PARACHA VAETHANANE 5785 – Vendredi 8 AOÛT 2025, 14 AV 5785 et Tou BeAv
Horaires de Shabbat
NETANYA – 19h12 – 20h11
JÉRUSALEM – 18h49 – 20h08
HAÏFA – 19h12 – 20h11
EILAT – 19h07 – 20h04
ASHDOD – TEL AVIV – 19h11 – 20h10
BEER SHEVA – 19h10 – 20h09
PARIS – 20h59 – 22h11
MARSEILLE – 20h33- 21h38
LOS ANGELES – 19h28 – 20h26
MIAMI – 19h43 – 20h38
NEW YORK – 19h44 – 20h47
L’OUIE, LA VUE ET LA PAROLE…
La sidra de Vaethanan est toujours lue après le jeûne de 9 beav, pour ce shabbat de consolation qui est surnommé « shabbat nahamou » (de consolation) d’après les deux premiers mots de la haftara extraite des prophéties d’Isaïe : « Nahamou, nahamou âmi » (עמי נחמו נחמו (et c’est le premier des 7 shabbatot de consolation. Après ces 9 jours de deuil du Temple, nos parents appelaient le shabbath VaEthanane : « sebt el frej » ou shabbath de la délivrance et de la consolation au cours duquel il n’était pas rare d’étrenner un vêtement neuf.
La sidra commence par une sorte de confidence de Moïse au peuple. Par ce mot de « vaethanan » (ואתחנן (Moïse exprime sa déception d’avoir supplié HaShem et de ne pas avoir été exaucé.
La bouche qui va prier et exprimer toutes nos pensées possède une puissance énorme : le verbe est aussi puissant qu’une hache (garzen en hébreu גרזן (dont la valeur numérique est de 260. Nous apprenons du verset des Tehilim (121,1) J’élèverai mes yeux vers les montagnes : ההרים אל עיני אשא que, lors de la prière nous devons nous efforcer de nous élever et pas seulement d’élever notre regard mais aussi de faire en sorte que notre esprit et notre âme, nos sentiments et nos instincts soient dirigés non pas seulement vers les montagnes mais aussi vers nos parents (nos patriarches) pour tenter de dépasser nos valeurs et accéder aux leurs et en conséquence ne pas lire « harim » (הרים ( mais bien « hourim » (הורים(. la et mort La .מ וֶת וְחַ יִּים, בְ יַד-ל ׁשֹון; וְאֹהֲ בֶ יה , יֹאכַל פִּ רְ י ּהה : écrit a HaMelekh Shlomo vie sont au pouvoir de la langue; ceux qui aiment l’exercer en goûtent les fruits. En dehors de nous aider à véhiculer nos idées, la parole, sert à prier, à employer le verbe de manière positive pour louer l’Eternel, Le prier, Le supplier. Dans la plupart des religions, la prière ne s’articule pas, elle reste prisonnière des cœurs et des esprits.
Lorsque Moïse dont la grandeur spirituelle (entre autres) est incommensurable supplie HaShem de lui permettre de rentrer dans le pays et de lui pardonner ses fautes, il multiplie ses motivations et on en dénombre 515 : « de manière à pouvoir observer dans le pays les mitsvoth propres à la Terre d’Israël » étant donné qu’existent des mitsvoth propres à Eretz Israël (comme le maâsser), commandements qu’il n’a pu pratiquer jusqu’alors. Moïse, également, au cours de son plaidoyer pour lui-même, la peine qu’aurait Yokhéved, sa mère, de devoir perdre ses trois enfants ! Il a élevé ses suppliques jusqu’aux patriarches dont la dimension est de dix « amot » mesure correspondant à 260.
Or, ces dix amot qui représentent la dimension des patriarches équivalent à 260 soit la valeur de dix fois la force du Tétragramme et c’est pourquoi l’image de la hache est utilisée car la valeur numérique de ce mot est aussi de 260 ce qui signifie tout simplement que la prière de quelqu’un qui prie en se référant à la force des patriarches porte comme un coup de hache vers les cieux.
