PARACHA VAETHANANE 5785 – Vendredi 8 AOÛT 2025, 14 AV 5785 et Tou BeAv

Horaires de Shabbat
NETANYA – 19h12 – 20h11
JÉRUSALEM – 18h49 – 20h08
HAÏFA – 19h12 – 20h11
EILAT – 19h07 – 20h04
ASHDOD – TEL AVIV – 19h11 – 20h10
BEER SHEVA – 19h10 – 20h09
PARIS – 20h59 – 22h11
MARSEILLE – 20h33- 21h38
LOS ANGELES – 19h28 – 20h26
MIAMI – 19h43 – 20h38
NEW YORK – 19h44 – 20h47


L’OUIE, LA VUE ET LA PAROLE… 

La sidra de Vaethanan est toujours lue après le jeûne de 9 beav, pour ce  shabbat de consolation qui est surnommé « shabbat nahamou » (de  consolation) d’après les deux premiers mots de la haftara extraite des  prophéties d’Isaïe : « Nahamou, nahamou âmi » (עמי נחמו נחמו (et c’est le  premier des 7 shabbatot de consolation. Après ces 9 jours de deuil du Temple,  nos parents appelaient le shabbath VaEthanane : « sebt el frej » ou shabbath  de la délivrance et de la consolation au cours duquel il n’était pas rare  d’étrenner un vêtement neuf. 

La sidra commence par une sorte de confidence de Moïse au peuple. Par ce  mot de « vaethanan » (ואתחנן (Moïse exprime sa déception d’avoir supplié  HaShem et de ne pas avoir été exaucé.  

La bouche qui va prier et exprimer toutes nos pensées possède une puissance  énorme : le verbe est aussi puissant qu’une hache (garzen en hébreu גרזן (dont  la valeur numérique est de 260. Nous apprenons du verset des Tehilim (121,1)  J’élèverai mes yeux vers les montagnes : ההרים אל עיני אשא que, lors de la  prière nous devons nous efforcer de nous élever et pas seulement d’élever  notre regard mais aussi de faire en sorte que notre esprit et notre âme, nos  sentiments et nos instincts soient dirigés non pas seulement vers les  montagnes mais aussi vers nos parents (nos patriarches) pour tenter de  dépasser nos valeurs et accéder aux leurs et en conséquence ne pas lire  « harim » (הרים ( mais bien « hourim » (הורים(.  la et mort La .מ וֶת וְחַ יִּים, בְ יַד-ל ׁשֹון; וְאֹהֲ בֶ יה , יֹאכַל פִּ רְ י ּהה : écrit a HaMelekh Shlomo vie sont au pouvoir de la langue; ceux qui aiment l’exercer en goûtent les fruits.  En dehors de nous aider à véhiculer nos idées, la parole, sert à prier, à  employer le verbe de manière positive pour louer l’Eternel, Le prier, Le supplier.  Dans la plupart des religions, la prière ne s’articule pas, elle reste prisonnière  des cœurs et des esprits.  

Lorsque Moïse dont la grandeur spirituelle (entre autres) est incommensurable  supplie HaShem de lui permettre de rentrer dans le pays et de lui pardonner  ses fautes, il multiplie ses motivations et on en dénombre 515 : « de manière à  pouvoir observer dans le pays les mitsvoth propres à la Terre d’Israël » étant  donné qu’existent des mitsvoth propres à Eretz Israël (comme le maâsser),  commandements qu’il n’a pu pratiquer jusqu’alors. Moïse, également, au cours  de son plaidoyer pour lui-même, la peine qu’aurait Yokhéved, sa mère, de  devoir perdre ses trois enfants ! Il a élevé ses suppliques jusqu’aux patriarches  dont la dimension est de dix « amot » mesure correspondant à 260. 

Or, ces dix amot qui représentent la dimension des patriarches équivalent à  260 soit la valeur de dix fois la force du Tétragramme et c’est pourquoi l’image  de la hache est utilisée car la valeur numérique de ce mot est aussi de 260 ce  qui signifie tout simplement que la prière de quelqu’un qui prie en se référant à la force des patriarches porte comme un coup de hache vers les cieux.  

