Discours de Mme Hélène Conway-Mouret, ministre déléguée chargée des Français de l’étranger (Paris, 19/12/2013)

Nous sommes réunis pour célébrer l’excellence. Une excellence qui a deux visages – même si, en balayant du regard notre assemblée, j’en découvre bien d’autres.

Le vôtre, tout d’abord, Monsieur Bergman. Docteur en médecine et docteur es Sciences, vous enseignez la physiologie au département de neurobiologie médicale de l’École de médecine Hadassah de l’Université hébraïque de Jérusalem.

Vous présidez par ailleurs la Société internationale d’étude des ganglions de la base… dont on me dit qu’ils sont situés dans le cerveau ! Vous êtes enfin membre fondateur du Centre interdisciplinaire de calcul neuronal et du Centre Edmond et Lily Safra sur le Cerveau.

Le vôtre, ensuite, Monsieur Feuerstein. Directeur de l’Institut des neurosciences de Grenoble, vous avez présidé cinq ans durant l’université Joseph Fourier. Vous y enseignez toujours la physiologie et les neurosciences, tout en exerçant la médecine au centre hospitalier universitaire.

L’un comme l’autre, vous avez contribué de manière décisive à la compréhension de la maladie de Parkinson. Vous avez simultanément expérimenté des modes de traitement, que vous perfectionnez chaque jour : je pense aux méthodes de stimulation profonde du cerveau qui vous ont permis d’obtenir des résultats remarquables, de nature à donner espoir aux 6,5 millions de personnes souffrant de la maladie à travers le monde. À leurs familles aussi…

C’est votre apport respectif à la science et à la médecine que la Fondation France Israël a voulu honorer aujourd’hui. Voyez-y une marque de reconnaissance. Mais recevez également ce prix comme une invitation. Une invitation à poursuivre vos efforts et ceux de vos équipes pour accroitre encore les liens et les échanges entre institutions de recherche et d’enseignement.

Ces deux prix viennent également célébrer le succès de la collaboration d’excellence entre la France et Israël dans un domaine de santé très pointu.

La volonté de renforcer les liens entre nos pays dans le domaine scientifique a été rappelée par le président de la République, François Hollande, et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. Cette ambition était d’ailleurs au cœur de la déclaration conjointe de coopération bilatérale signée lors du déplacement du chef de l’État français en Israël, au mois de novembre dernier.

Israël l’a compris de longue date, et la France n’est désormais plus en reste : la capacité d’une société à investir dans la recherche, qu’elle soit fondamentale ou appliquée, est l’étalon de sa capacité à innover, à entreprendre, à créer de la richesse et du mieux-être.

Jean Rostand, biologiste qui aurait pu être des nôtres aujourd’hui, aurait pu ajouter avec humour que je fais volontiers mien : «la recherche scientifique, et bien c’est la seule forme de poésie qui soit redistribuée par l’État».

Imaginez, dès lors, les bénéfices d’une coopération scientifique renforcée entre deux pays que l’histoire et les hommes lient à ce point ? Ces bénéfices sont immenses. Nous les entrevoyons à peine. Mais nous les devinons…

De nombreux projets bilatéraux y concourent déjà : je pense aux accords noués entre le Technion et l’École polytechnique, entre Orange et le Bureau du Chief Scientist. Je pense également au partenariat entre le Centre national d’études spatiales et l’Agence spatiale israélienne, en vue de la construction du satellite «Vénus», dont le lancement est prévu pour 2015-2016.

À cette dynamique d’échanges, la fondation France Israël prend une part décisive. Le prix d’excellence de la recherche scientifique France-Israël en est une manifestation symbolique.

À l’instar des nombreuses actions de la Fondation, ce prix rappelle chaque année le sens et la valeur de l’amitié franco-israélienne. Le président Jacques Chirac, à qui la Fondation doit tant, a fort bien caractérisé l’importance de notre relation.

Consentez à ce que je fasse miens les mots qu’il prononça : «La Fondation répond à un besoin commun, car nos sociétés font face à des défis semblables, qu’il s’agisse de mondialisation, d’accès au savoir, du partage des richesses, des défis de l’intégration et de la cohésion sociale. Nous avons, dans tous ces domaines, beaucoup à apprendre les uns des autres. C’est donc une chance pour la France et Israël que de disposer d’un outil comme la Fondation».

Cette chance, nous devons en prendre la mesure et la saisir. Elle est rare, elle est précieuse. La présence, côte à côte, de deux des scientifiques les plus brillants de France et d’Israël l’illustre symboliquement.

Cette rencontre, la Fondation l’a rendue possible. Et nous espérons, Messieurs, qu’elle vous inspirera des projets de collaboration future.

Je crois, Mesdames et Messieurs, que la recherche et l’expérience sont toujours un voyage au bout du possible de l’homme. La fondation a ce bonheur de pouvoir l’accompagner.

Dans l’immédiat, recevez avec la fierté qu’il mérite le «Prix d’Excellence 2013 de la recherche scientifique France-Israël».

L’honneur m’est donné de vous le remettre, mais soyez sûrs qu’il est partagé par toute l’assistance.

Je vous en félicite./.

 דומיניק יעקובוביץ – Dominique Jakubowicz

מחלקת הדוברות – Service de presse

שגרירות צרפת בישראל – Ambassade de France en Israël

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