PARACHA Vayetsé 5786 – Vendredi 28 novembre 2025 – 8 Kislev 5786
HORAIRES DE Shabbat – ASHDOD – 16 H 17 – 17 H 17
TEL AVIV et NETANYA – 16h16 – 17h16
JÉRUSALEM – 15h55 – 17h15
HAÏFA – 16h04 – 17h13
EILAT – 16h11 – 17h19
PARIS – 16h40 – 17H51
MARSEILLE – 16h51- 17h55
Vayetsé nous enseigne que :
– Les projets divins se construisent lentement, dans la ténacité.
– L’identité juive est une œuvre en évolution constante.
– La diversité doit nourrir notre unité, pas la fragiliser.
– Chaque famille, chaque enfant, chaque action que nous posons participe à écrire l’histoire du peuple juif.
Et surtout : Comme Jacob, chacun de nous porte une part de la mission du peuple d’Israël : grandir, tenir bon, construire et transmettre.
Au cours de la sidra précédente de Toledoth, nous avons assisté à des évènements qui nous ont étonnés car provenant de personnages « saints » tels que la vente ou plutôt le rachat par Jacob du droit d’aînesse, l’ « usurpation » d’identité de Jacob orchestrée par Rebecca… cependant que cette semaine auront lieu d’autres « abus de confiance » de la part de Laban, de Rachel, de Léa, et de Jacob !!! Nous allons, au cours de ce texte, tenter de tirer les explications qui ont motivé ces actions et, non seulement car nous tirerons au clair bien d’autres sujets.
D’autres thèmes attirent aussi notre curiosité au long de cette péricope au cours de laquelle nous assistons à la naissance du peuple juif qui est la nation juive en devenir. Nous tenterons ici de faire le jour sur certains de ces points
Dans cette section de Torah, nous allons assister au rêve de l’échelle de Jacob , rêve pour lequel d’innombrables commentaires ont été écrits et sur lequel au long des siècles ont été émises certaines conceptions.
Avant d’aborder certains de ces thèmes, je voudrais poser une question : au lendemain du songe de Jacob, le troisième père du peuple juif, se met en route pour Haran mais le texte ne précise aucun détail : en effet il est écrit qu’il se dirige vers Haran puis, le voici qui se trouve au bord du puits où plusieurs bergers doivent laisser leurs troupeaux s’abreuver… Pourtant, vers la fin de la parasha, la Torah qui ne s’étend pas inutilement précise que Lavan poursuit Jacob ses femmes et ses enfants et son bétail et que cette poursuite leur prend 7 jours !!!
Pourquoi donc lorsqu’il s’agit de Jacob arrivant à Haran nous ne savons pas combien de temps il lui fallut pour arriver à destination ?
De nombreux commentateurs optent pour la « kefitsath dérekh » c’est-à-dire qu’HaShem a raccourci les distances de manière à permettre à Jacob de ne pas perdre forces et temps en déplacement, cet exil volontaire étant dans une intention de prendre enfin une épouse et de fonder une famille…. L’intervention divine ne se cantonne pas uniquement en ceci ….. en effet : dès après le rachat du droit d’aînesse d’Essav par Jacob car celui-ci avait compris que son frère ne souhaitait nullement exercer la prêtrise, et dès après que Jacob ait reçu la bénédiction d’Isaac au lieu d’Essav, en ayant constaté ces abus de confiance, le patriarche en puissance se pose des questions et, il est convaincu qu’HaShem va l’abandonner !
Or, HaShem ayant vu le bien-fondé de ces actes, tient à assister Jacob dans ce long périple que sera son existence en lui montrant à chaque occasion qu’il est protégé par l’Eternel, D d’Abraham et d’Isaac et il comprendra qu’IL est également le D de Jacob !!!
C’est ainsi, qu’HaShem lui dévoile au-fur-et-à-mesure à quel point il est agréé et que sa descendance sera bénie.
