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logo Israel-palestiniensSemaine du 6 au 10 janvier 2014

l’actualité de la presse israélienne du 6 au 10 janvier 2014 est consacrée cette semaine à la visite dans la région de John Kerry en vue d’obtenir un accord-cadre et sur les manifestations des immigrés africains.

Le service de presse de l’Ambassade de France en Israël.

L’OBTENTION D’UN ACCORD-CADRE SE HEURTE A DES OBSTACLES
Cette semaine a été caractérisée par une recrudescence d’informations et d’analyses sur l’état des négociations entre John Kerry, Israël et les Palestiniens, en vue de l’obtention d’un accord-cadre sur les questions fondamentales du conflit. John Kerry se trouvait en début de
semaine dans la région et a multiplié les entretiens avec les dirigeants des deux parties. Il doit revenir dans la région la semaine prochaine, après sa rencontre prévue dimanche à Paris avec les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, dont il essayera, selon les médias ici, d’obtenir le soutien en faveur de la reconnaissance d’Israël comme l’Etat-nation du peuple juif.
Selon la presse, les réserves israéliennes et palestiniennes sur l’accord-cadre proposé par Kerry sont si profondes que cet accord devrait finir par prendre la forme d’un document de principes qui ne sera pas signé par les parties et ne sera destiné qu’à permettre de prolonger les pourparlers jusqu’en janvier 2015.
Sur la scène intérieure, Netanyahu fait face à l’opposition du Foyer Juif, qui a menacé cette semaine de quitter la coalition si un accord-cadre faisant référence aux « lignes de 1967 » était signé. Les députés de l’aile droite du Likoud sont également vivement opposés au processus en cours. Au sein de son gouvernement, au moins trois ministres membres du cabinet de sécurité – Yuval Steinitz, Guilad Erdan et Moshé Yaalon – seraient opposés aux
arrangements de sécurité proposés par Kerry dans la vallée du Jourdain, qui prévoient l’évacuation des localités israéliennes et la présence de militaires américains.
Quant au ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liberman, il a surpris la classe politique en déclarant cette semaine que la proposition américaine actuelle est « la meilleure qu’Israël puisse obtenir ». D’autre part, il a également annoncé qu’il ne soutiendrait pas un accord permanent qui n’inclurait pas un échange de territoires transférant au futur Etat palestinien la région israélienne dite du « triangle », limitrophe de la Cisjordanie, dans laquelle vivent 300 000 arabes-israéliens. Fidèle à son idée de séparation entre les deux peuples, Liberman
s’oppose à ce qu’Israël cède des territoires israéliens inhabités en échange du maintien des blocs d’implantations sous souveraineté israélienne. Son idée suscite une vive colère au sein de la majorité des Arabes-israéliens et fait polémique en Israël.
Enfin, des sondages publiés ce vendredi 10 janvier par le Maariv et Israël Hayom montrent qu’une majorité des Israéliens sont opposés au plan de paix proposé et que, notamment, plus de 70 % rejette l’idée de mettre fin à la présence militaire israélienne dans la Vallée du Jourdain.

LES TOURMENTS DE NETANYAHU / SHALOM YERUSHALMI – MAARIV
Voici une chose positive qu’on peut quand-même dire de Netanyahu : le Premier ministre se bat. Ce n’est pas simple. Netanyahu est soumis à d’immenses pressions, tant de la part de John Kerry, soutenu par le président Obama, que de son propre parti, qui ne le laissera pas bouger, même s’il le souhaite. Ce sont des conditions de travail difficiles. Netanyahu doit rester vigilant à tout moment, être au top de sa forme, ne pas faire de gaffe, ne pas prendre
d’engagement qu’il risquerait de regretter, ne pas prendre de décisions à la hâte. (…)
Netanyahu ne vient pas du mouvement « Shalom Ah’chav ». Contrairement à son prédécesseur, il a une vision du monde bien solide et se soucie réellement de l’avenir de l’Etat, et pas seulement de sa propre personne. C’est sa 8ème année aux commandes du pays et il se voit obligé de bloquer sans cesse une politique qui lui est imposée, à laquelle il
n’a jamais cru. (…) On peut le croire sincère lorsqu’il déclare, comme il l’a fait hier [5.1] au conseil des ministres, que « le fondement de toutes choses est la reconnaissance de l’Etat juif ». (…)
Sa volonté de recourir à tous les arguments pour éviter d’avancer vers ce qui lui paraît comme une catastrophe politique mérite notre estime. Autrefois, on exigeait du leadership palestinien de combattre le terrorisme. Aujourd’hui, on exige que l’incitation à la haine cesse. Steinitz – encore un énergumène que Netanyahu est obligé de supporter – a fait hier au gouvernement une présentation sur les tares du système scolaire palestinien. C’est un
dossier important, auquel on peut malheureusement trouver également des équivalents côté israélien. Le problème est que les Américains considèrent cette question comme un obstacle marginal sur la route menant à la solution historique de deux Etats qui donnerait aux deux parties des bénéfices énormes.
Bref, Netanyahu est poussé en arrière par des forces plus grandes que lui. Çà et là il trébuche effectivement, mais il continue à défendre avec entêtement ce qu’il trouve important.

