meleha photo1Vous êtes originaire de Lyon en France où vous avez grandi. Vous chantez depuis votre plus jeune âge. Chanter a été pour vous la source de votre bonheur d’adolescente. Vous avez une formation jazzy qu’on retrouve dans les mélodies de vos chansons.

Très tôt, vous avez arpenté les petites scènes lyonnaises avant de rencontrer André Manoukian, qui vous permet de signer chez EMI France. Vous avez rapidement fait un duo avec Gino Vanneli. Vous avez fait plusieurs apparitions remarquées à la télévision et assuré les premières parties de nombreux artistes français tel que Michel Jonasz, Michel Fugain ou encore Sacha Distel … une voie royale s’ouvrait devant vous.

Cela n’a pourtant pas suffit à votre bonheur et votre quête d’authenticité s’est révélée au sortir d’un cours de Thora donné par le Rav Gurewitz, de Lyon.

Cet éclairage vous a naturellement conduit à faire Teshouva. Vous mettez fin à une carrière prometteuse grâce à une Teshouva complète et sincère bien que votre affection pour le chant et la musique ne puisse s’assouvir sans regrets.

Alors pour ne pas garder le goût amer causé par cette frustration, vous avez décidé de mettre votre voix d’or au service de la Thora pour ne plus chanter que devant une assemblée exclusivement composée de femmes, comme la Halakha vous le permet.

Min Achamaïm, vous faites à ce moment là, la rencontre de Sydney Elancry, auteur compositeur de talent, lui même profondément imprégné de musiques jazzy et soul inspirées des plus beaux standards de Georges Benson, de Barbra Streisand ou des compositions à consonance judéo-andalouse. Certains y verront même une note de Michel Legrand.

C’est cette rencontre entre deux êtres sur la même longueur d’onde qui fit naître Méléha.

Sydney vous propose immédiatement une chanson au titre évocateur « Imma« . Le succès fut instantané et fut suivi d’autres chansons dont « Mosheile » qui me touche profondément car elle a été écrite à la mémoire de Rivka et Gabriel Holtzberg, victimes de l’attentat de Bombai. Vous parcourez la planète entre Paris, Londres, Los Angeles, Vancouver, Sidney ….. où vous transmettez un message d’amour, de joie et de Thora. Vous chantez en français mais aussi en anglais et en hébreu. Vous êtes certainement la première chanteuse « juive orthodoxe  » contemporaine.

Durant chaque concert le public se lève spontanément et danse sur la musique et votre voix envoûtante aux doux parfums orientaux et méditerranéens.

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DB – Patricia Ouazan, alias Méléha, vous avez une particularité rare dans l’univers de la musique. Vous vous adressez uniquement à des femmes, votre public est exclusivement féminin pour être conforme à la loi juive, quel sentiment cela vous procure t il sur scène ?

Méléha : « le fait de chanter depuis  tant d’années, exclusivement devant un public féminin m’a apporté la sérénité que je cherchais depuis bien longtemps car malgré une exposition médiatique importante j’ai toujours ressentis que je n’étais pas à ma place dans ce monde dénué de profondeur et de vérité. Je n’arrivais pas à m’exprimer et à évoluer comme je l’avais souhaité… L’image qu’on voulait me donner ne me correspondait pas, même si j’ai fait BH’ des rencontres inoubliables avec des artistes de talent qui m’ont beaucoup appris sur mon métier. »

DB – Ce qui pouvait apparaître comme une réduction soudaine de carrière devient une opportunité incroyable d’offrir des chansons et des spectacles en audience spéciale. Comment parvenez vous à concilier votre rôle de maman et votre rôle d’artiste au service de la Thora et des femmes de la communauté ?

Méléha : « Aujourd’hui, après tout ce chemin parcouru,  je remercie HM d’avoir eu l’occasion d’écouter ce cours de Tania avec le Rav Gurewitz de Lyon.

