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Si la vie éternelle reste un sujet de science-fiction, les biologistes et médecins cherchent toujours à prolonger l’espérance de vie. Les animaux et les hommes meurent parce qu’au cours de leur vie, leurs cellules se dégradent au fur et à mesure, entrainant une dégradation des capacités au niveau physionomique. Ce phénomène est appelé sénescence et est lié, entre autres, au fait que le corps n’est plus capable de répondre efficacement aux maladies. Il suffit de se souvenir que les personnes les plus à risque lors des épidémies de grippe sont les personnes âgées. Le Docteur Doron Melamed, de la Faculté de Médecine du Technion Institute, travaille actuellement sur l’idée que le système immunitaire peut être corrigé, réveillé, afin de redonner aux personnes âgées le système immunitaire de leur jeunesse.

Le système immunitaire humain est basé sur les lymphocytes, des cellules qui identifient les espèces n’appartenant pas au corps et les éliminent. Pour les lymphocytes B les choses se passent ainsi: premièrement, une bactérie, virus ou cellule infectée présente généralement des antigènes, des protéines de surface qui l’identifient comme une contamination. Ces antigènes se lient aux anticorps qui sont présents dans le sang et qui leur sont spécifiques, permettant de « marquer » les espèces étrangères au corps. Dans un deuxième temps, ces espèces étrangères ainsi marquées sont repérées par les lymphocytes et détruites. Il existe aussi des lymphocytes T qui fonctionnent sur un mode d’action similaire. Tous les lymphocytes se multiplient pour assurer une protection et surtout maintenir la mémoire immunitaire. C’est au niveau de ces lymphocytes que la sénescence se fait sentir au cours du vieillissement. En effet, les études de l’équipe du Dr. Melamed indiquent qu’au cours de la vie, il y a accumulation d’une certaine classe de lymphocytes B a longue durée de vie dans la périphérie de la moelle osseuse (là ou se multiplient les lymphocytes) qui tendent à inhiber la division de lymphocytes progéniteurs, garants de la quantité de lymphocytes dans le flux sanguin ainsi que de la mémoire immunitaire. Comme le calcaire dans une machine à laver, la lente accumulation de ces cellules B périphériques tendrait à enrayer la machine immunitaire.

Les derniers travaux de l’équipe du Dr. Melamed sur des souris âgées semblent indiquer que l’élimination de ces cellules B périphériques permettrait de relancer le processus de division et retrouver une concentration sanguine de lymphocytes plus forte et ainsi de retrouver un niveau de protection immunitaire d’une personne plus jeune. La recherche actuelle porte sur l’étude des interactions entre ces cellules périphériques et progénitrices afin de signaler à ces dernières de continuer à se diviser sans recourir à l’invasive procédure de « nettoyage » de la moelle osseuse. On peut espérer pouvoir ainsi renforcer le système immunitaire des personnes âgées, toujours les plus vulnérables, et résoudre ainsi le problème du coût croissant des soins médicaux avec l’âge. On peut également entrevoir un avenir où le problème des familles ne rendant pas visite à leurs grands-parents sera remplacé par l’embarrassant problème des seniors rajeunis visitant à l’improviste.

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