Lors de Hanoucca nous avons tracé un parallèle entre la fête des lumières et  Abraham, premier patriarche du Judaïsme en vertu du fait qu’Abraham, en  enseignant les principes fondamentaux du judaïsme dans une société  totalement imperméable et sourde au fait qu’il n’y ait qu’un seul Dieu et il enseignait désormais le monothéisme et par là-même, il diffusa la lumière dans  ce monde qui baignait dans les ténèbres. 

Les Sages ont comparé Isaac à Pourim et nous allons tenter d’expliquer quelles  en sont les raisons. 

D’après le texte de la Torah, nous savons qu’Isaac appréciait grandement les  bons repas et il se délectait des produits de la chasse de son fils Esaü : ne lui  demande-t-il pas de lui préparer des chevreaux pour son repas ? Et, d’autre  part, le patriarche déjà très âgé appréciait largement les grands festins 

largement arrosés, bien que très âgé et affecté d’une importante malvoyance le conduisant à confondre ses deux fils ? 

Isaac pensait qu’en mangeant des mets qu’il aimait et en buvant, il pourrait se  sentir fort et inspiré pour bénir son fils aîné. Or, Rivka, connaissait ses deux fils  de très près et elle avait pu juger des actes de son fils aîné et de la conduite des épouses de celui-ci qui servaient des idoles et brûlaient de l’encens sans  cesse au point de nuire aux yeux du patriarche qui devint aveugle à force de  supporter toutes ces fumigations. 

Aussi la mère des deux fils ne partageait-elle pas le point de vue de son époux  et entreprit-elle de changer le cours des choses car Jacob était un homme doux  et rangé, aimant étudier la Torah et la respectant et préférant être « ish ohalim »  (un homme de maison s’occupant de ses troupeaux et de l’observance de la  Torah » plutôt que de courir après des bêtes et les tuer. C’est pourquoi, elle  préféra que la bénédiction paternelle et patriarcale soit donnée à celui qui en  avait le mérite décida-t-elle…. 

C’est ainsi qu’elle pria Jacob d’aller chercher dans le troupeau deux chevreaux  qu’elle apprêta exactement comme l’affectionnait le patriarche et qui aurait ainsi  le même goût que ce qu’Esaü était censé rapporter. En pénétrant dans la tente  paternelle, Jacob se présenta en disant qu’il était Esaü et après qu’Isaac eût  mangé il lui présenta une coupe de vin qu’il but ainsi qu’il est écrit : « il lui apporta  du vin et il but » et les commentateurs expliquent que les signes de cantillation  pour ces quelques mots sont différents faisant entendre ainsi qu’en buvant le  vieux patriarche reçut une sorte d’inspiration en bénissant Jacob à la place  d’Esaü. 

Les exégètes expliquent ainsi c’est parce qu’Isaac aimait faire de grands festins  et de boire qu’il tirait une certaine inspiration de cette nourriture ou une certaine  force spirituelle pourrait-on dire….Et, il y met tant de cœur qu’il transmet à  Jacob les bénédictions les plus puissantes de la Torah.

Ainsi, les Sages puisent-ils un enseignement : l’absorption du vin lui permit de  ne plus savoir ce qu’il faisait en bénissant l’un à la place de l’autre et en  rétablissant en quelque sorte l’erreur selon laquelle l’aînesse fut attribuée à  Esaü au lieu de l’avoir attribuée à Jacob, qui, en naissant le deuxième prouvait  qu’il avait été conçu le premier. L’état de confusion d’Isaac correspond donc à  l’état de confusion auquel doit atteindre quiconque se veut de festoyer à Pourim  en organisant un festin où bien manger et bien boire au point d’être dans un  état où l’esprit peut confondre entre une personne amie et un ennemi, entre un  bon et un impie entre béni sois-tu pou maudit soit-il. « ad délo yadâ » .ידע דלא עד 

Et sa confusion se poursuit puisqu’il dit : la voix est celle de Jacob mais les bras  sont ceux d’Esaü !!! 

Or ce « couple » de Jacob et d’Esaü se retrouve dans notre histoire de Pourim  car Mordékhay de la tribu de Benjamin ne descend-il pas de l’un des 12  fils/tribus de Jacob et Esaü frère-ennemi de Jacob n’est-il pas l’ancêtre de  Haman par Amalek ??? 

Lorsque nous nous sommes réjouis de la lumière et du miracle de Hanoucca  en évoquant notre Patriarche Abraham qui diffusait la Torah à tous égards, lors  de cette fête de Pourim, nous nous réjouissons lors du festin de la Reine Esther  en nous rappelant la joie d’Isaac lors de ces plantureux repas riches en vins 

pour célébrer ce miracle post biblique…. 

Entre Abraham et Isaac et les goyim qui ont été vaincus par les Juifs aussi bien  à Hanoucca qu’à Pourim, les Sages nous font remarquer que ces deux fêtes  qui ont été ordonnées par les rabbins et non dans la Torah sont les deux  célébrations qui continueront d’être observées même après la venue du Messie  car, lorsque la Gueoula interviendra, le Mashiah influera sur les goyim pour  qu’ils étudient la Torah, la comprennent…. 

Encore quelques mots sur les « midoth »1: Abraham est Hessed et Ahava soit la  bonté et l’amour quant à Isaac il est Guevoura et la Crainte (de D.) ce qui nous  renvoie aux premières séphiroth de l’arbre de vie « Etz haHayim » car en dehors  de la première qui est au-dessus de toutes la séphira « keter » ou Couronne et  qui appartient au Saint béni soit-IL nous avons les séphiroth de Hessed et  Guevoura, tout de suite après, et, entre les séphiroth existent des « canaux » à  travers lesquels circule la lumière de la Torah et la bérakha (bénédiction) divine grâce auxquels le monde continue à se perpétuer et à se renouveler ainsi que  nous le voyons dans la parasha de Toledoth lorsque la Torah enseigne : « Ainsi  fut l’histoire d’Isaac fils d’Abraham d’Abraham naquit Isaac ». Ces deux canaux  sont parallèles et mènent à la Crainte du Ciel. 

A nous de continuer à semer joie et amour Torah et vie pour que se perpétue  l’amour et la crainte de D. 

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו

  

1 Mida signifie mesure mais aussi « comportement » quelqu’un qui a des midoth tovoth est une personne  qui a de grandes valeurs morales.