Les patrons les plus performants ne sont pas forcément les mieux payés, ni les plus connus, mais ceux qui dégagent un taux de rentabilité élevé pour les actionnaires à long terme. C’est, en tous cas, ce qui ressort du classement réalisé par la Harvard Business Review.

Le patron le plus doué au monde est…. Jeffrey Bezos, le célèbre P-DG d’Amazon. Bien que sa société enchaîne les pertes, elle continue à dégager des profits pour ses actionnaires à long terme : +15189% entre la création d’Amazon en 1996 et 2012. Quelle est la stratégie gagnante de celui qui a interdit les PowerPoint à ses 132.000 salariés ? Tout simplement, réinvestir pour faire croître l’entreprise et faire ainsi toujours mieux que la concurrence.

Pour établir ce classement, HBR est parti des sociétés présentes dans l’indice S&P Global 1200. Au total, le magazine américain a épluché les performances et la rémunération de 832 P-DG de 43 nationalités dans 30 pays. Ont ensuite été analysées la rentabilité ajustée au pays en excluant toute augmentation liée à la hausse des marchés boursiers locaux, celle ajustée au secteur afin d’exclure les variations sectorielles, ainsi que l’évolution de la capitalisation boursière.

Seuls trois Français figurent parmi ce top 100 des P-DG les plus performants : Benoît Potier (Air Liquide) se hisse au 61ème rang mondial, Jacques Aschenbroich (Valeo, 94ème), Franck Riboud (Danone, 98ème). Ce sont les Américains qui trustent sept des 10 premières places. Seuls deux Canadiens – J. Michael Pearson, le patron de Valeant Pharmaceutical et William Doyle à  la tête de PotashCorp spécialiste des engrais – , et un Danois Lars Rebien Sorensen, le patron de Novo Nordisk réussissent à se hisser à ce niveau du tableau.

Ecole d’ingénieurs ou MBA dans une école de commerce ?

Autre enseignement intéressant de cette étude : 24 des 100 P-DG les plus performants ont un diplôme d’ingénieur, 29 autres ont un MBA ; 8 ont les deux diplômes. « Les ingénieurs ont une excellente pensée architecturale et font preuve de logique dans la résolution des problèmes », justifie James Citrin, expert en recrutement des dirigeants.

Le plus étonnant, c’est que les meilleurs ne sont pas forcément ceux qui gagnent le plus. Ainsi, le mieux payé de tous est le patron de Walt Diney, Robert Iger, avec un salaire de 34.321.055 dollars annuel, alors qu’il n’arrive qu’au 60ème rang pour sa performance. Ce sont les Américains qui sont les mieux payés avec un salaire médian à 12,1 millions de dollars, contre 6,4 millions de dollars pour ceux hors continent américain. Les fondateurs ou ceux qui dirigent une entreprise familiale ont tendance à avoir des prétentions salariales bien plus modestes. La preuve, Jeff Bezos n’empoche « que » 81.000 dollars en 2013 par an pour un revenu total de 1,7 million d’euros, essentiellement en actions. Il détient toutefois 18% des parts de l’entreprise qu’il a fondé, note la revue, ce qui signifie qu’une augmentation d’un dollar de l’action se traduit par une hausse de son patrimoine estimé à 84 millions de dollars. Ce qui en fait toute de même la 20ème fortune mondiale !

Pour consulter le classement dans son intégralité, consulter  le site de Harvard Business Review France

Sandrine Chauvin /Capital.fr

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