Les très discrets propriétaires d’UGC étaient en manque d’un gros succès. Ils sont exaucés avec déjà plus de 10 millions d’entrées pour la comédie jouée par Christian Clavier et Chantal Lauby.

Sur ce coup-là, personne ne les a vus venir. Distributeurs de films et exploitants de salles, les deux dirigeants d’UGC, Guy Verrechia (73 ans) et Alain Sussfeld (67 ans), toujours propriétaires de 94% du capital, n’ont jamais brillé par leurs talents de producteurs. Qui se souvient encore de «La traversée», de Jérôme Cornuau, 65.000 entrées, ou de «Joséphine», d’Agnès Obadia, 575.000 ?

Cette fois, il va falloir les prendre au sérieux. Car avec leur film «Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu?», sorti le 16 avril, ils rejoignent le club très fermé des faiseurs de blockbusters tricolores, où l’on retrouve, notamment, Jérôme Seydoux, P-DG de Pathé et producteur de «Bienvenue chez les Ch’tis» (26 millions d’entrées monde), et son frère, Nicolas Seydoux, patron de Gaumont, dont la fille Sidonie Dumas a piloté le mégasuccès d’«intouchables» (41 millions). Avec une fréquentation qui ne faiblit pas, le film d’UGC vient de dépasser les 10 millions d’entrées, ce qui en fait le 10e film français le plus vu. C’est le double de l’autre succès français de l’année, mais qui a coûté deux fois plus cher, «Supercondriaque», de Dany Boon, produit par Pathé.

Le producteur Romain Rojtman, personnage clé de l’écurie UGC via sa filiale Les films du 24, et le réalisateur Philippe de Chauveron n’ont oublié aucun ingrédient du succès de ce que les pros surnomment une «ethnie comédie» : un duo d’acteurs humoristes connus, Christian Clavier et Chantal Lauby, et un thème en phase avec la société française – le boom des mariages mixtes malgré des clichés racistes tenaces. Le tout avec un budget confortable mais pas délirant : 12,8 millions d’euros, d’après le contrat déposé au Centre national du cinéma.

Du coup, grâce à leur triple casquette de producteur, distributeur et exploitant de salles, et avant même les ventes à l’international, le tandem Verrechia-Sussfeld est bien parti pour toucher le gros lot. «Pas d’intermédiaires, pas de commissions, le schéma idéal», souligne Serge Siritzky, fondateur de Cinefinances.info. En effet, rien qu’avec 10 millions d’entrées en France, ils peuvent tabler sur 19 millions d’euros de recettes nettes. «Depuis les projections tests réalisées cet hiver, on savait qu’il y aurait un excellent bouche-à-oreille et que le film marcherait, mais un tel niveau d’entrées ? Imprévisible», confie Brigitte Maccioni, DG d’UGC images.

Attention toutefois, Nicolas Seydoux n’a pas dit son dernier mot. Le 22 octobre prochain, le P-DG de Gaumont sortira le nouveau film des réalisateurs d’«intouchables», Eric Toledano et Olivier Nakache, «Samba», un sans-papiers interprété par Omar Sy. Gros carton en vue…

Nathalie  Villard

© Capital.fr

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