Le Midrash nous enseigne qu’une prière devrait toujours être exaucée mais, que pour chaque motif il existe une « quotation », ainsi une prière peut être une simple prière ou un cri ou un cri déchirant et cela peut être accompagné de pleurs et de soupirs et, selon, ces prières elles pourraient être exaucées en 3 jours ou en 14, en un mois ou en 40 jours en partie ou totalement. En se rapportant aux livres des prophètes ou à la Guemara, on peut retirer des exemples comme celui d’un enfant qui argumenta, pria et supplia HaShem de rendre la vie à son père et vit sa demande exaucée après qu’il eût versé 370 larmes. Ainsi tout dépend de la force et de la détermination de nos propos lorsque nous formulons nos vœux (prières), ainsi, la femme du prophète Obadia après le décès de celui-ci vint trouver le prophète Elisha et elle ne fut « entendue » qu’après qu’elle ait adressé ses cris (tsaâka )צעקה qui équivaut à 265 et avoir ajouté ses larmes.
Cependant, tout ceci n’est rien comparativement aux 515 prières et suppliques que Moïse a adressé à D. En effet, Moïse rapporte au peuple que l’Eternel S’est emporté contre le grand prophète.
Dans cette section hebdomadaire, nous écouterons avec émotion, piété et une grande concentration pour la deuxième fois la lecture des dix commandements. En fait, la première fois est au cours de la section de Yitro où nous revivons le fait que le peuple campe au pied du mont Sinaï et entend et « voit » la gravure des dix « paroles » divines sur la roche des tables de la Loi et, dans cette section si on entendra encore l’énoncé de ces dix paroles avec toutefois quelques modifications mineures.
Cependant, le Midrash Tanhouma fait remarquer que, dans la sidra de KEDOSHIM, le texte des commandements est repris dans le même ordre mais en employant une terminologie différente et en employant parfois le pluriel, signe de collectivité. Ainsi fait remarquer le grand Sage :
VAYIKRA KEDOSHIM | EXODE YITRO | |
1 אנוכי ה’… . אני ה’ … . | ||
לא יהיה לך אלוהים אחרים על אל תפנו אל האלילים | פני | 2 |
3 לא תישא את שם ה’ לא תשבעו בשמי לשקר | ||
4 זכור את יום השבת לקדשו את שבתותי תשמרו |
5 כבד את אביך ואת אמך איש אמו ואביו תראו | ||
6 לא תרצח לא תעמוד על דם רעך | ||
7 לא תנאף מות יומת נואף והנואפת | ||
8 לא תגנוב לא תגנבו | ||
9 לא תענה ברעך לא תלך רכיל ברעך | ||
10 לא תחמוד ואהבת לרעך כמוך |
Le Midrash reprend le même argument en soulignant le fait que certains des commandements dans kedoshim sont au pluriel alors que dans Yitro ou Vaethanane, les commandements sont au masculin singulier. Pour cela, le midrash rapporte un enseignement de Rabbi Yéhoshoua ben Lévy au nom de Rabbi Shim’ôn bar Yohay selon lequel, Moïse possédait parfaitement l’art du plaidoyer de défense car le grand Prophète avait défendu le peuple auprès du Tout Puissant en prétextant que le peuple ne s’était pas senti concerné en tant que communauté/peuple puisque les paroles divines étaient à la deuxième personne du masculin singulier, il était possible de comprendre que ces paroles n’étaient adressées qu’à Moshé c’est pourquoi, dans Kedoshim, l’ordre des ordonnances est resté le même mais souvent la formulation était au pluriel.
Les commentateurs se sont interrogés pour savoir pour quelles raisons ces paroles étaient répétées à trois reprises et la réponse, selon eux, est qu’étant donné que les 613 mitsvoth ne s’adressent pas à tous (certaines s’adressant aux cohanim, d’autres aux agriculteurs, aux femmes etc…) ces dix paroles, elles, concernent tout un chacun.
