logo revue de presseSemaine du 23 au 27 décembre 2013

RECRUDESCENCE DE LA VIOLENCE ET NOUVELLE VAGUE DE LIBÉRATIONS
Cette semaine a été marquée par la recrudescence d’attaques palestiniennes contre des cibles israéliennes dans la région de Tel-Aviv, en Cisjordanie et à la frontière de Gaza, où un civil israélien travaillant pour le ministère de la Défense a été mortellement atteint par un tir de sniper alors qu’il réparait la barrière de sécurité, mardi. Un groupe terroriste palestinien « les Comités de Résistance Populaire » a revendiqué l’attentat qui aurait été planifié, selon
les officiels israéliens, à l’insu du Hamas. Israël, qui tient cependant le Hamas pour responsable du maintien du calme, a riposté par des tirs aériens faisant un mort et six blessés palestiniens.
Le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a lancé un appel au calme mardi soir en déclarant dans un communiqué qu’il rejetait toute action visant des civils et en appelant toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue pour éviter un nouveau cycle de violences. Le ministre israélien de la Défense Moshé Ya’alon a déclaré qu’Israël se préparait à une éventuelle escalade de la violence et a ordonné le déploiement de trois nouvelles batteries de Dôme de Fer dans le sud d’Israël.
Parallèlement, le gouvernement israélien s’apprête à annoncer la libération d’une troisième vague de prisonniers palestiniens dans le cadre des négociations de paix. Israël pourrait annoncer dans le même temps la construction de 1400 nouveaux logements dans les colonies de Jérusalem-Est et de Cisjordanie, rejetant la demande américaine de retarder l’annonce de deux semaines. Les ministres Yair Lapid et Amir Peretz ainsi que plusieurs responsables du
Foyer Juif et du Likoud ont critiqué cette décision déclarant que la libération des prisonniers et la politique de construction au-delà de la Ligne Verte ne devaient pas être liées. Les premiers ont également considéré que ces annonces créeraient un climat défavorable à l’avancée des négociations.

Q: Les États-Unis présenteront prochainement un plan pour un accord entre Israël et l’Autorité palestinienne. Pensez-vous que les négociations aboutiront à un accord de paix?
Oui: 9.1%
Non: 85.8%
Sans opinion: 5.1%

Q: Compte tenu des récents attentats terroristes, êtes-vous en faveur de la libération des prisonniers la semaine prochaine afin de poursuivre les négociations?
Oui: 14.7%
Non: 79%
Sans opinion: 6.2%

Q: À la lumière de la récente augmentation des attaques terroristes, craignez-vous une troisième intifada?
Oui: 54%
Non: 40.8%
Sans opinion: 5.2%

LE DOUBLE MESSAGE DES PALESTINIENS / AMIR RAPAPORT – MAARIV
L’attaque à l’arme blanche survenue à l’intersection d’Adam lundi, un jour seulement après la tentative d’attaque terroriste dans un bus à Bat Yam, et après deux mois de violence au cours desquels des dizaines de Juifs et de Palestiniens ont été tués et blessés, n’est pas le signe d’une troisième intifada.

Il subsiste une grande différence entre les incidents de ces dernières semaines et celles de septembre 2000. Lorsque la seconde intifada a éclaté, il y a plus de 13 ans, Yasser Arafat était à la tête de l’Autorité palestinienne, et il a déclenché l’intifada en estimant que c’était la voie que la cause palestinienne devrait prendre. La deuxième intifada a coûté énormément au camp palestinien (tout comme au camp israélien), et s’est terminée par un échec cuisant, tant en Cisjordanie que dans la bande de Gaza.

SONDAGE ISRAËL HAYOM DU 27/12/13 54% ISRAELIENS CRAIGNENT UNE TROISIEME INTIFADA

Selon les estimations de l’armée et des services de sécurité intérieure, l’opinion publique palestinienne et l’Autorité palestinienne ne veulent pas d’une troisième intifada. En outre, la coopération en matière de renseignement entre les forces de sécurité israéliennes et palestiniennes a continué, comme si le terrorisme ne frappait pas.

Cependant, si personne ne désire une troisième intifada, pourquoi le niveau de violence augmente-t-il ?

La première raison est le double message qu’envoie l’Autorité palestinienne. D’un côté, elle soutient qu’il n’est pas dans l’intérêt des Palestiniens de mener des attaques terroristes de grande envergure. De l’autre, elle ne s’oppose pas à une « protestation populaire » accompagnée de jets de pierres et de cocktails Molotov.

Depuis quelques temps, un certain climat d’incitation au terrorisme règne dans les territoires et encourage de plus en plus d’individus et d’organisations dissidentes à initier d’eux-mêmes et à planifier des attaques terroristes.

