Le gouvernement devrait approuver l’augmentation du nombre de travailleurs étrangers et les faire passer de 160,000 à 330,000.

Pour encadrer le processus, de nouvelles normes viendront renforcer l’Autorité de l’État Civil et de l’immigration, ainsi que les ministères du Travail et des Affaires étrangères.

Malgré les précédentes promesses, des milliers de travailleurs peinent à entrer en Israël.

Vers une révolution dans l’industrie des travailleurs étrangers ?

Une proposition de résolution selon laquelle le nombre de travailleurs étrangers dans tous les secteurs de l’Économie serait doublé et atteindre les 330,000 personnes devrait être étonnamment approuvée par le gouvernement.

Netanyahu profite de son autorité légale pour présenter une proposition de résolution de telle sorte à ce que les parties qui n’ont pas participé à son élaboration et ne la connaissent pas ne puissent pas présenter de réserves à son entrée en vigueur.

La Direction socio-économique du cabinet du Premier ministre, le Ministère du Logement, le Ministère de la Justice, le Ministère de l’Intérieur, ainsi que l’Autorité de l’État Civil et de l’immigration sont partenaires dans la décision, et, contrairement au passé, ont cette fois réussi à faire concorde.

La résolution proposée prévoit l’ajout de 482 normes à l’Autorité de l’État Civil et de l’immigration, au ministère du Travail et au ministère des Affaires étrangères, qui superviseront l’octroi de droits aux travailleurs étrangers.

Le coût de l’ajout des normes est de 147 millions de shekels par an, qui seront financés par une réduction de 0.11 % dans le budget 2025 du portefeuille de tous les ministères.

La réforme proposée vise à supprimer les quotas sectoriels et à fixer un quota général de travailleurs étrangers pour l’ensemble de l’Économie à un taux de 3.30 % de la population.

La détermination des quotas sectoriels sera transférée du Gouvernement à un comité présidé par le directeur général du Cabinet du Premier ministre, dont les membres seront le directeur général de l’Autorité de l’État Civil et de l’immigration, les directeurs généraux des ministères du Travail, des Affaires étrangères et de la Justice, le conseiller juridique adjoint du gouvernement (droit public-constitutionnel) et le responsable des budgets au sein du ministère des Finances.

La résolution proposée permet entre autres aux entreprises de main d’œuvre d’embaucher jusqu’à 20,000 travailleurs provenant de pays qui n’ont pas signé d’accord bilatéral avec Israël.

Le comité dirigé par le bureau du Premier ministre aura le pouvoir d’élargir l’entrée de travailleurs par la voie privée, mais seulement s’il est démontré que toutes les options visant à faire venir des travailleurs par la voie bilatérale ont été épuisées.

L’idée qui se dessine est qu’après un délai passé de 90 à 120 jours sur le territoire israélien, le travailleur étranger intégrera une entreprise de placement de personnel.

Il sera interdit de faire venir des travailleurs de pays qui se situent dans le troisième groupe le plus bas du département d’État américain, ces-derniers ne répondant pas aux critères de lutte contre la traite des êtres humains.

Par ailleurs, la commission élaborera des recommandations visant à réduire les frais imposés aux entreprises de main-d’œuvre, qui s’élèvent actuellement à 600 millions de shekels par an, et devrait grimper à 3 milliards avec l’augmentation attendue du nombre de travailleurs étrangers, sur la base des tarifs actuels.

Par ailleurs, si le taux de chômage venait à passer au-dessus de la barre des 6 %, la commission pourrait alors recommander au Gouvernement de réduire le quota de travailleurs étrangers.

De plus, afin d’éviter que les travailleurs israéliens ne soient remplacés par des travailleurs étrangers, le comité pourra fixer un salaire minimum dans certains secteurs.

À la veille de la guerre, environ 310,000 étrangers travaillaient sur le territoire israélien, dont 156,000 Palestiniens.
Avec le déclenchement de la guerre, l’entrée de seulement 10,000 Palestiniens considérés comme essentiels a été autorisée.
Il n’y a donc actuellement qu’environ 160,000 étrangers en Israël.

De fait, depuis le début de la guerre, il est interdit aux Palestiniens de travailler en Israël et le secteur de la Construction manque d’environ 100,000 travailleurs.

Contrairement aux recommandations des services de Sécurité, le ministre des Finances Bezalel Smotrich s’oppose à leur retour, même sous étroite surveillance, et la solution que l’État promeut depuis six mois est la venue de travailleurs étrangers, principalement venus d’Inde et du Sri Lanka.

Ce projet de résolution prend de court l’Autorité de l’État Civil et de l’immigration, dont les fonctionnaires, qui ont été détournés pour faire face à la crise de la délivrance des passeports, manquent aujourd’hui dans le processus de délivrance de permis de Travail aux travailleurs étrangers.

Actuellement, l’Autorité doit approuver la venue de 20,000 travailleurs étrangers, dont 18,000 Indiens qui ont déjà été approuvés par le ministère du Logement et ont obtenu tous les documents nécessaires à leur venue en Israël si ce n’est ledit permis de Travail.

Il n’y a pas de solution à ce goulet d’étranglement dans la résolution proposée, car elle se préoccupe uniquement d’améliorer les mécanismes de localisation et de recrutement des employés, sans un plan pratique pour les mettre à niveau et permettre la mise en œuvre de la résolution.

Ce projet de loi révèle l’ampleur des dégâts causés à l’Économie par la guerre.

À la veille du 7 octobre, le secteur de la construction représentait environ 6 % du PIB annuel de l’économie, soit environ 112 milliards de shekels.

Selon les estimations de la Banque Centrale d’Israël, en raison du manque de travailleurs, l’activité dans ce secteur a chuté d’environ 50 % au cours du quatrième trimestre 2023, soit environ 3 % du PIB par trimestre et 0.75 % du PIB annuel.

Toutefois, les dégâts ne sont pas circonscrits à ce seul secteur et se propagent à des secteurs connexes tels que l’industrie des matières premières nécessaires à la Construction, ce qui se traduit par une nouvelle baisse du PIB d’environ 2.40 % en termes trimestriels et de 0.60 % du PIB annuel.

Si la baisse venait à se poursuivre, la baisse annuelle du PIB pourrait atteindre les 1.50 %.

Arnaud Sayegh
Avec l’aimable autorisation de KNE
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