Dans Vaethanane, la comparaison des textes met en évidence une différence beaucoup moins importante que celles montrées ci-dessus en effet voici un tableau :
DEVARIM VAETHANANE | EXODE YITRO | |
Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, d’une maison d’esclavage. | Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, d’une maison d’esclavage. | 1 |
Tu n’auras point d’autre Dieu que moi. 7 Tu ne te feras point d’idole, l’image de quoi que ce soit dans le ciel en haut, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. 8 Tu ne te prosterneras point devant elles, tu ne les adoreras point; car moi seul, l’Éternel, je suis ton Dieu, Dieu jaloux, qui poursuis le crime des pères sur la troisième et la quatrième générations, pour ceux qui m’offensent, 9 et qui étends mes faveurs à la millième, pour ceux qui | Tu n’auras point d’autre dieu que moi. 3 Tu ne te feras point d’idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. 4 Tu ne te prosterneras point devant elles, tu ne les adoreras point; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui poursuis le crime des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et | 2 |
m’aiment et gardent mes commandements | à la quatrième générations, pour ceux qui m’offensent ;5 et qui étends ma bienveillance à la millième, pour ceux qui m’aiment et gardent mes commandements | |
Tu n’invoqueras point le nom de l’Éternel, ton Dieu, à l’appui du mensonge; car l’Éternel ne laisse pas impuni celui qui invoque son nom pour le mensonge | Tu n’invoqueras point le nom de l’Éternel ton Dieu à l’appui du mensonge; car l’Éternel ne laisse pas impuni celui qui invoque son nom pour le mensonge | 3 |
Observe le jour du Sabbat pour le sanctifier, comme te l’a prescrit l’Éternel, ton Dieu. 12 Durant six jours tu travailleras et t’occuperas de toutes tes affaires ; 13 mais le septième jour est la trêve de l’Éternel, ton Dieu : tu n’y feras aucun travail, toi, ton fils ni ta fille, ton esclave mâle ou femelle, ton bœuf, ton âne, ni tes autres bêtes, non plus que l’étranger qui est dans tes murs ; car ton serviteur et ta servante doivent se reposer comme toi. 14 Et tu te souviendras que tu fus esclave au pays d’Egypte, et que l’Éternel, ton Dieu, t’en a fait sortir d’une main puissante et d’un bras étendu ; c’est pourquoi l’Éternel, ton Dieu, t’a prescrit d’observer le jour du Sabbat.15 | Pense au jour du Sabbat pour le sanctifier.8 Durant six jours tu travailleras et t’occuperas de toutes tes affaires, 9 mais le septième jour est la trêve de l’Éternel ton Dieu : tu n’y feras aucun travail, toi, ton fils ni ta fille, ton esclave mâle ou femelle, ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes murs. 10 Car en six jours l’Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment et il s’est reposé le septième jour ; c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du Sabbat et l’a sanctifié | 4 |
Honore ton père et ta mère, comme te l’a prescrit l’Éternel, ton Dieu, afin de prolonger tes jours et de vivre heureux sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, te destine. | Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel ton Dieu t’accordera. | 5 |
Ne commets point d’homicide | Ne commets point d’homicide | 6 |
Ne commets point d’adultère. | Ne commets point d’adultère | 7 |
Ne commets point de larcin | Ne commets point de larcin | 8 |
Ne porte point contre ton prochain un faux témoignage. | Ne rends point contre ton prochain un faux témoignage | 9 |
Ne convoite point la femme de ton prochain, et ne désire la maison de ton prochain ni son champ, son esclave ni sa servante, son bœuf ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain. | Ne convoite pas la maison de ton prochain; Ne convoite pas la femme de ton prochain, son esclave ni sa servante, son bœuf ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain | 10 |
Sont surlignés les mots qui figurent en supplément ou à la place d’autres paroles et font la différence entre les deux péricopes.
Le texte des Dix Paroles dans la Parashat Yitro est celui qui fut gravé par HaShem sur les premières tables de pierre qui furent brisées par Moïse lorsqu’il descendit du Mont Sinaï et qu’il aperçut le spectacle navrant qui s’offrait à sa vue de ceux, parmi l’assistance qui s’étaient laissés convaincre de se prosterner devant le veau d’or. Le texte de la parashat vaet’hanane est celui qui s’est retrouvé inscrit sur les secondes tables de pierre.
