On connaît l’histoire de Massada essentiellement grâce à l’oeuvre de Flavius Josèphe, historien juif du Ier siècle après J.-C, et aux fouilles de 1963-1965.

Selon Flavius Josèphe, le site a d’abord été fortifié par le grand prêtre Jonathan. Mais deux grands prêtres de ce nom ont existé au IIe siècle avant notre ère, et l’on ne sait pas avec exactitude auquel il fait référence. Les seuls vestiges de la période asmonéenne (103-40 avant notre ère) mis à jour par les fouilles à Massada sont quelques pièces datant d’Alexandre Jannée, du début de la période. Par ailleurs, des découvertes archéologiques dans une grotte prouvent que le site accueillait un peuplement humain dès le Chalcolithique (IVe millénaire avant notre ère), puis au début de l’âge du fer (Xe-VIIe siècle avant notre ère).

Hérode le Grand (règne 37-4 avant notre ère) choisit le site quasiment imprenable de Massada pour construire un refuge pour sa famille et lui-même, à une époque où il se sent menacé tant de l’intérieur, par les Juifs de son royaume, que de l’extérieur, par Cléopâtre, désireuse d’ajouter la Judée au royaume d’Égypte. Les édifices sont d’abord relativement modestes, quoique conformes aux formes architecturales classiques de Rome. Ils sont progressivement agrandis et somptueusement décorés, devenant peu à peu un palais royal luxueux. Vers la fin de son règne, Hérode se sent à nouveau en danger, et fait donc reconstruire et renforcer les fortifications.

Le coeur du palais de l’Ouest, trois petits palais, un bâtiment administratif, un camp militaire, trois columbaria (faisant également office de tours de guet), plusieurs grandes citernes et une piscine appartiennent à la première phase (aux environs de 35 avant notre ère). Ces édifices sont disséminés sur l’ensemble de l’éperon rocheux, sans plan global apparent. Les architectes avaient précédemment servi la cour asmonéenne, et les premiers édifices présentent une ressemblance frappante avec ceux de Jéricho.

La phase principale se situe dans les années 20 du Ier siècle avant notre ère. Le palais du Nord est la construction majeure de cette période ; à proximité se trouvent de vastes thermes, à l’usage du souverain, de sa famille et des invités. Près du palais se trouve également un grand complexe d’entreposage, composé de dix-huit greniers bâtis en longueur. Ce groupe, avec un bâtiment administratif, se dresse au point culminant de l’éperon rocheux, et constitue ainsi une citadelle défendable.

À cette même époque, le palais de l’Ouest est considérablement agrandi. Plusieurs très grandes citernes sont creusées, et de nouvelles voies d’accès conçues. Contrairement à ceux de la première période, les nouveaux travaux semblent avoir suivi un plan. Ils se rassemblent en effet en deux complexes, l’un autour du palais du Nord et l’autre autour du palais de l’Ouest. L’architecture en est également différente, en ce qu’elle est à présent dans le plus pur style romain.

En ce qui concerne la dernière période, aux alentours de 15 avant notre ère, la plus importante nouvelle construction est le mur à casemates, de 1290 m de long, qui encercle tout le sommet. En outre, des modifications et ajouts mineurs sont apportés au complexe du nord.

Avec la fin de la dynastie hérodienne, en 6 avant notre ère, la Judée passe sous la férule de Rome, et une petite garnison romaine est installée à Massada. Au début de la révolte juive, en 66, des Zélotes, avec à leur tête Menahem, l’un des meneurs juifs, prennent la garnison par surprise et la massacrent. Les Zélotes conservent Massada pendant toute la révolte, et beaucoup de Juifs s’y installent, notamment après la chute de Jérusalem et la destruction du Temple par Titus en 70. Ils occupent une partie des édifices palatiaux hérodiens, et ajoutent des structures plus modestes de leur cru, synagogue, bains rituels et petites habitations.

Deux ans après, Flavius Silva, gouverneur romain, décide d’éliminer ce dernier bastion de la résistance juive. Il y envoie la Xe Légion, accompagnée de plusieurs détachements auxiliaires et de nombreux prisonniers de guerre, assignés aux travaux manuels. Les Juifs, menés par Éléazar Ben Yaïr, se préparent à un long siège, alors que les Romains et leurs prisonniers construisent des camps au pied de la colline et un long rempart de siège (mur de circonvallation). Sur un site rocheux proche de l’accès occidental à Massada, ils construisent une énorme rampe d’accès, faite de pierres et de pisé de terre. Une gigantesque tour, dotée d’un bélier, est construite et laborieusement installée au sommet de la rampe d’accès achevée. En 73, les soldats romains parviennent grâce à elle à ouvrir une brèche dans la forteresse et à y pénétrer.

Les Zélotes ont beau se défendre vaillamment, il n’y a aucun espoir de résister longtemps aux Romains. Josèphe rapporte que Ben Yaïr convainc les 960 hommes, femmes et enfants survivants de se suicider, leur disant qu’une « mort glorieuse est préférable à une vie d’infamie ». Le 2 mai 73, à l’exception de 2 personnes, tous suivent la voie qu’il leur a montrée.

Massada voit à nouveau s’établir une garnison romaine, qui y restera pendant une quarantaine d’années, occupant à la fois le sommet du rocher et la forteresse construite par Flavius Silva pour les assiégeants. Après le départ de la garnison romaine, le site est abandonné jusqu’au Ve siècle. À la suite d’un fort tremblement de terre, qui provoque l’effondrement de la majeure partie des édifices hérodiens subsistants, une petite communauté de moines chrétiens s’établit sur le site. Ils y érigent une modeste chapelle, et vivent dans des cellules frustes construites à partir des ruines et dans des grottes. Après quelques décennies, la communauté se disperse, et Massada est à nouveau désertée, jusqu’à ce que des fouilles y commencent, dans les années 1960.

Source : UNESCO – http://whc.unesco.org/fr/list/1040

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