Ma vie a tout simplement basculé et j’ai réalisé que le Emet était la Thora et que rien n’était plus important que de transmettre toutes ces lois à mes enfants….

Lorsque j’ai décidé d’arrêter ma carrière, toutes les personnes de mon entourage m’ont pris pour une « folle ». Evidemment ma vie n’a pas été un long fleuve tranquille et il a fallu se battre pour résister aux démons intérieurs, le yetser ara, et malgré tout, tenir le cap grâce à la Emouna, à ma famille et mes amis qui me soutiennent encore et toujours…. »

DB – Vous êtes très proche de l’enseignement du Rabbi (zal), votre dernière chanson en témoigne, « O’ Rebbe », auriez vous une anecdote à nous raconter pour illustrer votre attachement au message de la Hassidout ?

Méléha : « Le Rabbi de Loubavitch disait:  » La joie brise toutes les barrières.. »

je l’ai rencontré il y a 25 ans, Il m’a donné 2 dollars et la Brah’a pour continuer à chanter, à diffuser Be simh’a à travers le monde afin de réjouir le cœur des femmes le plus humblement possible.

En effet, je suis intrinsèquement liée au mouvement Habad , à la hassidout, et ce depuis toujours car à mes yeux le Rabbi, Le Nassi a dor de notre génération à réussi un travail colossal à travers le monde entier pour rassembler et unir tous les bnei Israël dans thora et mitzvot jusqu’à la venue de Mashiah.

Et c’est donc en l’honneur du Rabbi, que mon nouvel album s’intitule  » O REBBE « …

Bien évidemment, je me sens aussi très attachée à mes racines séfarades (d’où mes chansons israélo-orientales) et aux différentes communautés si nombreuses et si riches en messages d’amour et de joies et pour lesquelles je chante avec un immense plaisir. »

DB – le 26 novembre prochain, vous allez chanter au centre Monart à Ashdod, quel message pouvez vous adresser à ces femmes qui ont tellement tremblées pour leurs enfants lors des derniers événements du mois d’Août dans la guerre contre le Hamas ?

Méléha : « J’aimerai dire à toutes les femmes, les mères qui ont vu partir leurs enfants à la guerre contre le hamas durant ce mois d’août, que j’ai vécu et partagé leur angoisse avec un grand sentiment de révolte devant cette barbarie. Je voudrai leur dire que lorsqu’un seul de nos enfants souffre c’est tout le Ham Israël qui souffre car nous ne formons qu’une seule néchama. Nous avons pu vivre et voir de nos propres yeux les miracles d’HM qui continue de protéger Israël envers et contre tous. Je prie chaque jour pour la paix et pour que ces guerres horribles se terminent. Et j’invite donc, toutes ces femmes à venir le 26 novembre à ce concert à Ashdod  pour qu’on puissent danser, chanter et se réjouir ensemble à  la gloire d’HM afin que par cette extraordinaire simh’a nous parvenions à  repousser l’obscurité dans ce monde ici-bas. »

DB : Vos chansons sensibilisent les femmes et les jeunes filles juives des communautés à travers le monde par des compositions originales qui parlent de judaïsme, de Téchouva et de Emouna….

Méléha : « Mon producteur artistique, Sydney ELANCRY a su déceler tout de suite qui j’étais et a su mettre ma voix en valeur, à tous les niveaux, c’est à la fois le parolier de tous les textes des chansons et de toutes les musiques, les arrangements également, c’est un musicien de studio qui à beaucoup d’expérience et énormément d’exigences.  Ses musiques et ses textes touchent notre Néchama, il est actuellement sur l’écriture du 6 ème album. Nous sommes fiers de ce concept car au début personne n’y croyait,… »

DB : Nous vous remercions pour votre merveilleux travail. Bé atslakha Méléha pour la suite de votre carrière.

Merci d’avoir accordé cette entrevue aux lecteurs d’Ashdod Café.

Denis J. BENKEMOUN

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