Les inquiétudes provoquées par la réforme juridique ayant fait chuter le shekel en début d’année ont laissé place à un contexte sécuritaire difficile.
Au 11/04, peu avant les secondes fêtes de la Pâques juive (Pessah’), le dollar s’échangeait autour des 3.65 shekels, tandis que l’euro franchissait la barre des 4 shekels.

Le FMI – Fonds Monétaire International – a revu à la hausse ses prévisions d’Inflation mondiale à 7 % pour 2023 et réduit ses prévisions de Croissance.

Le manque de clarté politique, ainsi que les troubles sécuritaires accompagnés d’attentats terroristes et de tirs de roquettes que ce soit dans le Nord, comme dans le Sud du pays, ont provoqué un nouvel affaiblissement du shekel au cours des derniers jours.

Au 11/04, peu avant les secondes fêtes de la Pâques juive (Pessah’), l’EUR a franchi la barre fatidique des 4 ILS, soit son plus haut cours depuis mai 2021 et un renforcement d’environ 2.60 % en l’espace d’une semaine.

Même tendance pour l’USD, qui s’est également renforcé de 2.50 % en l’espace de quelques jours pour atteindre un cours de change à 3.65 ILS.

L’oscillation des taux de change ces derniers jours est apparemment principalement affectée par le contexte sécuritaire et dans une moindre mesure par le contexte politique, qui fut pourtant le déclencheur de la chute du shekel ; semble que le contexte politique est passé au second plan, notamment en raison de la période de vacances religieuses.

L’affaiblissement du shekel, qui depuis le début de l’année a perdu près de 10 % face aux devises européenne et étasunienne affecte déjà les prix des produits importés d’Europe et des États-Unis, ce qui contribue à une augmentation de l’Inflation au-delà de ce qui était prévu.

D’ailleurs, cela s’est fait ressentir dans la publication de l’indice des prix à la Consommation du mois de février qui a augmenté de près du double de ce que les analystes prévoyaient, soit 0.50 % en un seul mois; pour bien saisir l’importance de cette augmentation, il convient de l’annualiser : 6 %/an.

Du côté des États-Unis, l’inflation est passée sous la barre des 5 %, soit moins qu’en Israël ; en parallèle, le BCS – Bureau Central des Statistiques – devrait prochainement publier l’indice des prix à la Consommation pour le mois de mars avec des prévisions qui tablent sur une augmentation oscillant entre 0.30 % et 0.40 %.

La baisse des taxes sur les prix des carburants, et la baisse des prix de l’Électricité et de l’Eau, ne seront calculées que dans l’indice d’avril.

Les chiffres de l’Inflation américaine pourraient éventuellement constituer une partie de la solution…
De fait, au regard de l’actuel vigueur de l’USD face au shekel et face à une Inflation catalysée par ce cours vigoureux, le Gouverneur pourrait être encouragé à augmenter le taux Directeur de la BCI.

Il convient de rappeler que ce dernier est un levier permettant d’une part de freiner l’Inflation lorsqu’on l’augmente : en augmentant les coûts d’emprunts il fait mécaniquement baisser les disponibilités des ménages et leurs capacités d’achat et tempère donc la Demande.

Par ailleurs, l’augmentation du taux Directeur, permet de faire s’apprécier le cours de la devise.
Ainsi, une augmentation du taux Directeur israélien qui ne serait pas suivi par une augmentation de celui de la FED, permettrait de faire s’apprécier le shekel face à l’USD et donc de réduire les coûts à l’importation…ce qui permettrait d’alléger la pression inflationniste due au cours des devises.

Entre-temps, le FMI – Fonds Monétaire International – a publié ses prévisions pour l’année à venir : le Fonds a abaissé ses prévisions pour l’économie mondiale compte tenu de l’inflation extrêmement élevée, des hausses de taux Directeur et de l’incertitude résultant de l’effondrement de deux grandes banques américaines.

Concernant la Croissance, le FMI a revu ses prévisions 2023 à la baisse, les passant de 3.40 % l’année dernière à 2.80 % actuellement.

“L’Inflation devrait être supérieure à ce que nous prévoyions il y a quelques mois à peine”, estime Pierre-Olivier Gorinches, l’économiste en chef du FMI.

Les prévisions de FMI pour l’Inflation 2023 tablent actuellement sur 7 %, soit une baisse par rapport aux prévisions faites en 2022 qui portaient sur 8.70 %, mais une légère hausse par rapport aux précédentes prévisions qui tablaient sur 6.60 % en janvier 2023.

Selon le FMI, l’Inflation qui continue d’être élevée obligera la FED et les autres banques centrales à continuer d’augmenter leur taux Directeur et à le maintenir à un niveau élevé pendant longtemps pour lutter contre l’Inflation.

L’augmentation des coûts du crédit devrait affaiblir la croissance économique et déstabiliser les banques qui comptaient sur des taux d’intérêt bas.

Enfin, en termes de Croissance, le Fonds prévoit une probabilité de 25 % que la Croissance mondiale tombe en dessous des 2 % en 2023. Cela ne s’est produit que cinq fois depuis 1970, la dernière fois durant la crise de Covid-19 en 2020.

Arnaud Sayegh
Avec l’aimable autorisation de KNE
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