Ce texte se trouve légèrement modifié, par l’ajout de certains vocables ou l’ordre inversé de certains autres, surtout pour ce qui concerne le respect du shabbat dans le but de bien expliquer aux récipiendaires ce qui doit être fait. Le premier mot ZAKHOR est « remplacé » par SHMOR qui, d’après la Tradition orale sont deux mots qui ont été prononcés ensemble ainsi que l’expose magnifiquement le grand poète et cabaliste Shlomo Alkabets1 dans ce cantique que toutes les communautés entonnent au cours de l’office du vendredi soir : LEKHA DODI les mots Shamor veZakhor ont été prononcés ensemble et en une seule fois pour exprimer le fait que de se souvenir de la Création du Monde et du Premier Shabbat de l’Humanité et de la Sortie d’Egypte sont indissociables du fait que nous ayons le devoir d’observer ce repos hebdomadaire, nous et tous ceux qui partagent notre vie au quotidien même les étrangers ou même les bêtes qui nous servent.
D’après Rashi, l’acception de « shamor » comprend une dimension sociale étant donné que le peuple se trouve à la veille d’entrer dans ce pays de Canaan, terre promise aux patriarches.
Le Zohar, qui met souvent face à face le dualisme renfermé dans les choses, souligne que shamor et zakhor sont complémentaires et permettent d’atteindre à la perfection car zakhor implique une action, une dynamique, alors que shamor est davantage statique pour ne pas dire extatique ou contemplatif.
Ainsi qu’il a été dit plus haut, certains mots ont été ajoutés ou inversés par rapport aux premières tables car il était important d’y mettre un accent emphatique.
La péricope de cette semaine est un texte très riche, puisque Moshé Rabénou rappelle à quel point il a prié et supplié HaShem d’annuler Son décret lui interdisant l’entrée dans ce pays promis déjà à Abraham, puis, les Dix paroles seront redites avec de petites différences lexicographiques qui ne sont pas sans signification, ainsi que nous l’avions signalé plus haut….
Il sera question aussi du Shemâ Israël, et des Tefiline, des Mezouzoth.
Ce sont donc 3 des cinq sens qui seront suscités : la parole (pour la prière), l’ouïe (avec le Shémâ) et la vue (avec les tefiline, le talith et la mezouza) :
La parole, prévient le Roi Salomon, même pour le plus sage des hommes, peut être capitale : dans un témoignage, les mots prononcés par le témoin peuvent signer la grâce ou la condamnation ! Parfois un mot de trop peut arriver à nous faire regretter d’avoir parlé imprudemment.
Nous avons déjà vu, les années précédentes, combien les prières (תפלה (les louanges (שירה (les suppliques (תחנון (se rejoignent sur le plan numérique puisque vaethanane possède une valeur numérique de 515 tout comme tefila ou shira ou tahanoun mais, un autre aspect de la personnalité et du rôle de Moshé Rabbénou tout au long des 80 années où Moïse a endossé son rôle : il est devenu « L’HOMME DE D » : ce personnage illustre d’une stature si particulière, a tout donné et tout sacrifié par le DON DE SOI qui se traduit par le mot נתינה du verbe hébraïque donner (לתת (or, ce vocable : netina est équivalent à 515 ou vaethanane ce qui laisse entendre : en priant, en suppliant HaShem de lui pardonner d’avoir utilisé la parole au lieu de frapper le rocher en mettant en contre poids toute la netina dont il a fait preuve 80 ans durant pour ce peuple ! La parole et le don de soi n’ont pas pesé assez fort pour permettre à Moïse d’entrer dans le pays de Canaan…
Cependant, Moïse a été surnommé « l’homme de D » mais pourtant, lorsque nous prions, nous ne nous recommandons pas de Moshé Rabbénou mais c’est de nos trois patriarches que nous nous recommandons lorsque nous prions la prière de la Amida en récitant D. d’Abraham, d’Isaac et Jacob !
Sur le plan de la démarche également, il est aisé de remarquer qu’avant la destruction de Sodome et Gomorrhe, alors qu’il se livre à un marchandage sans merci pour tenter de sauver ces villes, on remarque qu’Abraham marche DEVANT l’Eternel tandis que Moïse chemine à côté de HaShem et il est toujours là, à la disposition d’HaShem sans discontinuer ! Ces personnages parlaient à D sans artifice alors que si les très grands prophètes que nous avons eus parlaient également avec D ils devaient toutefois attendre d’être « convoqués ».
