Plus de deux tiers des jeunes estiment que la société de demain ne leur permettra pas de réaliser leurs rêves, révèle un sondage Opinion Way pour le Figaro Etudiant et France TV à l’occasion des Rencontres capitales qui se tiennent jusqu’au 16 novembre.

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 Génération désenchantée. Avec quelques années de retard, la génération Y confirme le tube de Mylène Farmer. Comme en témoigne un sondage réalisé pour le Figaro Étudiant et France TV par Opinion Way (*) , à l’occasion des Rencontres capitales ,un ensemble de débats autour de la société de demain, qui se tient jusqu’au 16 novembre à Marseille.

À la question, «pensez-vous que la société de demain vous permettra de réaliser vos rêves», ils sont plus des deux tiers, à répondre par la négative. À l’instar de Chloe, 23 ans, en IUT de gestion urbaine, qui avoue «je n’ai pas confiance en l’avenir. Même en faisant des études, on n’est plus sûr de rien… J’espère pouvoir avoir un job qui me plaise, mais j’ai peur que ce ne soit pas le cas. Je ne crois pas que les jeunes pensent à réaliser leurs rêves en ce moment, ils veulent avant tout sécuriser leur avenir». Signe du pessimisme ambiant, 14% des jeunes de 18 à 35 ans se montrent très négatifs et indiquent en réponse à la question citée «Non pas tu tout». Certes, ils ne sont que 33% à avoir un petit espoir en l’avenir. «Mais dans le climat actuel, ce chiffre est finalement une bonne surprise», note Pauline Misset, chargée d’études senior chez Opinion way. Emmanuel, étudiant en journalisme à Sciences Po, fait partie de la frange «combative» de la jeunesse. Voire encore pleine d’idéaux. «Je suis très optimiste, déclare-t-il. Je pense que si l’on se bat pour ce qu’on veut, on peut l’obtenir». Reste que les étudiants sont paradoxalement les moins pessimistes – à 60% – que les jeunes actifs. Parmi ces derniers, les catégories socioprofessionnelles les moins aisées sont les plus touchés clairement par la morosité. Puisque le taux de ceux qui ont perdu l’espoir de réaliser leurs rêves dans la société de demain atteint l’inquiétant chiffre de 73%.

Quand ils sont étudiants, la moitié des jeunes sont tentés par l’expatriation

Face à une société de demain peu encourageante, la solution des jeunes est claire: le départ. Ils sont plus d’un tiers à souhaiter s’installer à l’étranger. Un chiffre confirmé dans la pratique par la Conférence des Grandes Écoles, qui indique qu’un quart des jeunes diplômés obtiennent leur premier poste à l’international. A l’ESCP-Europe, le chiffre atteint même…44%.

Plus alarmant, selon le sondage d’Opinion way, parmi les candidats au départ, quelque 41% envisage de s’installer définitivement hors de France .Comme Aude, 22 ans, étudiante en droit des affaires à Paris qui dit «souhaiter s’installer définitivement à l’étranger si un emploi s’offre à elle après un second master hors de France». Mais ce souhait est corrélé avec l’âge. Si la moitié des étudiants veut partir à l’étranger, mais ils ne sont plus que 31% de 25 à 29 ans et 22% de 29 à 34 ans. «Les ruptures de vie comme l’installation en couple, l’achat d’un premier appartement et l’arrivée du premier enfant diminue ce désir de départ et semble ancrer les jeunes actifs en France», note Pauline Misset.

Plus de travail en perspective

Mais la morosité ambiante a une autre conséquence. On les croyait attachés à leur bien être, soucieux d’équilibrer plus que leurs parents vie familiale et vie professionnelle et moins enclins à enchaîner les métro-boulot-dodo. Las. Il semble que la crise ait fait voler en éclat aussi l’espoir d’un meilleur équilibre. Car ils ne sont que 15% à penser que leur vie professionnelle occupera une place moins importante dans leur vie par rapport à leurs parents. Et 29% pensent que cette part sera plus importante. «Ce sentiment est surtout présent chez les jeunes actifs de catégories socioprofessionnelles aisées, avec 37% qui pense devoir consacrer plus de place à leur travail» note Pauline Misset. A l’instar de Chloe, qui lâche: «Mes parents travaillaient déjà beaucoup, et je crois que je devrais en faire encore plus pour arriver à un niveau similaire…».

Dernier élément de l’étude, on y note plus que jamais un défiance vis à vis de l’engagement politique et syndical. Ils sont ainsi 80% à ne pas souhaiter dans les années à venir s’engager dans un mouvement politique, ni dans un syndicat. Et même plus de 40% à répondre: «Certainement pas». Seul engagement qui trouve grâce à leurs yeux, l’engagement associatif. Désenchantés peut-être, mais pas totalement défaitistes…

(*) Sondage réalisé du 7 au 12 novembre 2013 sur un échantillon représentatif de 505 jeunes âgés de 18 à 34 ans constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socio-professionnelle après stratification par région.

http://etudiant.lefigaro.fr

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