Le premier dévoilement sera lorsque Jacob rêve l’échelle. Quelle est la signification de ce songe ? Certains commentateurs n’y voient qu’une invitation à gravir des échelons de sagesse, d’autres optent pour des explications plus ésotériques y voyant déjà la préfiguration des différents exils !
Cependant, il est important de bien se pencher sur le texte qui cite textuellement que les pieds de l’échelle étaient posés sur la terre et que son sommet était dans le ciel où se trouvaient les Anges, puis, apparut HaShem…. Et, les Anges montaient et descendaient…..
Les Anges « demeurant » dans le ciel, ils ne pouvaient pas monter plus haut ils montaient donc vers Yaakov !!! et ils « redescendaient » vers le Ciel !!!!
Quelle est la signification de ceci ?
C’est que : la terre sur laquelle Jacob s’était étendu pour prendre un peu de repos était une terre sainte, cette contrée qu’HaShem avait promis d’offrir à Abraham et sa descendance ! Cette terre n’était autre que l’emplacement exact où Abraham s’était apprêté à sacrifier son « fils unique, celui qu’il aimait » Isaac !!! Nous le déduisons du fait que la Torah emploie au verset 11 le verbe ויפגע que Rashi rapproche ce terme d’une autre utilisation du même verbe pour désigner le Mont Moriyah où se trouvèrent Abraham et Isaac pour la ligature de celui-ci.
Le Midrash rapporte que le mot סולם , échelle, est d’un total en guematriya de 136 soit ממון ou argent ou encore du mot קול qui fait allusion à la voix de la Torah et, qu’en conséquence… pour les sages du Midrash la signification est que si l’individu est proche de la Torah ou qu’il est coutumier de donner de l’argent pour les nécessiteux ou s’il est habitué à faire du bien autour de lui (חסדים גמילות ( il aura le mérite de voir se dévoiler la bénédiction d’HaShem et, il saura qu’HaShem se tient à ses côtés comme ce fut le cas pour Jacob !!!
Les Sages se posent la question sur le fait qu’arrivé à Beith El, la Torah explique que Jacob s’est couché et, en fait, depuis 14 ans que Jacob s’était réffugié chez Shem et Ever pour étudier, le futur père de la nation juive n’avait jamais consacré de temps à dormir mais uniquement à étudier c’est la raison pour laquelle, s’étant couché et endormi, HaShem se révéla à lui en un songe ! Ce songe ou חלום d’une valeur numérique de 84 est également une promesse car c’est à 84 ans que naquit Réouven, le premier fils de Yaakov ! La promesse d’une nation nombreuse dont Jacob rêvait et dont il espérait qu’il n’y aurait pas de déchet (פסול (car c’est ce que redoutait le petit-fils d’Abraham qui, bien qu’il eut pour fils Isaac, avait donné naissance avec Hagar/Ketoura et d’autres concubines Ishmaël et tous les bené Kedem puis, Isaac n’avait-il pas donné naissance aussi à Esaü ?
Pour le tsadik Rabbi Tsadok de Lubline les degrés de l’échelle ne représentent que les échelons à gravir pour l’homme pour arriver à atteindre de plus hauts degrés de perfection.
Le Midrash rapporte qu’en fait, lorsque Jacob arriva à Haran, il s’aperçut alors qu’il avait
« oublié » quelque chose… Jacob était un homme pacifique et un homme aimant étudier, il n’était pas un esprit combatif, ou rusé comme il découvrira que son beau-père l’est… C’est là que repose la raison du retour en arrière de Jacob !