Le Midrash nous enseigne qu’une prière devrait toujours être exaucée mais,  que pour chaque motif il existe une « quotation », ainsi une prière peut être une  simple prière ou un cri ou un cri déchirant et cela peut être accompagné de pleurs et de soupirs et, selon, ces prières elles pourraient être exaucées en 3  jours ou en 14, en un mois ou en 40 jours en partie ou totalement. En se  rapportant aux livres des prophètes ou à la Guemara, on peut retirer des  exemples comme celui d’un enfant qui argumenta, pria et supplia HaShem de  rendre la vie à son père et vit sa demande exaucée après qu’il eût versé 370  larmes. Ainsi tout dépend de la force et de la détermination de nos propos  lorsque nous formulons nos vœux (prières), ainsi, la femme du prophète  Obadia après le décès de celui-ci vint trouver le prophète Elisha et elle ne fut  « entendue » qu’après qu’elle ait adressé ses cris (tsaâka )צעקה qui équivaut à  265 et avoir ajouté ses larmes. 

Cependant, tout ceci n’est rien comparativement aux 515 prières et suppliques  que Moïse a adressé à D. En effet, Moïse rapporte au peuple que l’Eternel S’est  emporté contre le grand prophète.

Dans cette section hebdomadaire, nous écouterons avec émotion, piété et une  grande concentration pour la deuxième fois la lecture des dix commandements.  En fait, la première fois est au cours de la section de Yitro où nous revivons le  fait que le peuple campe au pied du mont Sinaï et entend et « voit » la gravure  des dix « paroles » divines sur la roche des tables de la Loi et, dans cette section si on entendra encore l’énoncé de ces dix paroles avec toutefois quelques modifications mineures. 

Cependant, le Midrash Tanhouma fait remarquer que, dans la sidra de  KEDOSHIM, le texte des commandements est repris dans le même ordre mais  en employant une terminologie différente et en employant parfois le pluriel,  signe de collectivité. Ainsi fait remarquer le grand Sage :

VAYIKRA KEDOSHIM  EXODE YITRO
1 אנוכי ה’… . אני ה’ … .
לא יהיה לך אלוהים אחרים על אל תפנו אל האלילים  פני  2
3 לא תישא את שם ה’ לא תשבעו בשמי לשקר 
4 זכור את יום השבת לקדשו את שבתותי תשמרו 

 

5 כבד את אביך ואת אמך איש אמו ואביו תראו 
6 לא תרצח לא תעמוד על דם רעך 
7 לא תנאף מות יומת נואף והנואפת 
8 לא תגנוב לא תגנבו 
9 לא תענה ברעך לא תלך רכיל ברעך 
10 לא תחמוד ואהבת לרעך כמוך 

Le Midrash reprend le même argument en soulignant le fait que certains des  commandements dans kedoshim sont au pluriel alors que dans Yitro ou  Vaethanane, les commandements sont au masculin singulier. Pour cela, le  midrash rapporte un enseignement de Rabbi Yéhoshoua ben Lévy au nom de  Rabbi Shim’ôn bar Yohay selon lequel, Moïse possédait parfaitement l’art du  plaidoyer de défense car le grand Prophète avait défendu le peuple auprès du  Tout Puissant en prétextant que le peuple ne s’était pas senti concerné en tant  que communauté/peuple puisque les paroles divines étaient à la deuxième  personne du masculin singulier, il était possible de comprendre que ces paroles  n’étaient adressées qu’à Moshé c’est pourquoi, dans Kedoshim, l’ordre des  ordonnances est resté le même mais souvent la formulation était au pluriel. 

Les commentateurs se sont interrogés pour savoir pour quelles raisons ces  paroles étaient répétées à trois reprises et la réponse, selon eux, est qu’étant  donné que les 613 mitsvoth ne s’adressent pas à tous (certaines s’adressant  aux cohanim, d’autres aux agriculteurs, aux femmes etc…) ces dix paroles,  elles, concernent tout un chacun. 

Dans Vaethanane, la comparaison des textes met en évidence une différence  beaucoup moins importante que celles montrées ci-dessus en effet voici un  tableau :

DEVARIM VAETHANANE  EXODE YITRO
Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait  sortir du pays d’Egypte, d’une  maison d’esclavage. Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui  t’ai fait sortir du pays d’Égypte,  d’une maison d’esclavage. 1
Tu n’auras point d’autre Dieu que  moi. 7 Tu ne te feras point d’idole,  l’image de quoi que ce soit dans le  ciel en haut, ou en bas sur la terre,  ou dans les eaux au-dessous de la  terre. 8 Tu ne te prosterneras point  devant elles, tu ne les adoreras point;  car moi seul, l’Éternel, je suis ton  Dieu, Dieu jaloux, qui poursuis le  crime des pères sur la troisième et la  quatrième générations, pour ceux  qui m’offensent, 9 et qui étends mes  faveurs à la millième, pour ceux qui  Tu n’auras point d’autre dieu  que moi. 3 Tu ne te feras point  d’idole, ni une image  quelconque de ce qui est en  haut dans le ciel, ou en bas  sur la terre, ou dans les eaux  au-dessous de la terre. 4 Tu  ne te prosterneras point  devant elles, tu ne les  adoreras point; car moi,  l’Éternel, ton Dieu, je suis un  Dieu jaloux, qui poursuis le  crime des pères sur les  enfants jusqu’à la troisième et  2

