PARASHAT KI TISSA 2016 – Chabbat du 3 mars 2018 – entrée 17 h 09 – sortie 18 h 17

PEUPLE DE D. OU PEUPLE DE MOÏSE ?  A la mémoire de TSVI ben ELYAKIM zal

La sidra débute par le commandement du demi-shekel que chaque homme de vingt à 60 ans doit verser au Cohen pour que le pauvre ou le nanti contribuent aux frais de fonctionnement et aux sacrifices, mais aussi pour servir de rachat personnel chacun procèdera à son propre rachat. Ce sont des versets qui seront lus en particulier lors du shabbat shekalim.

Par ailleurs, la parasha de Ki Tissa évoque le problème du veau d’or.  Moïse est sur le Mont Sinaï et reçoit l’enseignement (la Torah) écrit  avec les renseignements ou explications orales (le Talmud) de la bouche de D.  Lorsque des clameurs se font entendre du pied du Mont Sinaï et D enjoint Moïse de descendre prestement : « Vas voir ce que TON PEUPLE fait en bas ! » s’exclame l’Eternel !  Pourquoi Seigneur me dis-tu « ton » peuple alors qu’il s’agit de TON peuple à Toi ! rétorqua Moïse. Rashi nous aide à comprendre ceci en remarquant la différence se logeant dans le âmekha et le âmékha qui sont inscrits dans le texte.En effet, grâce àRashi, et à d’autres éminents commentateurs nous savons qu’aux Bené Israël (enfants de Jacob) se sont joints de nombreux non-Juifs communément appelés « êrev-rav » soit « la multitude ». Cette foule égyptienne et idolâtre qui a profité du départ des esclaves Hébreux pour s’enfuir d’Egypte est elle aussi arrivée au pied du Sinaï. Or ces personnes déplacées ont su profiter de ce qui apparut aux yeux de ces païens comme une défaillance : Lorsque Moïse entreprit l’ascension du Sinaï, ce « êrevrav » commença à décompter les jours et les nuits. Ils allèrent trouver Aharon pour dénoncer « la fraude » il manquait six heures et déjà Moïse était porté absent. En réalité, ils s’étaient trompés dans leur décompte car ils avaient commencé leur décompte depuis le moment où le Prophète leur adressa la parole et non pas à partir du moment où il se trouva au sommet du Sinaï !Se languissaient –ils de leurs pratiques idolâtres ? Et puis, des sorciers égyptiens les accompagnaient qui réclamaient de revenir à leurs fonctions précédentes et rétablir ainsi leur potentat sur le peuple.

Aharon le prêtre décontenancé devant une telle pression, ordonna de collecter dans le camp tout l’or possible. Dans leur impatience ils coupaient des doigts des mains et des oreilles pour récupérer plus facilement bagues, bracelets et boucles d’oreilles ! Et, ceux qui réclamaient un dieu étranger revinrent bien vite chargés d’or et le déversèrent dans une cuve. Sitôt l’or fondu un veau s’éleva d’entre les flammes. Pourtant, pour faire une statue il faut du temps et il faut beaucoup d’heures de travail mais, le Midrash nous enseigne la chose suivante : lors du décès de Joseph, les enfants de Jacob prêtèrent serment en ces termes : au moment de sortir d’Egypte, les Hébreux prendraient les ossements de Joseph afin de les enterrer en Israël et le cercueil de Joseph fut enseveli dans le Nil. Au moment de sortir d’Egypte, par conséquent,  sur un parchemin fut écrite la phrase suivante : Lève-toi bœuf[1] d’Israël ! Et au même moment le cercueil de Joseph apparut sur les flots du Nil. L’e Les sorciers égyptiens s’étaient emparés du parchemin et le jetèrent dans l’or fondu c’est alors que surgit ce veau d’or.

Le peuple a-t-il fauté entièrement ? Que s’est-il passé réellement ? Nous trouvons la réponse dans les versets suivants : Les fautifs ou les fauteurs de trouble n’étaient  en tout que 3,000 personnes qui trouvèrent la mort sous le glaive des Léviim. Les fils de Lévi qui avaient hérité de leur aïeul cette soif de vengeance et de rétablir la justice passèrent tout le peuple en revue et tuèrent tous ceux qui avaient fauté. Lorsque Moïse réduisit le veau en poudre pour le faire boire à tout le peuple c’est alors que les Hébreux furent frappés de stupeur et comprirent l’immensité et l’énormité de la faute commise.

Lorsque D enjoignit Moïse de descendre vers le peuple en disant TON peuple, Moïse rétorqua qu’il s’agissait aussi bien du Peuple sorti d’Egypte de ces descendants d’Abraham auquel D avait promis qu’ils deviendraient une grande nation qui serait innombrable et qui serait en exil et réduite en esclavage. Moïse rappela aussi à D que ces personnes étaient celles qu’Abraham n’avait pas prises sous son aile alors qu’elles étaient prêtes à rejoindre notre peuple et, lorsqu’elles sont restées à l’écart, elles sont demeurées sans valeur de communion ou de communauté. Reconnaissant ces âmes parmi le « êrevrav », il les accepta pour leur donner un asile. Le mot « êrev » bien que s’écrivant de la même façon ne signifie pas « soir » mais « mélange » provenant de la racine âyin-resh-beth-beth ou léârbevmélanger, mixer, faisant allusion au mélange des populations provoqué par la conversion d’Egyptiens émerveillés par les prodiges opérés par le Saint béni soit-IL avant la libération des Enfants de Jacob.

Après cet épisode, Moïse grimpa une fois de plus sur le Sinaï pour y tailler de nouvelles tables de pierre pour que D dicte à Moïse les dix paroles qui devaient orner ces tables.

Caroline Elishéva REBOUH

 

[1][1] Le bœuf est l’emblème de la tribu de Joseph.

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