En outre, les négociations de paix ne favorisent pas l’accalmie. Entre ceux qui désirent contrecarrer la faible chance qu’un accord soit conclu et ceux frustrés par l’apparente futilité de ces pourparlers, l’atmosphère est tendue en Judée-Samarie.

LES DEUX CAMPS PRÉFÈRENT EVITER UNE ESCALADE DE LA VIOLENCE / YOAV LIMOR – ISRAEL HAYOM

D’après les services de sécurité intérieure et l’armée, le sniper qui a tué le civil qui réparait la barrière de sécurité endommagée par la tempête faisait partie d’une des organisations extrémistes de Gaza. Selon Israël, l’opération aurait été menée à l’insu du Hamas et sans son approbation. La riposte israélienne a été forte et le message s’est voulu clair : puisque vous êtes l’autorité au pouvoir dans la bande de Gaza, vous êtes également responsable du
maintien du calme.

A première vue, il n’existe pas de lien entre l’attaque terroriste en provenance de la bande de Gaza mardi et l’augmentation des attaques terroristes en Judée-Samarie ces derniers mois. Les attaques terroristes provenant de la bande de Gaza et de Judée-Samarie ne sont généralement pas dictées par les mêmes motivations.

En Judée-Samarie, l’activité terroriste est principalement menée par de grandes organisations telles que le Hamas et le Jihad Islamique qui souhaitent embarrasser l’Autorité palestinienne et saboter les efforts de paix. A Gaza, les attaques sont généralement menées par des organisations dissidentes dans une volonté de ridiculiser le Hamas. Le dénominateur commun, s’il en existe un, serait le désespoir résultant de la situation économique et le désir
constant des terroristes de tuer des israéliens.

Mais même en l’absence d’une connexion directe, l’inquiétante série d’incidents oblige Israël à trouver une nouvelle réponse militaire et politique. Si les estimations sont exactes, les prochains mois verront une augmentation du nombre d’attaques terroristes, au fur à mesure qu’approchera de la date butoir des négociations avec les Palestiniens. Israël devra utiliser toutes ses capacités de manœuvre diplomatique, militaire et politique, pour éviter
une escalade de la violence susceptible d’embraser les deux fronts en même temps.

NE NOUS NOUS LEURRONS PAS / YOAZ HENDEL – YEDIOTH AHARONOTH

Avant de débuter les négociations avec les Palestiniens, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a fait face à un choix difficile : un gel de la construction dans les territoires ou une libération de prisonniers. Abou Mazen l’a demandé, les Américains l’ont exigé, et Netanyahou a été forcé de faire un choix.

Netanyahou a commis une erreur la première fois il y a quatre ans, quand il a consenti à un gel général de la construction au-delà de la Ligne verte. Il existe un large consensus en Israël en ce qui concerne le statut de Jérusalem, du Golan et des principaux blocs de colonies. Tout le reste demeure litigieux. Clinton et Bush l’ont reconnu. Mais Obama souhaitait un gel général, sans distinction, et Netanyahou a été forcé d’accepter, contre son gré.

Netanyahou a commis une seconde erreur lorsqu’il a choisi de libérer des terroristes ayant du sang sur leurs mains. Le gel de la construction constitue une politique réversible alors que la libération des prisonniers emporte un prix moral irréversible. Ces deux décisions sont opposées aux déclarations et aux intérêts israéliens, et les deux s’expliquent par une absence de politique claire.

Le lien entre les annonces de construction et la libération des prisonniers est une troisième erreur. Israël doit construire à Jérusalem et dans les blocs de colonies parce que c’est sa politique et non pas pour compenser les libérations de terroristes. Il faut que nous puissions discuter avec Washington des principes et non des gestes.

Ne nous leurrons pas. Nous relâchons des prisonniers et publions des appels d’offre pour les constructions. Il n’y a pas de nouvelles maisons, seulement de nouvelles déclarations et de vieilles condamnations.

D’ici la troisième phase de libération des prisonniers, il est impossible de faire machine arrière, mais il est possible de créer une politique claire pour l’avenir. La marge de manœuvre d’Israël est limitée et la marge de manœuvre politique de Netanyahou est encore plus limitée.

Le vrai dialogue mené aujourd’hui n’est pas entre Israël et les Palestiniens, mais entre nous et les Américains. Ils sont le facteur déterminant. Chaque geste et décision est pris par rapport à eux. C’est également avec eux que nous pourrons avancer. Contrairement au cliché, au Moyen-Orient, les négociations ne sont pas menées avec nos ennemis, mais plutôt avec nos amis.

service de presse et de communication de l’ambassade de France en Israël

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