 

m’aiment et gardent mes  commandements à la quatrième générations,  pour ceux qui m’offensent  ;5 et qui étends ma  bienveillance à la millième,  pour ceux qui m’aiment et  gardent mes  commandements
Tu n’invoqueras point le nom de  l’Éternel, ton Dieu, à l’appui du  mensonge; car l’Éternel ne laisse  pas impuni celui qui invoque son  nom pour le mensonge Tu n’invoqueras point le nom  de l’Éternel ton Dieu à l’appui  du mensonge; car l’Éternel ne  laisse pas impuni celui qui  invoque son nom pour le  mensonge 3
Observe le jour du Sabbat pour le  sanctifier, comme te l’a prescrit l’Éternel, ton Dieu. 12 Durant six jours  tu travailleras et t’occuperas de  toutes tes affaires ; 13 mais le  septième jour est la trêve de  l’Éternel, ton Dieu : tu n’y feras aucun  travail, toi, ton fils ni ta fille, ton  esclave mâle ou femelle, ton bœuf,  ton âne, ni tes autres bêtes, non plus  que l’étranger qui est dans tes murs  ; car ton serviteur et ta servante  doivent se reposer comme toi. 14 Et  tu te souviendras que tu fus esclave  au pays d’Egypte, et que l’Éternel,  ton Dieu, t’en a fait sortir d’une main  puissante et d’un bras étendu ; c’est  pourquoi l’Éternel, ton Dieu, t’a  prescrit d’observer le jour du  Sabbat.15 Pense au jour du Sabbat pour  le sanctifier.8 Durant six jours  tu travailleras et t’occuperas  de toutes tes affaires, 9 mais  le septième jour est la trêve de  l’Éternel ton Dieu : tu n’y feras  aucun travail, toi, ton fils ni ta  fille, ton esclave mâle ou  femelle, ton bétail, ni  l’étranger qui est dans tes  murs. 10 Car en six jours  l’Éternel a fait le ciel, la terre,  la mer et tout ce qu’ils  renferment et il s’est reposé le  septième jour ; c’est pourquoi  l’Éternel a béni le jour du  Sabbat et l’a sanctifié 4
Honore ton père et ta mère, comme  te l’a prescrit l’Éternel, ton Dieu, afin  de prolonger tes jours et de vivre  heureux sur la terre que l’Éternel, ton  Dieu, te destine. Honore ton père et ta mère,  afin que tes jours se  prolongent sur la terre que  l’Éternel ton Dieu t’accordera. 5
Ne commets point d’homicide  Ne commets point d’homicide  6
Ne commets point d’adultère.  Ne commets point d’adultère  7
Ne commets point de larcin  Ne commets point de larcin  8
Ne porte point contre ton prochain un  faux témoignage. Ne rends point contre ton  prochain un faux témoignage 9
Ne convoite point la femme de ton  prochain, et ne désire la maison de  ton prochain ni son champ, son  esclave ni sa servante, son bœuf ni  son âne, ni rien de ce qui est à ton  prochain. Ne convoite pas la maison de  ton prochain; Ne convoite pas  la femme de ton prochain, son  esclave ni sa servante, son  bœuf ni son âne, ni rien de ce  qui est à ton prochain 10

Sont surlignés les mots qui figurent en supplément ou à la place d’autres  paroles et font la différence entre les deux péricopes. 

Le texte des Dix Paroles dans la Parashat Yitro est celui qui fut gravé par  HaShem sur les premières tables de pierre qui furent brisées par Moïse lorsqu’il  descendit du Mont Sinaï et qu’il aperçut le spectacle navrant qui s’offrait à sa  vue de ceux, parmi l’assistance qui s’étaient laissés convaincre de se  prosterner devant le veau d’or. Le texte de la parashat vaet’hanane est celui  qui s’est retrouvé inscrit sur les secondes tables de pierre. 

Ce texte se trouve légèrement modifié, par l’ajout de certains vocables ou  l’ordre inversé de certains autres, surtout pour ce qui concerne le respect du  shabbat dans le but de bien expliquer aux récipiendaires ce qui doit être fait.  Le premier mot ZAKHOR est « remplacé » par SHMOR qui, d’après la Tradition  orale sont deux mots qui ont été prononcés ensemble ainsi que l’expose  magnifiquement le grand poète et cabaliste Shlomo Alkabets1 dans ce cantique  que toutes les communautés entonnent au cours de l’office du vendredi soir :  LEKHA DODI les mots Shamor veZakhor ont été prononcés ensemble et en  une seule fois pour exprimer le fait que de se souvenir de la Création du Monde  et du Premier Shabbat de l’Humanité et de la Sortie d’Egypte sont  indissociables du fait que nous ayons le devoir d’observer ce repos  hebdomadaire, nous et tous ceux qui partagent notre vie au quotidien même  les étrangers ou même les bêtes qui nous servent. 

D’après Rashi, l’acception de « shamor » comprend une dimension sociale étant  donné que le peuple se trouve à la veille d’entrer dans ce pays de Canaan,  terre promise aux patriarches. 

Le Zohar, qui met souvent face à face le dualisme renfermé dans les choses,  souligne que shamor et zakhor sont complémentaires et permettent d’atteindre  à la perfection car zakhor implique une action, une dynamique, alors que  shamor est davantage statique pour ne pas dire extatique ou contemplatif. 

Ainsi qu’il a été dit plus haut, certains mots ont été ajoutés ou inversés par  rapport aux premières tables car il était important d’y mettre un accent  emphatique. 

La péricope de cette semaine est un texte très riche, puisque Moshé Rabénou  rappelle à quel point il a prié et supplié HaShem d’annuler Son décret lui  interdisant l’entrée dans ce pays promis déjà à Abraham, puis, les Dix paroles  seront redites avec de petites différences lexicographiques qui ne sont pas  sans signification, ainsi que nous l’avions signalé plus haut…. 

Il sera question aussi du Shemâ Israël, et des Tefiline, des Mezouzoth. 

Ce sont donc 3 des cinq sens qui seront suscités : la parole (pour la prière),  l’ouïe (avec le Shémâ) et la vue (avec les tefiline, le talith et la mezouza) : 

La parole, prévient le Roi Salomon, même pour le plus sage des hommes, peut  être capitale : dans un témoignage, les mots prononcés par le témoin peuvent  signer la grâce ou la condamnation ! Parfois un mot de trop peut arriver à nous  faire regretter d’avoir parlé imprudemment. 

Nous avons déjà vu, les années précédentes, combien les prières (תפלה (les  louanges (שירה (les suppliques (תחנון (se rejoignent sur le plan numérique  puisque vaethanane possède une valeur numérique de 515 tout comme tefila  ou shira ou tahanoun mais, un autre aspect de la personnalité et du rôle de  Moshé Rabbénou tout au long des 80 années où Moïse a endossé son rôle : il  est devenu « L’HOMME DE D » : ce personnage illustre d’une stature si  particulière, a tout donné et tout sacrifié par le DON DE SOI qui se traduit par  le mot נתינה du verbe hébraïque donner (לתת (or, ce vocable : netina est  équivalent à 515 ou vaethanane ce qui laisse entendre : en priant, en suppliant  HaShem de lui pardonner d’avoir utilisé la parole au lieu de frapper le rocher  en mettant en contre poids toute la netina dont il a fait preuve 80 ans durant  pour ce peuple ! La parole et le don de soi n’ont pas pesé assez fort pour  permettre à Moïse d’entrer dans le pays de Canaan… 

Cependant, Moïse a été surnommé « l’homme de D » mais pourtant, lorsque  nous prions, nous ne nous recommandons pas de Moshé Rabbénou mais c’est  de nos trois patriarches que nous nous recommandons lorsque nous prions la  prière de la Amida en récitant D. d’Abraham, d’Isaac et Jacob ! 

Sur le plan de la démarche également, il est aisé de remarquer qu’avant la  destruction de Sodome et Gomorrhe, alors qu’il se livre à un marchandage sans  merci pour tenter de sauver ces villes, on remarque qu’Abraham marche  DEVANT l’Eternel tandis que Moïse chemine à côté de HaShem et il est  toujours là, à la disposition d’HaShem sans discontinuer ! Ces personnages  parlaient à D sans artifice alors que si les très grands prophètes que nous avons  eus parlaient également avec D ils devaient toutefois attendre d’être  « convoqués ».  

A remarquer cependant : quotidiennement, c’est à trois reprises2 encore, que  le Juif récite sa profession de foi : Shem Israël HaShem Elokéynou, HaShem  EhaD puis, après avoir murmuré ce bref verset, qui est baroukh shem kevodo  léôlam vaed (3), nous récitons : véahaveta. Nos Sages commentent ainsi : la lettre  ayine qui est à la fin du mot shémâ est accentuée de même que l’est la lettre  daleth qui se trouve à la fin du mot Ehad4 pour que le âyin et le daleth forment  le mot êd ou témoin c’est-à-dire que cette profession de foi est un témoignage,  témoignage du fait que nous avons vu tout ce qu’HaShem a fait pour nous, que  nous avons été les témoins de la dédication de la Torah. Mais, ces deux lettres  lues à l’envers forment un mot également qui est D ou SACHE, car il ne suffit  pas d’avoir été témoin encore faut-il SAVOIR et étudier cette Torah qu’IL nous  a offerte et il faut en savoir (toujours le même verbe lada’ât = savoir connaître)  pour pouvoir enseigner à nos enfants et à nos élèves pour pouvoir perpétuer  notre héritage spirituel qu’est la Torah).  

Le dernier mot étant EHAD, de valeur numérique 13, nous enchaînons  « veahaveta » le mot ahava équivaut aussi à 13 ce qui nous fait comprendre  encore ici plusieurs choses : en sachant que notre Créateur est unique il va de  soi que nous ne devons aimer que Lui mais, également en sachant que le fait  qu’HaShem soit un D de Miséricorde (Tétragramme) il n’empêche en rien qu’IL  est aussi un D de Justice/Rigueur (Elokim). 

SHEMÂ. En prononçant cette profession de foi nous devons disposer les doigts  d’une main sur les yeux de manière particulière : le pouce et l’auriculaire sont  maintenus sur les deux yeux et les trois autres doigts (l’index, le majeur et  l’annulaire) sont déposés sur le front. Ces trois doigts font allusion à la lettre  shine, le pouce à la lettre daleth et l’auriculaire à la lettre youd. Ces trois lettres  forment l’un des noms de D que souvent l’on entendait invoquer par nos  grands-mères : « Sha-day » ! ce nom a plusieurs significations : il peut être le  sigle de « shomer delatot Israël » et c’est la raison pour laquelle on le retrouve  souvent sur les étuis de mezouzoth. Mais, ces trois lettres peuvent signifier :  Shéomer Day (qui dit cela suffit) au moment du sacrifice pascal en Egypte  avant la Sortie de’Egypte.  

Le mot SHEMÂ peut être aussi un sigle qui désigne trois fonctions : SHoméâ  (écoute) MEdaber (parle) Âyen (regarde)….  

Le texte du Shémâ d’ailleurs fait largement référence au fait que les tefiline ou  les tsitsioth (franges du talith) servent de signe (אות ( entre tes yeux à tout  moment sauf pourtant le shabbat car les tefiline ne sont pas portés shabbat et  fêtes mais, le talith avec les tsitsioth sont portés tout le temps : matin, après midi, soir, shabbat ou fêtes, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les hassidim  portent leur talith pour rappeler à tous ceux qui le voient que les tsitsioth sont  un commandement divin. 

Les commentaires sont nombreux à ce sujet ainsi, certains tirent un parallèle  avec la façon dont Moïse s’est adressé aux explorateurs en exprimant lui aussi  ses sentiments par ces mots « rav lakhem » soit « il suffit » ! Rashi qui analyse la  réponse du Créateur mettant un terme aux suppliques de Moïse : arrête toi en  soulignant le fait qu’en restant en deçà du Jourdain, car tu auras de bien plus  grandes récompenses et d’autre part, en nous appuyant sur le Zohar, nous  pouvons comprendre ceci différemment et de manière sublime : Jusqu’à 120  ans, lorsque l’être humain décède, il doit passer devant six tribunaux qui jugent  l’être humain d’après certains domaines. Le nom de D selon Ses attributs de  justice est Elokim soit une valeur de 86 et 86 x6 (tribunaux) donne un total de  516. Ce qui signifie que lorsque Moïse en priant et en suppliant 515 prières, en  priant une fois de plus il aurait pratiquement « forcé » D à lui pardonner ce que  D ne voulait pas. IL lui demande donc de s’arrêter car Moïse ne peut obtenir ce  qu’il demande. Et, D ne voulait pas en arriver à une situation où IL obturerait  les cieux pour ne plus avoir à entendre ces demandes.

Il y a un petit point sur lequel il est intéressant de s’arrêter quelques instants :  Moïse rappelle au peuple que s’il a eu cette punition de ne pas entrer dans le  pays c’est parce qu’il n’a pas exécuté l’ordre d’HaShem comme il le fallait (au  lieu de parler au rocher, il le frappa de son bâton) et Moshé Rabbénou emploie  une tournure qui eût pu être jugée impropre si ce merveilleux commentaire ne  s’y rattachait : ainsi, Moïse au verset 26 expose : שמע ולא למענכם בי’ ה ויתעבר 

……אלי La traduction de ce verset est la suivante : « Mais HaShem était irrité  contre moi à cause de vous.  » En réalité, le mot lémaânekhem signifie pour  vous et non à cause de vous, incluant une notion de bienfait ou de faveur, de  grâce. Ceci fait entendre cela : « pendant que je réclamais de l’eau pour vous,  j’ai été sanctionné » mais, surtout cela inclut une notion d’amour gratuit et  désintéressé sans aucune mesure ni limites car ainsi était Moshé Rabbénou il  aimait le peuple d’HaShem sans aucune limite ! 

Selon une autre optique, l’amour éprouvé par Moïse pour le pays peut laisser  pantois : en effet, en considérant le fait que Moïse n’a pas hésité à mettre  HaShem en colère alors qu’il savait que D était tout-à-fait déterminé à ne pas  le laisser fouler ce pays de ses pieds, juste « pour l’amour du pays » alors  qu’aujourd’hui le pays est accessible et que le peuple dispersé hésite, au  contraire, à accomplir la mitsva de yishouv haarets (de faire la âliya et de  peupler la terre) de ce pays dont les sages affirment que l’air de ce pays suffit  à rendre les gens intelligents. Ce qui fait défaut, aujourd’hui à une partie du peuple juif est la force spirituelle dont faisait preuve le roi Hizkiyahou (Ezéchias)  et le peuple juif car, à l’époque, l’armée juive était très peu importante et  pourtant ils étaient si forts dans leur émouna (foi et dans leur crainte du ciel)  que D leur accorda la victoire contre des centaines de milliers de soldats  babyloniens et D fit en sorte que Sennachérib fut assassiné par ses enfants et  le pays fut ainsi débarrassé de ses envahisseurs. 

La force spirituelle vient de l’étude de la Torah. A l’époque du roi Hizkiyahou,  nous raconte le Talmud, même les enfants (qu’ils soient filles ou garçons)  étaient spécialistes dans les lois de pureté ou d’impureté, ce qui confirme que  le peuple étudiait la Torah de manière assidue ! 

Le Yalkout Shimôni5, d’après le traité de Berakhot rapporte que D demande à  Moïse de former Josué sur quatre points principaux : le limoud Torah (étude de  la Torah), le guemilouth hassadim (savoir accomplir de bonnes actions), la  prière (qui est venue remplacer les sacrifices), et le savoir-vivre. Selon le  Yalkout Shimôni, le peuple qui se montrera attaché à ces principes sera un  peuple renforcé que D protègera, renforcera et bénira.  

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו
Etudes Juives

 

1 – Rabbi Shlomo Alkabets, né à Salonique en 1505 et mort à Safed en 1584. Cabaliste et poète auteur  des livres : Manoth HaLévy, Beith HaShem, Brith HaLévy, Shoresh Ishay, Ayeleth Ohavim. Il fut un  contemporain de R’ Yossef Caro. 

2 – Le matin, à l’office du soir et avant de se coucher

3 – Ce verset est prononcé en murmurant tel que l’avait fait Jacob avant de mourir et ce verset est  prononcé à voix haute car ce jour-là, nous ressemblons à des anges. 

4-  D’ailleurs ces deux lettres apparaissent sur tous les sidourim (rituels de prières) en lettres plus  grandes.

5 – Le Yalkout Shimôni est un recueil de midrashim anciens. Le Rav Hahida (Hayim Yossef David Azoulay né en 1724 à Jérusalem et décédé en 1806 à Livourne en Italie) a déclaré que le Yalkout Shimôni était  l’œuvre du Rav Shimôn Ashkénazi de Francfort. Il existe un autre recueil de midrashim anciens par le  rav Abraham Réouven HaCohen Sofer décédé à Prague en 1673.

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