PARASHA VAERA 5784 – vendredi 3 novembre 2023, 19 Hechvan 5784 – samedi 4 novembre 2023, 20 Hechvan 5784

HORAIRES DU CHABAT EN ISRAËL ET DANS LE MONDE

Jérusalem 16h08 – 17h25
Tel Aviv – Ashdod – Netanya 16h28 – 17h26
Haïfa 16h27 – 17h25
Beer Sheva 16h30 – 17h28
Eilat 16h32 – 17h29
Paris 17h09 – 18h16
New York 17h32 – 18h32
Miami 18h20 – 19h13
Los Angeles 17h40 – 18h36


Très Chers Amis, nous sommes tous dans la même barque, nous avons tous des amis, des parents dont les proches sont au combat et nous sommes tous avec un peu le moral qui traîne tellement qu’il creuse derrière nous des sillons plus ou moins profonds.
C’est à nous de semer à présent des graines d’espoir et d’amour du prochain ou d’amour de D dans ces sillons pour qu’elles bourgeonnent et fleurissent pour nous et nos enfants.

PARASHA VAERA 5784 – LE VERITABLE PERE DE LA NATION

La Torah n’avait pas encore été promulguée et, en conséquence, Abraham et toute sa maison n’avait pas encore eu communication de tous les décrets, de toutes les lois, cependant, certains principes étaient déjà connus et d’autres moins.

Dans cette sidra seront énumérées quelques mitsvoth si importantes qu’elles sont citées parmi celles que nous devons rappeler chaque jour lors de la prière du matin telles la mitsva de l’accueil d’invités/hôtes (hakhnassath orhim).

Celle-ci avait la faveur d’Abraham, notre Père à telle enseigne qu’il avait à cœur de placer et de planter sa tente à une croisée de chemins afin que quiconque passe par là, ne puisse faire autrement que de pénétrer dans cette tente et donc de se voir inviter.

Les trois « voyageurs » qui se présentèrent ce jour-là sur le chemin menant à cette tente si particulière étaient des messagers divins mais, Abraham l’ignorait totalement aussi, se précipita-t-il à leur rencontre…Malgré son grand âge et le fait qu’il était souffrant, puisqu’il se trouvait à seulement trois jours de sa circoncision, il fit diligence pour laver les pieds des visiteurs, donner des ordres pour qu’on pétrisse des galettes et, pour sa part, il courut chercher dans son bétail un beau veau à apprêter pour les visiteurs.

Les messages dont ils avaient été chargés à remettre au patriarche et à son épouse étaient d’importance l’un concernait leur futur tandis que l’autre ne les concernait pas directement mais plutôt un peuple qui se trouvait là, dont la conduite loin d’être exemplaire fit qu’Abraham, comme s’il en était responsable, se mit à prendre sa défense.

C’est parce qu’Abraham se démarqua en tant que fidèle serviteur, que l’Eternel décida de le mettre au courant de Ses projets. Abraham initie une sorte de plaidoirie en faveur de personnes qui lui sont totalement étrangères. Avec lesquelles il n’a aucune sorte de relation mais, il implore pour eux. Il prie pour eux. C’est pour cela qu’il est le père de nombreuses nations : car il a de l’empathie pour tous et pas uniquement pour ce qui le touche directement et personnellement. Parce qu’aussi en se positionnant comme défenseur, il pourrait presque se porter garant. Etre garant de quelqu’un est le propre du Juif : ne dit-on pas qu’Israël est garant l’un de l’autre ? AREV est la traduction de garant mais c’est un mot très intéressant pour tout ce que l’on peut tirer d’enseignements de ces 3 lettres ayine-resh-beyth. Se porter garant c’est en quelque sorte se mêler, se mélanger, être partie prenante. Le verbe mélanger est traduit par léarbev dont la racine est ayine-resh-beyth comme ci-dessus. Et, être partie prenante consiste à voir à réfléchir pour se sentir comme celui que l’on représente au point de ressentir ce qui le touche : de brûler pour lui « liveôr » beyth-ayine-resh, être à sa place.

Abraham sait prier pour les autres qui l’intéressent à un tel point qu’étant assis, souffrant physiquement puisqu’il n’est qu’au 3ème jour après avoir effectué sa circoncision et avec une chaleur écrasante, il interrompt un « dialogue » avec HaShem  lorsqu’il voit arriver les « voyageurs » et s’empresse de les accueillir, de les recevoir avec tous les honneurs que le patriarche est en mesure de fournir pour dire à HaShem : excuse-moi, nous reprendrons notre dialogue après, j’ai des invités et je dois les recevoir !!!! 

