Depuis quelques mois, de prestigieuses universités ouvrent gratuitement leurs cours en ligne au public.  Au carrefour de l’enseignement, du marketing et de la créativité numérique, le phénomène prend de l’ampleur aux États-Unis et se développe en France.

Assister aux cours de Harvard ou de la Sorbonne en pyjama n’est plus un rêve. Aujourd’hui des centaines d’universités anglo-saxonnes proposent gratuitement des cours en vidéo sur Internet. Stimulées par cette ouverture au grand public, une vingtaine de grandes écoles et de facultés françaises, dont HEC, l’INSEAD, l’Université Pierre et Marie-Curie ou l’École des mines de Nantes rejoignent la communauté pédagogique internationale sur iTunes-U, accessible via la plate-forme d’Apple sur Mac ou PC.

ÊTRE VISIBLE SUR LE CAMPUS MONDIAL

Séduits par le géant à la pomme, qui offre une visibilité mondiale gratuite, les universitaires français se sentent encore novices en matière d’enseignement en ligne par rapport aux Américains. Yves Epelboin, directeur du service des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement à Pierre et Marie-Curie, se félicite du million de cours téléchargés en un an, car « la marque Apple assure un rayonnement plus large que le site de l’université video.upmc.fr pourtant plus complet ».

UN COURS SUR L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE SUIVI PAR 160 000 ÉTUDIANTS

Mais le professeur signale des freins spécifiques à la France : « La réticence des enseignants à filmer un cours qui ne serait pas parfait », « les droits d’auteur»  ou « le moindre intérêt d’étudiants dotés de polycopiés alors qu’aux États-Unis, où une vidéo permet d’économiser des livres coûteux, la demande est forte. »  D’ailleurs, les Américains ont inventé les MOOC (massive open online course), des séries de cours vidéo tout public. Le plus célèbre, dispensé par un professeur de Stanford sur l’intelligence artificielle, a réuni 160 000 étudiants en 2011.

« L’évolution est en cours »,  analyse Christian Colin, responsable du centre d’appui aux pratiques d’enseignement de l’Ecole des mines de Nantes. Favorable à iTunes-U, il cite Canal-u.tv, la vidéothèque de l’enseignement supérieur ou YouTubeU  « où l’on trouve de tout ! ».  Déjà, il anticipe l’avenir : l’enseignement sur tablettes et téléphones grâce aux applications, comme Supcast qui permet de télécharger les cours et de faire des exercices sur un réseau social.

LAURENCE LE DREN

 http://www.la-croix.com

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