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Ils ne cherchent pas à « s’amuser », mais à faire partie de l’histoire par Dov Maimon !!!!

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Alors même que leur pays est sous les bombes, des dizaines de milliers d’Israéliens cherchent à y revenir.
Ils veulent être présents, participer à ces instants où se forge leur identité.

J’écris ces lignes depuis la France, alors que mes fils sont au front.
Ma femme, mes filles et mes petits-enfants courent vers les abris, et moi – je suis loin, bien trop loin. Je suis venu présenter mon nouveau livre, La fin du judaïsme français, un cri d’alarme sur l’avenir sombre des Juifs dans cette République.

Et voilà que, justement, alors que je viens mettre en garde contre ce qui nous attend en diaspora, le ciel d’Israël se referme. Dans les villes d’Israël, les sirènes hurlent sans cesse, et mes enfants ne dorment plus. Et moi, je me tiens dans une synagogue à Paris, devant 300 personnes, et je parle.

Ils m’écoutent. Vraiment. Beaucoup comprennent : le temps est compté.
La démographie française se transforme, l’islam radical s’implante, les autorités se taisent.
Leurs petits-enfants – s’ils restent – ne pourront plus vivre ici comme des Juifs fiers et visibles.

Et pourtant, à la fin de la conférence, chacun rentre chez soi.
Et moi, bloqué en exil, je ressens l’écart.
Peut-on vraiment parler de « communauté de destin », si l’on ne partage pas ce destin, concrètement ?

Ces derniers jours, j’ai parlé avec des dizaines d’Israéliens bloqués à l’étranger. Ils ne cherchent pas la tranquillité. Ils ne veulent pas « profiter des vacances ». Ils brûlent d’un désir : rentrer.
Pas parce qu’ils sont vulnérables – mais parce qu’ils sont chez eux.
Ils veulent courir vers les abris avec leurs frères, être partie prenante de l’inquiétude, de la charge, de la résistance.

Et dans ce contexte, on entend cette phrase attribuée à la ministre des Transports, Miri Regev : « Ne vous inquiétez pas, vous êtes à l’étranger – profitez d’abord. »
Cynisme ? Indifférence ? Déconnexion ?
Quoi qu’il en soit, cela ne reflète pas l’âme israélienne.
Car les Israéliens – heureusement – sont faits d’un autre bois.
Ils veulent être là – précisément quand c’est dur.

Et tant mieux.
Car seul un peuple comme celui-là peut réécrire son histoire, encore et encore – face aux empires, aux ennemis, à une réalité en perpétuel changement.
Seul un peuple qui refuse d’être éternellement victime peut construire un État, une armée, une langue, un avenir.

Et pour ceux qui se demandent encore où s’écrit l’histoire du peuple juif
Elle ne s’écrit pas dans les rapports, ni dans les conférences, ni dans les panels internationaux.
Elle s’écrit dans les abris.
Dans les réserves militaires.
À la frontière libanaise.
Dans les cages d’escaliers d’Ofakim.
Dans les yeux d’une mère, dans la tension d’un soldat, dans le silence d’une nuit sans sommeil.

Des dizaines de milliers d’Israéliens veulent être là.
Avec leurs familles.
Avec leur peuple.
Avec l’histoire.

Envoyez des avions. Envoyez des bateaux. Laissez-nous revenir.
Nous ne demandons pas l’asile.
Nous demandons à rejoindre l’endroit où se construit notre identité.

Dr Dov Maimon est chercheur principal à l’Institut de planification des politiques pour le peuple juif (JPPI).
Son dernier ouvrage, « La fin du judaïsme français », vient de paraître à Paris.

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