A travers les quelques mots qui sont écrits ici, nous apprenons de combien d’étapes se compose l’accueil des invités : il s’empresse en allant à leur rencontre sans savoir qui ils sont, il leur lave les pieds, leur offre à boire et à manger et s’inquiète à leur propos, et s’empresse de les laisser se reposer de la route pendant qu’on leur prépare pain/galettes/gâteaux et que lui-même va ramener un veau à rôtir.

Il ne sait pas encore qui sont ces personnes. Ce n’est qu’au terme de cette visite que le vieux couple prend conscience de ce qu’HaShem leur a réservé : la promesse d’un fils légitime.   Sur les  deux autres visiteurs l’un n’était là que pour réaliser la mitsva de bikour holim (visite aux malades) et l’autre pour la destruction des villes jointes dans l’une desquelles son neveu, Loth et sa famille, avaient élu domicile. Le degré de dépravation était devenu intolérable.

Abraham a eu le privilège de parler à HaShem, directement en étant réveillé, en pleine action mais, malgré tout, Sara était d’un niveau de prophétie supérieur à celui d’Abraham à un tel point que, lorsque Sara voit le comportement d’Ismaël vis-à-vis d’Isaac, elle perçoit la différence d’essence ou de veine spirituelle existant entre son fils, futur patriarche succédant à son père et le fils de l’Egyptienne et elle exige le renvoi de la mère et de l’enfant. Lorsqu’Abraham confie son désarroi à l’Eternel, le patriarche entend : « écoute la voix de Sarah »….

Mais nous avons anticipé…. Sarah donne le jour à Itshak. Et là on va se poser la question de savoir pourquoi cette naissance est miraculeuse. Nous savons depuis la fin de la parasha de Noah que Sarah était stérile et Rahel aussi était stérile pourquoi ? La réponse classique est que D aime recevoir la prière des Justes mais en ce qui concerne Sarah, il y a plusieurs raisons et l’une d’elles est que D a voulu que le cycle qu’elle avait, comme toutes les femmes, fût complètement tari pour qu’il y ait une scission complète avec ce qu’elle fut avant et la civilisation à laquelle elle appartenait pour donner naissance à un enfant saint né par la grâce divine et pour que le peuple soit saint parce que cette naissance est véritablement miraculeuse puisque le texte précise que Sara n’avait plus le tribut des femmes……. Il fallait également que Jacob qui serait le père de 12 tribus fût un homme, né d’un père juif comme Isaac puisqu’Abraham n’était pas le fils d’une mère juive, c’est donc ainsi que Jacob fut un vrai patriarche juif.

La Âkéda ou ligature d’Itshak est en elle-même un sujet sur lequel on pourrait disserter très longuement mais on ne peut parler    de Vayéra sans parler de ce thème. En demandant à Abraham de sacrifier son unique fils, D va éprouver l’amour de cet homme pour son D. Le lieu (מקום) désigné pour cet acte d’entière dévotion est le Mont Moriah, l’endroit où le Temple sera construit. Cet endroit, ce lieu en hébreu « makom » est le lieu où réside la Shekhina puisque dans certaines occasions on désigne D comme « makom » mais aussi le mont Moriah va être appelé certaines fois le mont de la Vision car il est écrit dans notre sidra qu’Abraham a « levé » les yeux qui est une expression biblique pour signifier qu’il s’agit d’une vision prophétique et cet endroit fut désigné par Abraham par ce nom « HaShem Yéraé » D Se montrera. C’est à la suite de ce « sacrifice » que seront institués par la suite les sacrifices du matin et du soir (Abraham le matin ou midat’ hahessed et le Soir Itshak ou midat’ hadin’ la prière de l’après-midi est en rapport avec Jacob).

Sur le plan de l’institution des différents offices Abraham était un homme du matin ainsi qu’il est écrit « il s’est levé de bon matin » et donc il adressait ses dévotions au lever du soleil.

Lorsqu’Abraham se dirige avec son fils Isaac au Mont Moriah, le Malin, tente de décourager le valeureux homme à la fois partagé par la douleur de ce que cet acte signifie pour lui et qui va donner la pleine mesure de son attachement à l’Eternel.  Le petit cortège formé par le patriarche son fils le serviteur et l’âne tente de traverser le fleuve dont les eaux grossirent alors démesurément et atteignirent les pèlerins jusqu’à leur menton : « hamayim heguiou ad nafesh » (les eaux sont arrivées jusqu’à notre âme s’exclama Abraham.. Le Malin n’eut pas la satisfaction de contraindre Abraham de renoncer à l’acte de dévouement demandé, cependant, il ne renonça pas et nous conte le Zohar, il se dirigea vers la tente de Sarah pour lui annoncer non pas que son époux avait voulu accéder à la demande de l’Eternel mais, il lui annonça que le jeune-homme avait été sacrifié…. Ce qui provoqua la mort de la première matriarche.

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו