PARASHAT VAETHANANE 5783 – Vendredi 28/07/2023 – Yom Chichi 10 AV 5783
Samedi 29/07/2023 – Yom Shabbat 11 AV 5783

TOU BEAV SAMEAH *Shabbat Na’hamou*

Chaque personne doit faire rentrer Chabat avec les horaires de la communauté qu’il fréquente
Jérusalem 18h59 – 20h19
Ashdod- Tel Aviv – Netanya 19h21 – 20h22
Haïfa 19h21 – 20h22
Beer Sheva 19h19 – 20h19
Eilat 19h15 – 20h14
Paris 21h17 – 22h32
New York 19h57 – 21h02
Miami 19h51 – 20h46
Los Angeles 19h39 – 20h38


LA FORCE  DU VERBE

La sidra de Vaethanan  est toujours lue après le jeûne de 9 beav, pour ce shabbat de consolation qui est surnommé « shabbat nahamou » (de consolation) d’après les deux premiers mots de la haftara extraite des prophéties d’Isaïe : « Nahamou, nahamou âmi » (נחמו נחמו עמי) et c’est le premier des 7 shabbatot de consolation.

Par ce mot de « vaethanan » (ואתחנן) Moïse est déçu d’avoir supplié HaShem et de ne pas avoir été exaucé. La valeur numérique de vaethanan est 515 tout comme le mot tefila (תפלה) et nous allons tout de suite apprendre à quoi cela correspond. La bouche qui va prier et exprimer toutes nos pensées possède une puissance énorme autant qu’une hache (garzen en hébreu גרזן) dont la valeur numérique est de 260.  Nous apprenons du verset des Tehilim (121,1) J’élèverai mes  yeux vers les montagnes : אשא עיני אל ההרים  que lors de la prière nous devons nous efforcer de nous élever et pas seulement notre regard mais notre esprit et notre âme, nos sentiments et nos instincts non pas vers les montagnes mais vers nos parents (nos patriarches) pour tenter de dépasser nos valeurs et accéder aux leurs et en conséquence ne pas lire « harim » (הרים ) mais bien « hourim » (הורים). Lorsque Moïse dont la grandeur spirituelle (entre autres) est incommensurable supplie HaShem de lui permettre de rentrer dans le pays et de lui pardonner ses fautes, il multiplie ses motivations et on en dénombre 515 : « de manière à pouvoir observer dans le pays les mitsvoth propres à la Terre d’Israël » étant donné qu’existent des mitsvoth propres à Eretz Israël (comme le maâsser), commandements qu’il n’a pu pratiquer jusqu’alors. Moïse au cours de son plaidoyer pour lui-même évoque la peine qu’aurait Yokhéved, sa mère, de devoir perdre ses trois enfants, il a élevé ses suppliques jusqu’aux patriarches dont la dimension est de dix  « amot » mesure correspondant à 260. 

Or, ces dix amot qui représentent la dimension des patriarches ou 260  sont le résultat de dix fois la force du Tétragramme et c’est pourquoi l’image  de la hache est utilisée car la valeur numérique de ce mot est de 260 ce qui signifie tout simplement que la prière de quelqu’un qui prie en se référant à la force des patriarches porte comme un coup de hache vers les cieux. 

Le Midrash nous enseigne qu’une prière devrait toujours être exaucée mais, que pour chaque motif il existe une « quotation », ainsi une prière peut être une simple prière ou un cri ou un cri déchirant et cela peut être accompagné de pleurs et de soupirs et, selon, ces prières elles pourraient être exaucées en 3 jours ou en 14, en un mois ou en 40 jours en partie ou totalement. En se rapportant aux livres des prophètes ou dans la Guemara, on peut retirer des exemples comme celui d’un enfant qui argumenta, pria et supplia HaShem de rendre la vie à son père et vit sa demande exaucée après qu’il eût versé 370 larmes. Ainsi tout dépend de la force et de la détermination de nos propos lorsque nous formulons nos vœux (prières), ainsi, la femme du prophète Obadia après le décès de celui-ci vint trouver le prophète Elisha et elle ne fut « entendue » qu’après qu’elle ait adressé ses cris (tsaâka )צעקה qui équivaut à 265 et avoir ajouté ses larmes. Larme en hébreu est dim’a דמעה soit 119 en valeur numérique. 