A remarquer cependant : quotidiennement, c’est à trois reprises2 encore, que le Juif récite sa profession de foi : Shem Israël HaShem Elokéynou, HaShem EhaD puis, après avoir murmuré ce bref verset, qui est baroukh shem kevodo léôlam vaed (3), nous récitons : véahaveta. Nos Sages commentent ainsi : la lettre ayine qui est à la fin du mot shémâ est accentuée de même que l’est la lettre daleth qui se trouve à la fin du mot Ehad4 pour que le âyin et le daleth forment le mot êd ou témoin c’est-à-dire que cette profession de foi est un témoignage, témoignage du fait que nous avons vu tout ce qu’HaShem a fait pour nous, que nous avons été les témoins de la dédication de la Torah. Mais, ces deux lettres lues à l’envers forment un mot également qui est D ou SACHE, car il ne suffit pas d’avoir été témoin encore faut-il SAVOIR et étudier cette Torah qu’IL nous a offerte et il faut en savoir (toujours le même verbe lada’ât = savoir connaître) pour pouvoir enseigner à nos enfants et à nos élèves pour pouvoir perpétuer notre héritage spirituel qu’est la Torah).
Le dernier mot étant EHAD, de valeur numérique 13, nous enchaînons « veahaveta » le mot ahava équivaut aussi à 13 ce qui nous fait comprendre encore ici plusieurs choses : en sachant que notre Créateur est unique il va de soi que nous ne devons aimer que Lui mais, également en sachant que le fait qu’HaShem soit un D de Miséricorde (Tétragramme) il n’empêche en rien qu’IL est aussi un D de Justice/Rigueur (Elokim).
SHEMÂ. En prononçant cette profession de foi nous devons disposer les doigts d’une main sur les yeux de manière particulière : le pouce et l’auriculaire sont maintenus sur les deux yeux et les trois autres doigts (l’index, le majeur et l’annulaire) sont déposés sur le front. Ces trois doigts font allusion à la lettre shine, le pouce à la lettre daleth et l’auriculaire à la lettre youd. Ces trois lettres forment l’un des noms de D que souvent l’on entendait invoquer par nos grands-mères : « Sha-day » ! ce nom a plusieurs significations : il peut être le sigle de « shomer delatot Israël » et c’est la raison pour laquelle on le retrouve souvent sur les étuis de mezouzoth. Mais, ces trois lettres peuvent signifier : Shéomer Day (qui dit cela suffit) au moment du sacrifice pascal en Egypte avant la Sortie de’Egypte.
Le mot SHEMÂ peut être aussi un sigle qui désigne trois fonctions : SHoméâ (écoute) MEdaber (parle) Âyen (regarde)….
Le texte du Shémâ d’ailleurs fait largement référence au fait que les tefiline ou les tsitsioth (franges du talith) servent de signe (אות ( entre tes yeux à tout moment sauf pourtant le shabbat car les tefiline ne sont pas portés shabbat et fêtes mais, le talith avec les tsitsioth sont portés tout le temps : matin, après midi, soir, shabbat ou fêtes, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les hassidim portent leur talith pour rappeler à tous ceux qui le voient que les tsitsioth sont un commandement divin.
Les commentaires sont nombreux à ce sujet ainsi, certains tirent un parallèle avec la façon dont Moïse s’est adressé aux explorateurs en exprimant lui aussi ses sentiments par ces mots « rav lakhem » soit « il suffit » ! Rashi qui analyse la réponse du Créateur mettant un terme aux suppliques de Moïse : arrête toi en soulignant le fait qu’en restant en deçà du Jourdain, car tu auras de bien plus grandes récompenses et d’autre part, en nous appuyant sur le Zohar, nous pouvons comprendre ceci différemment et de manière sublime : Jusqu’à 120 ans, lorsque l’être humain décède, il doit passer devant six tribunaux qui jugent l’être humain d’après certains domaines. Le nom de D selon Ses attributs de justice est Elokim soit une valeur de 86 et 86 x6 (tribunaux) donne un total de 516. Ce qui signifie que lorsque Moïse en priant et en suppliant 515 prières, en priant une fois de plus il aurait pratiquement « forcé » D à lui pardonner ce que D ne voulait pas. IL lui demande donc de s’arrêter car Moïse ne peut obtenir ce qu’il demande. Et, D ne voulait pas en arriver à une situation où IL obturerait les cieux pour ne plus avoir à entendre ces demandes.