CHAT ECHAUDE CRAINT L’EAU CHAUDE / EYTAN HABER – YEDIOT AHARONOT
(…) Lors de la dernière visite dans la région de John Kerry, ceux qui ne savent rien et ceux qui font mine de savoir pensent tous que le secrétaire d’Etat américain échouera comme la demi-douzaine de Secrétaires d’Etat qui l’a précédé. Vu l’état de choses actuel, cela paraît tout à fait logique.
Mais si c’était faux ? Si un beau matin, ou l’un des jours de la semaine prochaine, ou à un moment donné quelconque, le conseiller en communication du Premier ministre convoquait les journalistes, et si Netanyahu prenait place aux côtés de Kerry – ou seul – derrière un micro, à moins que Barack Obama ne décide d’annoncer la nouvelle depuis Washington, et que subitement le ciel nous tombe sur la tête avec de bonnes ou de mauvaises nouvelles,
tout dépend du public.
Vous secouez la tête et dites : impossible ! Notez cependant que rien n’est impossible !
Quelqu’un – parmi les millions d’Israéliens et les dizaines de millions d’Egyptiens – a-t-il eu vent de l’intention du Président Sadate de se rendre en Israël ? Et à l’exception d’une seule fuite à Shimon Shiffer, quelqu’un a-t-il eu vent des accords d’Oslo qui se tramaient secrètement ? Les dirigeants politiques aiment faire des surprises. Kerry, Abou Mazen et Netanyahu nous en préparent-ils une ?

Voici quelques signes qui indiquent que c’est possible :
A – Le lien qui relie Netanyahu aux implantations (ndt : terme israélien pour les colonies) est complètement différent de celui qui liait ses prédécesseurs, Shamir et Begin. Depuis combien d’années est-il au pouvoir ? Et combien de fois s’est-il rendu en visite dans les implantations ? Quelqu’un l’a-t-il vu en train de danser dans une synagogue de Judée-Samarie en tenant les rouleaux de la loi ? Est-ce lui qui a promis « de nombreux Alon
Moreh » ? Certes, des localités ont grossi lors de son mandat et des maisons ont été construites mais il serait intéressant de comparer le nombre des constructions dans les implantations à son époque et du temps des Travaillistes. Quelqu’un peut-il nous citer une localité créée dans les Territoires du temps de Netanyahu ?

B – Kerry a effectué de nombreuses visites dans la région et un secrétaire d’Etat américain ne s’investit pas autant pour rien.

C – Kerry s’est rendu en Jordanie et en Arabie saoudite pour solliciter le soutien de ces
dernières. Mais un soutien à quoi au juste ? A l’élevage des harengs dans la mer morte,
comme l’a dit quelqu’un à la télévision ?

E –Le Premier ministre garde le silence. Pour Netanyahu, les plateaux de télévision sont sa seconde demeure et il s’y rend à toutes les occasions. Mais ces derniers jours, le nombre de ses prestations a chuté et le ton de sa voix est moins enflammé. Il évite tous les événements au terme desquels on risque de lui poser des questions. En effet, que dira-t-il ? La vérité ou un mensonge ?

F – L’attitude de Netanyahu à l’égard des colons peut être qualifiée de « craintive et de prudente ». Quant à eux, plus que quiconque, ils ont remarqué que Netanyahu ne parlait que des constructions à Jérusalem et autour de Jérusalem, et qu’il ne faisait que prononcer de belles paroles sur le Grand Israël. On peut comprendre ces colons : échaudés par Sharon ils craignent Netanyahu.

