PARASHAT YITRO 5783 Vendredi 10 Fevrier 2023Yom Chichi 19 Chevat 5783 – Samedi 11 Fevrier 2023 Yom Shabbat 20 Chevat 5783

Horaires :
Tel Aviv, Ashdod, Netanya, 
entrée 17 h 02 – sortie : 18 h 01
Jérusalem : entrée 16 h 41– 18 h 00
Paris : 17 h 44 – 18 h 53
Marseille : 17 h 44 – 18 h 48
Chaque personne doit faire rentrer Shabbat avec les horaires de la communauté qu’il fréquente.

Peu nombreuses sont les parashoth dont le nom est celui d’un personnage. Aucune des sidroth ne porte le nom de l’un des patriarches ou de Moshé. Alors pourquoi cette parasha porte-t-elle le nom de Yitro ?  

Les Sages ont souligné le fait que Ytro, est un personnage particulier sous de nombreux angles comme le fait que Ytro et Amalek avaient leur place parmi les conseillers de Pharaon mais, tandis que Ytro prenait la défense d’Israël, Amalek abondait dans le sens de Pharaon contre Israël.

Cette parasha est l’avant-dernière des « shovavim ». En dehors du fait que dans cette péricope nous allons lire les « dix Paroles » (עשרת הדיברות dans une grande solennité, cette sidra est « ajoutée » à l’ensemble des sidrot contenues dans la Torah (il s’agit en fait de six versets qui ont été ajoutés sur Ytro). 

Lorsqu’on parle de cet homme, on évoque une personnalité très complexe : il est prêtre idolâtre – il a même tiré une expérience de tous les cultes idolâtres), en donnant sa fille à Moïse il devient le beau-père du seul homme qui a « vu » D et Lui a parlé face-à-face.

Ytro possède sept noms : Poutiel, Kini, Héver, Réouël, Hovav, Yéter et Ytro. Ces noms ont tous une signification qui mettent le personnage en « communication » avec D car yeter et yitro sont faits de la même racine yéter ou supplément sauf que dans Ytro se trouve la lettre vav qui veut nous donner l’allusion selon laquelle il a ajouté D dans sa vie. Réôuël signifie qu’il est l’ami de D tout comme haver etc….. Moïse lui-même possédait beaucoup de noms – dix au total – que détaille le midrash vayikra rabba : Yéred,Héver, Yékoutiel, Avi Sokho, Avi Zanoah, Touvia, Shemâya ben Nethanael, HaSofer, HaLévy et Moshé. Ainsi que cela a été précisé plus haut, Ytro était l’un des conseillers de Pharaon avec Job et avec Amalek.

Ytro vit les miracles que D accomplit pour Israël non seulement pendant les dix plaies et la traversée de la Mer Rouge mais aussi au cours de la guerre avec Amalek et il se convertit au Judaïsme. Il avait déjà entendu ce que D avait fait pour Son Peuple mais il patienta, pour se convertir, de voir Moïse.  Et, c’est lorsque Ythro se rendit avec sa fille Tsipora et ses deux petits-fils Guershon et Eliezer au camp de Moïse, que Réôuël (Ytro) tint à se rapprocher de D.

Lorsque D décida de donner la Torah aux hommes par l’intermédiaire de Moïse les Anges demandèrent au Saint Béni soit Il pourquoi Il donnerait cette Torah aux hommes « nés d’une femme » -en opposition à eux, anges célestes, issus de l’essence divine et non pas de la procréation par des êtres humains – et D leur répondit qu’Il laisserait à Moïse le soin de leur répondre. Moïse prononça alors une plaidoirie, dont le but était de défendre le point de vue des hommes qui, eux, ont besoin d’un guide spirituel pour leur vie de tous les jours………..

Lors de la rencontre de Ytro et de Moïse, le beau-père du Prophète souligne sans que cela ne soit un reproche que Tsipora, l’épouse fidèle et patiente se trouve là car, de manière à être toujours disponible et toujours en état de pureté pour la Shekhina, Moïse n’accomplit plus son devoir conjugal depuis l’épisode du buisson ardent.  Cet acte conféra à Moïse un statut  supra ordinaire. Lorsque D  demanda à Moïse de s’adresser au peuple pour que tous se préparent à recevoir la Loi, le Créateur évoque d’abord la maison de Jacob  puis les enfants d’Israël dans un but bien spécifique : Rashi explique que « la maison de Jacob » cela veut évoquer le mérite des femmes qui sont chargées de l’éducation des enfants alors que les  « Bené Israël »  cela vient désigner l’ensemble du peuple : hommes, femmes et enfants de tous âges, eux qui ont lutté et souffert à l’instar du patriarche qui a lutté contre l’Ange et de ce fait  a changé de nom et, de Jacob est devenu Israël !