Lorsqu’il arrive à Haran, il sait qu’il a accompli le vœu de sa mère à laquelle il obéissait car il avait une grande confiance en elle, cependant, il ressent que quelque chose lui manque et il s’aperçoit qu’il n’avait pas pris avec lui cette pierre qui lui servit d’oreiller cette nuit où il rêva de l’échelle. En même temps il se rend compte qu’il n’a pas mis la situation de l’apparition divine pour remercier et pour prier intensément. Il revient en arrière puis repart vers Haran le tout se fait en « kefitsoth dérekh », c’est-à-dire qu’il fut transporté miraculeusement en moins de temps qu’il ne faut pour le décrire. Nous allons ici ouvrir une parenthèse pour expliquer ce qu’est ce concept de « kefitsath dérekh » ou de raccourcisse-ment de la route : kefitsa en hébreu est un saut. Dérekh est une route/chemin. Je ne citerai ici que deux exemples célèbres de personnages qui usèrent d’un moyen cabbalistique pour se rendre de manière « miraculeuse » d’un endroit à un autre : on dit que le Maharal de Prague qui exerçait son sacerdoce si je puis m’exprimer ainsi en Tchécoslovaquie (1522-1609) et étudiait certains domaines cabbalistiques avec «son Rav» Aboudraham en le « rencontrant » par kefitsath dérekh. On raconte aussi que l’éminent Rav yéménite Shalom Shabazi (1619- 1720) qui était poète et rav cabbaliste « amoureux » de Jérusalem se rendait chaque vendredi sur les ailes d’un aigle par « kefitsath derekh » et regagnait son domicile à la sortie du shabbath (ces deux brèves citations) n’étant présentes ici que pour illustrer le propos.
En fait Rashi argumente son propos différemment et il cite lui-même ce raccourci de chemin c’est que c’est le Mont Moriya lui-même qui s’est rendu chez Jacob à Beith El !
Car, le Rav Moshé Feinstein ל »ז explique qu’HaShem S’attache pour ainsi dire à l’être humain qui Le recherche et, IL vient vers lui ce qui signifie en d’autres termes, que lorsque Yaakov a préparé un endroit pour y passer la nuit il a en même temps prié comme il se doit et, donc, ce même espace où il a prié s’est transformé en lieu saint de prières….
Le Rav Moshé Feinstein ajoute que l’impureté qui régnait à Haran a tenté de toucher Jacob là où il se trouvait et en conséquence, face à la sainteté de l’homme il ne s’est rien produit de fâcheux.
Lorsque Jacob se trouve près de Haran, il est rempli de doutes sur lui, sur son passé, sur son avenir ces doutes sont représentés par la « yérida » ou descente des Anges qui montent et qui descendent et illustrent, d’après Rabbi Tsadok HaCohen de Lubline le fait que même dans le doute nous pouvons nous adresser à HaShem qui nous permettra de gravir les échelons et de nous hisser (avec ou sans gros efforts) jusqu’à la sainteté.
Aux abords de la grande ville, Jacob aperçoit près de la fontaine un attroupement de bergers et de troupeaux. La pénurie d’eau dans cette région a provoqué le fait que tous les bergers avaient interdit l’accès à l’eau aux étrangers qui auraient pu vouloir faire s’abreuver leurs bêtes à cet endroit en y plaçant une pierre énorme que seuls tous les bergers ensemble pouvaient déplacer … or, Jacob bien qu’âgé de 76 ans à cette époque la déplaça tout seul !!!
Dès que Jacob arrive chez Lavan, son oncle, il ressent une atmosphère lourde bien différente de celle qu’il a connue chez sa mère et son père ou chez Shem et Ever, atmosphère de Torah, de sainteté …..
Nous allons aborder à présent un chapitre où il sera question de mensonges, roueries, en tous genres.
Les Sages du Midrash prennent en considération les trois mensonges formulés deux par Abraham et un par Isaac à l’intention du pharaon et d’Avimélekh. En effet si l’on peut tolérer qu’un quidam mente, cela semble inacceptable pour des personnages importants comme l’étaient Abraham et Isaac, le mensonge semble acceptable car ils pensaient sauver leur vie de cette manière.
Dans le cas de la vente du droit d’aînesse il n’y eut ni tromperie ni abus de confiance ni mensonge car en définitive, Esaü n’était nullement intéressé par l’exercice de la prêtrise étant plus précisément attiré par la matérialité concrétisée par la nourriture et par la chasse et la violence qui s’en suit et de toute évidence, il avait usurpé l’aînesse de Yaakov qui avait été conçu en premier, en se frayant le passage par la violence.
