Il vient briller juste au-dessus des montagnes de Jérusalem. Le soleil se lève sur Bayit VaGan. La journée démarre en douceur.

Un ours et une bouteille de soda courent pour ne pas être en retard à la prière du matin.

On croise la Reine Esther âgée de 11 ans, allant à l’épicerie du coin, en mission spéciale pour sa maman.

Un peu plus tard…

On voit apparaître des voitures, sonos branchées sur les chants de Pourim.

Des étudiants de Yeshiva, au milieu de la chaussée, se frottent les mains en pensant qu’enfin le jour où tout est permis est arrivé.

De Ha-Pisga à Ha-Rav Uzi’el, en passant par la rue Bayit VaGan, partout, l’excitation, l’émotion et la kedoucha montent d’un cran.

Une lecture de la Meguila pour les lèves tard est organisée par la synagogue, à la terrasse du café d’en face. D’autres s’empressent, parchemin sous le bras, en groupe commando chez l’habitant, pour que tous participent à la mitsva.

Le balai des voitures, allant de maisons en maisons pour les Michloah Manotes, créent des embouteillages, sans que personne ne s’en plaigne.

Les agents de la circulation, furieux qu’on ne les écoute pas, découvrent soudainement que leurs pistolets et leurs menottes sont en plastique.

On se reconnaît et on descend pour s’embrasser.

Un élan de générosité sans égal envers les plus démunis, en toute discrétion et avant 10h, pour leur permettre de festoyer comme jamais.

La promenade, dans les rues baignées de soleil, s’accompagne de « Pourim Sameah » venant de toute part.

Les élèves des écoles du quartier, dissipés, sous le regard bienveillant de leurs maîtresses, défilent déguisés, dans la rue principale.

Les chauffeurs de bus en Batman, accueillent des passagers un peu louches.

Des mamans en poussette, fières de montrer leurs petits monstres, déguisés en anges…

Barbecues géants dans les jardins publics, entre infirmiers, cowboys et hippies.

Pharaon et Moshe Rabbenou, crient à tue-tête « Am Israël Haï », au milieu d’hôtes venus en nombre pour le Michté, où l’invité d’honneur est le président des Etats-Unis (ou quelqu’un qui lui ressemble…).

On va chercher les voisins, qui ont déjà plus de 30 invités, pour se joindre à nous.

Je vois arriver vers moi une personne distinguée, sans signe extérieur de pourim. Une fois tout près, je remarque deux paires de chaussettes, l’une rouge et l’autre jaune, il me demande, très sérieusement, de lui faire les Kaparottes en me présentant son poulet. A la vue de sa peluche, je comprends que certains ont pris de l’avance sur les boissons du michté.

J’accélère le pas pour aller rejoindre mon Rav, arrivé chez lui, j’entends un vacarme d’enfer, des bruits de tables, de chaises, des cris et une forte agitation. Affolé, je monte très vite au deuxième étage, la porte est grande ouverte, je me retrouve dans le salon, les élèves du Rav debout sur les tables en pleine bataille rangée, se jetant tout ce qui est à leur portée, au milieu de cris de joie. Craignant pour les livres dans la bibliothèque du Rav, je lève les yeux et découvre qu’elle a été préalablement protégée par des bâches. Je cherche le Rav… Je l’aperçois dans un coin du salon, heureux, détendu, le sourire aux lèvres, se disant certainement que ce michté sera pour lui une nouvelle fois la meilleure démonstration, d’un Pourim réussi et de son amour d’Hachem.

Le vin, les Dvar torah, les retrouvailles, les plats mijotés, les danses, l’amitié. En union spirituelle et affective, on se souvient, on se bénit, on se souhaite, on espère très bientôt, demain… La Guéoula.

On remercie le Maître du monde de nous avoir accordé le mérite d’être rentrés chez nous, dans notre demeure, notre ville sainte, notre terre… C’est Pourim en Israël.

Rony Hayot pour Ashdodcafe.com

Journaliste – 66 ans, vit à Bet Shemesh en Israël.
Co Fondateur du mouvement citoyen Nikion Kapaim.
Chargé des dossiers sur la pauvreté et le gaz

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