Pendant trois jours, le peuple s’est préparé spirituellement, physiquement et géographiquement à la réception du don de la Torah spirituellement car la promulgation de la Torah fait gravir un échelon de plus à ce groupe de personnes qui construit son peuple, physiquement car pendant ces 3 jours précédant le don de la Torah tout contact physique est interdit et géographiquement car les Bné Israël doivent se tenir hors de portée de la montagne non pas que la montagne soit sainte en elle-même mais parce que D va y résider le temps de donner la Loi à Son Peuple. Le texte donne d’ailleurs une indication de temps « tant que le shoffar retentira » Dès que D S’approcha de la montagne et qu’Il la rendit sacrée de par Sa Présence, les éclairs et le tonnerre éclatèrent comme au moment de la création puis le son du shoffar commença à retentir et le son s’intensifia au fur-et-à-mesure que la Shekhina s’approchait. Qu’est cette corne de laquelle retentit ce son si puissant ? Il s’agit ici de la corne gauche du bélier qui remplaça Isaac sur l’autel du sacrifice au Mont Moriah. Pour nous rappeler que dans ce monde tout est lié et que l’acte de foi d’Abraham mais aussi d’Isaac lors de cette Âkeda n’est pas un acte isolé dans l’histoire mais, il démontre  que le Tout Puissant a fait un plan pour l’humanité entière ainsi la corne droite de ce même bélier sera ce shoffar « gadol » dont il est question : celui qui va annoncer la guéoula, ou rédemption/libération définitive, et l’avènement du Messie.

De même qu’un lien et un parallèle sont tirés de l’acte de foi et de fidélité entre la âkedat Ytshak et le maâmad Sinaï, de même un lien a été tiré précédemment entre l’eau du Nil et toutes les eaux d’Egypte transformées en sang et d’une part le sang de la mila des garçons Juifs et le fait que ces mêmes garçons Juifs étaient noyés dans le Nil et que, les premiers nés mâles égyptiens ont été tués lors de la dixième plaie et le fait que les guerriers de Pharaon qui entre autres étaient les contremaîtres impitoyables des Hébreux ont été noyés par l’eau.

Cette parasha va nous donner le texte des dix paroles lequel réapparaîtra avec de légères modifications dans la sidra de VaEthanan (Deutéronome). Les modifications sont de cet ordre : dans Ytro, pour la quatrième parole (le shabbat), D nous dit : Zakhor eth yom hashabbat lékadesho   souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier, en revanche, dans VaEthanan, sera inscrit : »Shamor »: observe,    et on peut s’interroger pourquoi cette différence ?  Yitro : ce sont les premières tables. Le peuple reçoit seulement la Torah.  VaEthanan ce sont les secondes tables de pierre. Le peuple  est actif :  il a reçu la Torah. Il y a une évolution : la loi écrite nous montre qu’elle est aussi  loi  orale  lorsqu’il y a « zakhor » c’est un peu passif alors que « observe » c’est actif. 

Les dix paroles sont gravées face-à-face les cinq premières à droite et les cinq suivantes à gauche. Celles qui sont à droite concernent nos rapports avec D même si la cinquième parole concerne le respect dû aux parents  considérés comme les associés   de D dans la création d’un enfant. Les autres « commandements » concernent les rapports des hommes entre eux. Notre conduite vis-à-vis de D est donc normalisée puis le don du shabbat est don de D aux hommes. L’autre don de D à l’homme est la vie avec le concours des parents. Puis, en face de ces cinq paroles se trouvent cinq interdits visant à protéger l’homme créé à l’image de D  dans ses rapports avec autrui pour préserver sa vie, sa famille et ses biens.

L’interdiction de toucher au Mont Sinaï dure tout le temps où le shoffar retentira et donc, lorsque D S’est retiré et que le son s’est atténué puis disparu la sainteté qui régnait alors sur la montagne a disparu, pour redevenir une montagne comme une autre.

La Torah, d’où sont extraites les Dix Paroles, constitue, en quelque sorte, la Ketouba ou contrat de mariage rédigé entre l’Epousée : Israël et l’Epoux : c’est-à-dire l’Eternel.  Sur cette Ketouba sont stipulés les devoirs et les droits des époux et, la récompense est sublime.  

Le jeudi avant la parashat Ythro la communauté tunisienne a coutume de festoyer de manière particulière pour commémorer la cessation d’une épidémie qui sévit en Tunisie et un nombre impressionnant de jeunes-enfants périt. En remerciement on fête les garçons en dressant une petite table avec de la vaisselle miniature et l’on fait rôtir de petites volailles servies avec de petits légumes tels des petits pois et du riz ou de petites pâtes et en dessert on proposera des pâtisseries (petits-fours) au miel de petite taille.

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו