Les nouveaux droits de douane imposés par l’administration Trump ont provoqué une nette appréciation du dollar face au shekel, mais aussi une montée de l’euro. Ce durcissement commercial soulève des questions sur la stabilité du taux de change EUR/shekel et ses répercussions économiques pour Israël.

Un dollar en pleine ascension face au shekel

Ce vendredi matin, le marché des changes a réagi avec nervosité à la dernière annonce du président américain Donald Trump. Le dollar américain s’est renforcé de 1 % face au shekel, atteignant un taux de 3,42 shekels pour un dollar.

Une envolée qui reflète une réévaluation soudaine du billet vert face à la monnaie israélienne, dans un contexte de tensions commerciales renouvelées entre les États-Unis et de nombreux partenaires économiques, dont Israël.

Le mouvement n’est pas isolé. L’euro a également progressé de 1 %, atteignant 3,91 shekels, tandis que la livre sterling a gagné 0,6 %, atteignant 4,50 shekels.

Ces hausses simultanées témoignent d’un affaiblissement global du shekel, probablement lié à la perte de confiance engendrée par les nouvelles barrières douanières américaines.

L’origine de la hausse : une nouvelle vague de droits de douane

Dans la nuit de jeudi à vendredi, le président Trump a signé un décret instaurant de nouveaux droits de douane sur les importations en provenance de 92 pays, Israël y compris.

Le tarif imposé aux exportations israéliennes vers les États-Unis est fixé à 15 %, un niveau considéré comme modéré comparé à d’autres pays, mais qui reste significatif.

À titre de comparaison, le Royaume-Uni a obtenu un taux plus clément de 10 %, en raison de l’excédent commercial des États-Unis à son égard. À l’autre extrémité du spectre, des pays comme la Syrie (41 %), la Suisse (39 %), ou encore Taïwan (20 %), ont été particulièrement visés, cette dernière étant considérée comme un acteur stratégique dans la production mondiale de semi-conducteurs.

La moyenne des droits de douane imposés dans cette vague s’élève à environ 19 %, tandis que le taux le plus courant est de 15 %, le même que celui infligé à Israël. Cette politique commerciale agressive marque un nouveau tournant protectionniste, dans un contexte où les tensions économiques mondiales restent élevées.

Une décision à effet différé mais aux conséquences immédiates

Même si l’entrée en vigueur officielle des nouveaux droits de douane est prévue dans sept jours, les marchés n’ont pas attendu pour ajuster leurs anticipations. La hausse du dollar reflète une anticipation d’un ralentissement des exportations israéliennes, et donc une pression potentielle sur l’économie du pays, qui reste largement dépendante de ses relations commerciales avec les États-Unis.

Par ailleurs, les investisseurs cherchent à se réfugier dans des devises jugées plus sûres, comme le dollar américain, renforçant encore son appréciation.

Le Dollar Index, qui mesure la valeur du dollar par rapport à un panier de six devises majeures (euro, yen, livre sterling, franc suisse, dollar canadien et couronne suédoise), a légèrement progressé de 0,1 %, atteignant 100,1 points.

Conséquences pour Israël : vulnérabilité croissante et pression économique

Israël se retrouve ainsi dans une position délicate. Bien que son taux de 15 % reste inférieur à la moyenne globale des droits de douane, il constitue néanmoins un handicap concurrentiel pour ses exportateurs.

Certains secteurs clés, comme la technologie, les produits pharmaceutiques ou l’agriculture spécialisée, pourraient voir leurs parts de marché aux États-Unis diminuer si des alternatives moins taxées émergent.

La situation pourrait également exercer une pression à la baisse sur les recettes d’exportation, avec un impact indirect sur la croissance économique du pays.

Le gouvernement israélien devra probablement renégocier certains accords bilatéraux ou rechercher de nouveaux débouchés commerciaux pour atténuer les effets de cette décision unilatérale.

Les partenaires commerciaux dans la tourmente

Les États-Unis n’ont pas seulement visé Israël. Parmi les autres grandes économies concernées figurent le Canada et l’Inde, avec lesquelles aucun compromis n’a pu être trouvé à temps. En revanche, le Mexique a obtenu une prolongation de 90 jours, lui permettant de repousser l’application des nouveaux tarifs et de gagner un sursis pour négocier.

Ce nouvel épisode illustre la stratégie commerciale musclée de l’administration Trump, qui privilégie des accords bilatéraux favorables à l’économie américaine, quitte à remettre en cause les règles du commerce international multilatéral.

Le renforcement du dollar face au shekel, combiné à l’instauration soudaine de droits de douane, illustre la fragilité des équilibres économiques mondiaux.

Pour Israël, cette évolution représente un défi diplomatique et économique, à relever dans un contexte de plus en plus imprévisible. La capacité du pays à s’adapter rapidement, à diversifier ses marchés et à défendre ses intérêts à l’international, sera déterminante dans les mois à venir.

Arnaud Sayegh
Avec l’aimable autorisation de KNE
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