseaux sociaux en toute sécurité et n’hésitez pas à surveiller ce qu’il poste afin d’éviter les dérives. Vous pouvez aussi lui demander de vous apprendre à utiliser les réseaux sociaux : comment créer un compte, comment poster des photos et vidéos, comment commenter un contenu ou encore chercher des informations.

Votre ado aura ainsi l’impression que vous vous intéressez vraiment à ce qu’il fait. De votre côté, cela vous permettra de vous familiariser avec ces outils et de vous rassurer sur le comportement que votre ado adopte dessus.

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