En Israël, peut être plus que partout ailleurs, la banque est un univers obscure, difficile à appréhender. Ne vous imaginez pas que parce que vous maîtrisiez bien vos relations avec votre banquier en France, il en sera de même ici.

Je ne dis pas que ça doit se passer mal, mais le système bancaire fonctionne différemment et vous devrez vous adapter. Par exemple, j’ai mis près de 11 mois à comprendre, ce qu’était en réalité la misgueret Ashraï.

Mais tout d’abord qu’est-ce que la misgueret?

Dans un pays qui vit essentiellement à crédit, la misgueret est un des premiers concepts que vous intégrerez en arrivant en Israël, en gros d’après ce qu’on m’en avait dit, c’est un peu votre découvert autorisé.

Par exemple, si vous avez une misgueret de 5000 NIS, vous avez le droit d’être 5000 NIS dans le rouge, régulièrement… Enfin, ça c’est ce que je croyais. En fait, il y a une petite nuance: il ne faut pas traduire ça comme un découvert autorisé, mais plutôt comme une limite, un plafond.

Ensuite, il n’existe pas une mais plusieurs misgueret. Et c’est précisément cela que j’ai mis du temps à comprendre.

La misgueret de la kartis Ashraï
Je ne sais pas encore, si c’est comme ça pour toutes les banques, mais dans la mienne, quand on prend une carte de crédit, on a une misgueret de la kartis Ashrai : une limite mensuelle d’utilisation.

Mais tout d’abord, comment va fonctionner votre carte de crédit? En france, j’avais l’habitude de voire débité immédiatement mes opérations de cartes bleue sur mon compte. Je sais qu’il y a des cartes qui fonctionnent différemment, mais je préférais que les choses se passent ainsi de façon à avoir une visibilité permanente sur l’état de mes finances, sans avoir à faire du calcul mental.

Ici, ma carte est une forme de crédit, toutes mes dépenses faites avec ma carte de crédit (sauf les achats sur internet) sont accumulées dans mon compte de carte de crédit et débité à échéance fixe tous les mois.

Par exemple, si mon échéance est fixée au 15 du mois, toutes mes dépenses accumulées entre le 15 novembre et le 14 décembre vont s’accumuler sur mon compte de carte de crédit et m’être débité le 15 décembre (dans certain cas, ces modalités pourront varier, donc pensez à bien vérifier quelles sont VOS CONDITIONS D’UTILISATION). La misgueret de la kartis Ashrai détermine tout simplement combien je peux dépenser avec ma carte de crédit dans le mois. Si la misgueret de ma kartis Ashraï est de 5000 N.I.S., cela veut tout simplement dire que je vais pouvoir utiliser ma carte de crédit pour un montant maximum de 5000 N.I.S.. Jusque là tout va bien, sauf que, seront automatiquement pris en compte les montants des crédits de long terme pris sur votre carte (si vous payez par exemple un frigo en plusieurs fois…) et donc cette limite, peut justement vous limiter dans votre frénésie d’achat (ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose). Dans tous les cas, vous devez vous assurer que le 15 décembre vous aurez de quoi couvrir le prélèvement de votre carte. Essayez donc d’être vigilant, car il est facile de tomber dans le panneau.

Si vous vous trouvez trop limités dans vos dépenses, vous pouvez demander à l’organisme qui gère votre carte (qui n’est pas forcément votre banque) d’augmenter votre misgueret ou tout simplement prendre une carte de crédit supplémentaire auprès d’un autre organisme. Par exemple, de nombreuses chaînes de supermarché proposent des cartes de fidélité combinées à des cartes de crédit.

La misgueret Ashraï
La misgueret Ashraï est tout simplement votre découvert autorisé. C’est à dire jusqu’à combien vous avez le droit d’être dans le rouge. Eh, oui, en Israël, être dans le rouge, ce n’est pas mal. Pour le banquier, c’est au contraire une source de revenus et il vous l’accordera facilement, pour autant que vous ayez des rentrées fixes.

Encore une fois, si vous avez une misgueret Ashraï de 5000 N.I.S. cela veut dire que vous avez le droit d’être à découvert de 5000 N.I.S.. Le banquier ne vous le reprochera pas.

Mais bien sûr, cela n’est pas gratuit. Et vous aurez principalement deux frais à payer pour votre misgueret:

  • un forfait pour avoir le droit à la misgueret (que l’on appelle amalat aktzaat ashraï), comptez 1,8 % annuel à payer trimestriellement. Par exemple, pour avoir une misgueret de 10000 N.I.S., vous devrez vous acquitter de 180 N.I.S. annuellement à payer en 4 fois, tous les trois mois. (Attention, les chiffres avancés dans cet article, ne sont donnés qu’à titre d’illustration, selon votre situation, votre taux pourra varier et il pourra vous être appliqué un minimum forfaitaire…). Ces frais sont à payer que vous utilisiez ou non votre misgueret. En quelque sorte c’est comme s vous vous payiez une assurance pour vous prémunir partiellement du risque d’être en interdit bancaire.
  • En plus de ça, vous devrez payer des intérêt à chaque fois que vous serez effectivement à découvert. Là encore, le taux appliqué dépend de votre situation et de ce que vous aurez négocié avec votre banquier.

Personnellement, même si je ne compte pas être à découvert, je préfère prendre une misgueret ashraï. En effet, la gestion des chèques en Israël est tellement plus compliquée qu’en France, que je veux m’assurer qu’ils passeront quoi qu’il arrive et du coup, je suis prêt à payer une assurance pour éviter tout risque d’être interdit bancaire.

Voilà, je sais que c’est encore très incomplet, que vous devrez négocier tous ces ces éléments, mais ça vous donne un peu de visibilité sur ce que vous pouvez faire.

Si vous avez des questions, des points à préciser ou tout simplement que vous avez des infos à partager, n’hésitez pas à utiliser la section conversation prévue à cette effet.
http://www.alyah.fr/article/105/Bien+comprendre+la+misgueret+Ashra%C3%AF

logo

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Poster votre commentaire!
Entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.