Il y a un petit point sur lequel il est intéressant de s’arrêter quelques instants : Moïse rappelle au peuple que s’il a eu cette punition de ne pas entrer dans le pays c’est parce qu’il n’a pas exécuté l’ordre d’HaShem comme il le fallait (au lieu de parler au rocher, il le frappa de son bâton) et Moshé Rabbénou emploie une tournure qui eût pu être jugée impropre si ce merveilleux commentaire ne s’y rattachait : ainsi, Moïse au verset 26 expose : שמע ולא למענכם בי’ ה ויתעבר
……אלי La traduction de ce verset est la suivante : « Mais HaShem était irrité contre moi à cause de vous. » En réalité, le mot lémaânekhem signifie pour vous et non à cause de vous, incluant une notion de bienfait ou de faveur, de grâce. Ceci fait entendre cela : « pendant que je réclamais de l’eau pour vous, j’ai été sanctionné » mais, surtout cela inclut une notion d’amour gratuit et désintéressé sans aucune mesure ni limites car ainsi était Moshé Rabbénou il aimait le peuple d’HaShem sans aucune limite !
Selon une autre optique, l’amour éprouvé par Moïse pour le pays peut laisser pantois : en effet, en considérant le fait que Moïse n’a pas hésité à mettre HaShem en colère alors qu’il savait que D était tout-à-fait déterminé à ne pas le laisser fouler ce pays de ses pieds, juste « pour l’amour du pays » alors qu’aujourd’hui le pays est accessible et que le peuple dispersé hésite, au contraire, à accomplir la mitsva de yishouv haarets (de faire la âliya et de peupler la terre) de ce pays dont les sages affirment que l’air de ce pays suffit à rendre les gens intelligents. Ce qui fait défaut, aujourd’hui à une partie du peuple juif est la force spirituelle dont faisait preuve le roi Hizkiyahou (Ezéchias) et le peuple juif car, à l’époque, l’armée juive était très peu importante et pourtant ils étaient si forts dans leur émouna (foi et dans leur crainte du ciel) que D leur accorda la victoire contre des centaines de milliers de soldats babyloniens et D fit en sorte que Sennachérib fut assassiné par ses enfants et le pays fut ainsi débarrassé de ses envahisseurs.
La force spirituelle vient de l’étude de la Torah. A l’époque du roi Hizkiyahou, nous raconte le Talmud, même les enfants (qu’ils soient filles ou garçons) étaient spécialistes dans les lois de pureté ou d’impureté, ce qui confirme que le peuple étudiait la Torah de manière assidue !
Le Yalkout Shimôni5, d’après le traité de Berakhot rapporte que D demande à Moïse de former Josué sur quatre points principaux : le limoud Torah (étude de la Torah), le guemilouth hassadim (savoir accomplir de bonnes actions), la prière (qui est venue remplacer les sacrifices), et le savoir-vivre. Selon le Yalkout Shimôni, le peuple qui se montrera attaché à ces principes sera un peuple renforcé que D protègera, renforcera et bénira.
1 – Rabbi Shlomo Alkabets, né à Salonique en 1505 et mort à Safed en 1584. Cabaliste et poète auteur des livres : Manoth HaLévy, Beith HaShem, Brith HaLévy, Shoresh Ishay, Ayeleth Ohavim. Il fut un contemporain de R’ Yossef Caro.
2 – Le matin, à l’office du soir et avant de se coucher
3 – Ce verset est prononcé en murmurant tel que l’avait fait Jacob avant de mourir et ce verset est prononcé à voix haute car ce jour-là, nous ressemblons à des anges.
4- D’ailleurs ces deux lettres apparaissent sur tous les sidourim (rituels de prières) en lettres plus grandes.
5 – Le Yalkout Shimôni est un recueil de midrashim anciens. Le Rav Hahida (Hayim Yossef David Azoulay né en 1724 à Jérusalem et décédé en 1806 à Livourne en Italie) a déclaré que le Yalkout Shimôni était l’œuvre du Rav Shimôn Ashkénazi de Francfort. Il existe un autre recueil de midrashim anciens par le rav Abraham Réouven HaCohen Sofer décédé à Prague en 1673.
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