La Tradition transmet que lorsque Mashiah arrivera, HaShem effacera les larmes de chaque visage. Ce qui signifie que plus jamais l’être humain n’éprouvera de souffrance et n’aura donc l’occasion de pleurer. Tant que Mashiah n’a pas apporté la guéoula (rédemption) au monde, l’homme a donc la possibilité de verser des larmes qui représentent ainsi la vie (120 ans) car HaShem est présent pour chacun et les larmes 119+1 d’HaShem = 120 ou la possibilité de vivre jusqu’à 120 ans.

Cependant, tout ceci n’est rien comparativement aux 515 prières et suppliques que Moïse a adressé à D. En effet, Moïse rapporte au peuple que l’Eternel S’est emporté contre le grand prophète en lui disant : 

רַב-לָךְ–אַל-תּוֹסֶף דַּבֵּר אֵלַי עוֹד, בַּדָּבָר הַזֶּה. Assez! Ne me parle pas davantage à ce sujet (Deutéronome III, 26) 

Les commentaires sont nombreux à ce sujet mais je ne vais en citer que deux dont celui de Rashi qui analyse la réponse du Créateur mettant un terme aux suppliques de Moïse : arrête toi car tu auras de bien plus grandes récompenses et d’autre part, en nous appuyant sur le Zohar, nous pouvons comprendre ceci différemment et de manière sublime : Jusqu’à 120 ans, lorsque l’être humain décède, il doit passer devant six tribunaux qui jugent l’être humain d’après certains domaines. Le nom de D selon Ses attributs de justice est Elokim soit une  valeur  de 86 et 86 x6 (tribunaux) donne un total de 516. Ce qui signifie que lorsque Moïse en priant et en suppliant 515 prières, en priant une fois de plus il aurait pratiquement « forcé » D à lui pardonner ce que D ne voulait pas. IL lui demande donc de s’arrêter car il ne peut obtenir ce qu’il demande. Et, D ne voulait pas en arriver à une situation où IL obturerait les cieux pour ne plus avoir à entendre ces  demandes.  Comme l’exprime si bien l’auteur le prophète Jérémie : 

סַכּוֹתָה בֶעָנָן לָךְ, מֵעֲבוֹר תְּפִלָּה. Tu t’es entouré de nuages, pour empêcher les prières de passer.  (Lamentations 3,44).

Selon une deuxième optique, l’amour éprouvé par Moïse pour le pays peut laisser pantois : en effet, en considérant le fait que Moïse n’a pas hésité à mettre HaShem en colère alors qu’il savait que D était tout-à-fait déterminé à ne pas le laisser fouler ce pays de ses pieds, juste « pour l’amour du pays » alors qu’aujourd’hui le pays est accessible et que le peuple dispersé hésite, au contraire, à accomplir la mitsva de yishouv haarets  (de faire la âliya et de peupler la terre) de ce pays dont les sages affirment que l’air de ce pays suffit à rendre les gens intelligents. Ce qui fait défaut, aujourd’hui à une partie du peuple juif est la force spirituelle dont faisait preuve le roi Hizkiyahou (Ezéchias) et le peuple juif car, à l’époque, l’armée juive était très peu importante et pourtant ils étaient si forts dans leur émouna (foi et dans leur crainte du ciel) que D leur accorda la victoire contre des centaines de milliers de soldats babyloniens et D fit en sorte que Sennachérib fut assassiné par ses enfants et le pays fut ainsi débarrassé de ses envahisseurs.

La force spirituelle vient de l’étude de la Torah. A l’époque du roi Hizkiyahou, nous raconte le Talmud même les enfants (qu’ils soient filles ou garçons) étaient spécialistes dans les lois de pureté ou d’impureté, ce qui confirme que le peule étudiait la Torah de manière assidue !

Le Yalkout Shimôni, d’après le traité de Berakhot rapporte que D demande à Moïse de former Josué sur quatre points principaux : le limoud Torah (étude de la Torah), le guemilouth hassadim (savoir  accomplir de bonnes actions),  la prière (qui est venue remplacer les sacrifices), et le savoir-vivre. Selon le Yalkout Shimôni, le peuple qui se montrera attaché à ces principes sera un peuple renforcé que D protègera, renforcera et bénira. 

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו

Etudes Juives