G – Les messages qui sortent du bureau du Premier ministre indiquent une intense activité avec et autour de Kerry. Un homme politique avisé ne donnerait pas de faux espoirs à un médiateur comme Kerry ; les Etats-Unis risqueraient de se venger de ceux qui les ont trompés. Les Américains sont prêts à accepter tout, sauf les mensonges
Ces signes indiquent qu’une surprise est possible. Sur les signes qui indiquent le contraire, de longs fleuves seront rédigés ces prochains jours. Et l’on prendra – ou pas – du plaisir à les lire.

PROTESTATION DES IMMIGRES CLANDESTINS AFRICAINS
Les immigrés africains qui sont arrivés clandestinement depuis quelques années en Israël, notamment d’Erythrée et du Soudan, et dont le nombre est de 60 000 selon l’Autorité de l’Immigration, ont lancé cette semaine, pour la première fois, une campagne organisée de protestation contre la politique israélienne les concernant. Ils réclament notamment l’arrêt de leur séquestration dans des « installations de séjour », qu’ils considèrent comme des
prisons, l’autorisation de travailler légalement et la reconnaissance de leur statut de réfugiés, qui n’a été accordé à ce jour par Israël qu’à très peu d’entre eux. Ils ont ainsi décrété une grève générale d’une durée illimitée, scrupuleuse-ment observée, qui porte atteinte aux secteurs dans lesquels ils sont employés, notamment la restauration et l’hôtellerie. Ils ont « C’est pour ça que je vous ai gardé le portefeuille des Affaires étrangères ?» également organisé plusieurs manifestations inédites au centre-ville de Tel-Aviv et devant la Knesset à Jérusalem, mobilisant à chaque fois 10 à 20 000 personnes. Leur lutte a été largement couverte par les médias et suscite un grand débat sur la question de leur véritable statut, à savoir de réfugiés ou bien d’immigrés de travail, et donc de la politique adéquate à leur égard : les expulser ou bien leur offrir l’asile et le droit de travailler légalement.

LES FOULES QUI ONT ENVAHI HIER LA PLACE RABIN NE SONT PAS DES REFUGIES, ISRAËL NE PEUT PAS LES ACCUEILLIR / BEN CASPIT – SOF HASHAVOUA
L’invasion de la place Rabin [la place de la mairie de Tel-Aviv, lieu populaire pour les manifestations – Ndt] par des dizaines de milliers d’Africains qui réclament leur « liberté » et leurs droits est un véritable signal d’alarme pour Israël. Imaginez-vous ce qui aurait pu arriver si le gouvernement n’avait pas mis fin aux vagues de l’immigration délinquante, qui ont atteint il y a un an le nombre de 3 500 par mois. Imaginez-vous ce qui se passera si cette
manifestation se tient dans cinq ans, lorsque Tel-Aviv et ses banlieues auront été envahis par 200 000 immigrés clandestins à la recherche d’un travail, et non pas par 70 000 « seulement ». Imaginez-vous que ces gars décident demain – profitant de l’appui des « ONG humanitaires » qui attisent la flamme de leur protestation – d’intensifier leur lutte en recourant de temps en temps à la violence. (…) Comme si nous n’en avions pas suffisamment avec les bédouins, les Palestiniens, les arabes-israéliens, les ultra-orthodoxes qui ne veulent pas aller à l’armée et d’autres encore.

Si vous interrogez les ONG droit-de-l’hommiste et l’entité politique surnommée « la gauche », leur réponse est très simple : tout Africain estimant qu’un dictateur cruel s’est emparé de son pays et que la situation y est devenue dangereuse, est le bienvenu chez nous (…) et y trouvera asile, travail et conditions sociales… (…) Mais ces ONG mentent. Je ne sais pas si elles le font consciemment ou si elles croient à leurs propres mensonges (comportement qui serait plus typique de la droite). Elles savent très bien que les dizaines de milliers de personnes qui se sont amassées hier sur la place Rabin ne sont pas des réfugiés.
Elles savent que les réfugiés ne sont pas uniquement des hommes en âge de travailler, mais qu’ils s’enfuient généralement avec leurs femmes et enfants. Elles savent bien que ces réfugiés ne traversent pas quatre ou cinq pays avant d’arriver dans leur pays d’asile mais cherchent un abri dans le pays le plus proche de l’endroit où on a voulu les tuer. Elles savent bien que nos « réfugiés » à Tel-Aviv ont emprunté des moyens de transports sophistiqués, y
compris des avions, qu’ils ont payé des prix exorbitants (…) et ce dans un seul but : que des Africains arrivent en plein coeur d’Israël, là où il y a du travail et beaucoup de Juifs idiots.

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