Abordons à présent les personnages de Laban, Rahel et Léa. Avant même de rencontrer son oncle, Jacob rencontre Rahel…. D’après le midrash, Rahel n’avait que 5 ans lors de la rencontre et, en l’étreignant en tant que cousine, il eut la prophétie qu’elle serait son épouse mais qu’elle ne serait pas ensevelie avec lui !
Et ce pleur qui est versé est celui qui accompagne le destin de Rahel lorsqu’elle devra pleurer pour amener la miséricorde divine sur ses descendants tout au long de l’histoire juive.
Et voici le moment où Jacob rencontre Laban … et où il est question de Léa… et elle avait des yeux faibles … pourquoi questionne le Midrash ? car lorsque sont nées les filles de Laban l’aînée épousera l’aîné (de Rebecca) et la deuxième épousera le puîné ou cadet (de Rebecca) or, Léa était une âme pieuse et elle pleurait car elle craignait de tomber entre des mains impies et se désolait et priait pour que son sort soit racheté. Ses prières furent donc entendues puisque Jacob exerça en quelque sorte le lévirat (bien qu’Esaü soit encore vivant et qu’il ait déjà des enfants de ses précédentes épouses mais il s’agissait d’impies alors que Léa méritait beaucoup mieux donc, Jacob racheta la descendance de son frère en «lui » donnant une descendance sans défaut.
Les Sages du Midrash remarquent que Jacob réclame son « épouse » et s’offusquent de l’emploi de ce nom car un tsadik ne devrait pas s’exprimer ainsi disent-ils sauf que l’intention du futur père des 12 tribus informe son futur beau père : HaKadosh baroukh Hou désire me voir fonder 12 tribus et je suis déjà âgé il me faut donc sans tarder prendre épouse.
Sachant que ses filles étaient « promises » tacitement à ses neveux il imagina un stratagème pour marier sa fille aînée et peu gracieuse à cet homme. Aussi, pour que Jacob ne voie rien au cours de la soirée, tout l’espace où devait se dérouler la cérémonie était obscur et Jacob pensa qu’ainsi était la coutume en cette région et les invités chantaient « ce n’est pas Rahel » mais il ne comprit pas les paroles !!!
De son côté, Rahel redoutant les tromperies de son père, avait échangé des codes secrets avec Jacob mais, lorsqu’elle sut que Léa prendrait sa place, c’est avec abnégation et avec un amour fraternel immense qu’elle partagea avec sa sœur tous les codes et les secrets dont elle et Jacob étaient convenus.
Rahel partage son bien-aimé avec sa sœur et avec les servantes et, elle est stérile !!!! elle n’aura que deux enfants tout comme les servantes Bilha et Zilpa ! Rahel la bien-aimée mais, en analysant bien, on pourrait considérer que les quatre garçons qu’elle eut en premier lieu avant d’être stérile elle-même pourraient-ils être considérés différemment puisqu’après avoir été stérile elle eut elle-même deux garçons (et une fille jumelle avec Zevouloun) ?
Rahel en s’enfuyant avec Jacob, Léa et les servantes et chacune avec ses enfants, enlève les idoles de son père et s’assoit sur le siège sous lequel elle les a cachés. Pourquoi fit-elle ceci ? C’est parce qu’elle s’imagina qu’en enlevant ces statues de la maison de son père elle l’obligerait, en quelque sorte, à ne plus être idolâtre mais, elle n’imagina pas un instant que cela pourrait lui coûter la vie car, poussé à l’extrême par son beau-père et ne sachant pas de quoi il s’agissait (n’imaginant pas un instant que quiconque dans sa maison pourrait éprouver un intérêt quelconque pour des idoles, il lança une malédiction et il ignorait sans doute que : מקיים ה »והקב גוזר צדיק soit tsadik gozer et HaShem mekayem =le Juste décide et HaShem réalise cette décision !!! C’est pour cela qu’il est toujours conseillé de ne pas dire de mauvaises paroles même à la légère !
Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
Ashdodcafe.com
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