PARASHAT BEHAR BEHOUKOTAYShabbat du 16 mai 2020 – horaires entrée 19 h 11 – sortie 20 h 13

L’ANNEE SHABBATIQUE ET LE JUBILEE – Tous les 7 ans, le peuple Juif en Israël observe la Shemita ou année shabbatique. Il s’agit, très schématiquement, de ne pas travailler  la terre –la labourer, semer, récolter etc – pendant tout une année.

Pourquoi voyons-nous souvent le chiffre 7 ? Que vient-il nous enseigner ?  Sur un plan tout simple 7 est égal à 6+1 …. 6 nous avons dit que ce sont les 4 points cardinaux + la terre et le ciel + 1 qui représente la force de la nature. Quant à 8 ce sont les mêmes + la force surnaturelle qui est D.

La semaine est de sept jours qui sont les 6 jours profanes et le septième jour sanctifié du shabbat soit, nous œuvrons 6 jours pour accéder à la sainteté c’est pour cela que D nous a donné la Torah la septième semaine après la sortie d’Egypte afin que nous puissions sortir de toute l’impureté de l’Egypte six semaines durant pour arriver en état de pureté au pied du mont Sinaï et recevoir la Torah…..sortir de la matérialité et accéder à la spiritualité et lorsqu’il est écrit que les Juifs (bné Israël) ont découvert la lumière cachée après « shiv’âtayim » yamim (shiv’âtyim c’est-à-dire 7×7 = 49 jrs du Ômer) c’est-à-dire qu’après être sortis de l’impureté ils ont découvert la Torah. Pourquoi un bébé mâle est-il circoncis le 8ème jour de sa naissance ? Parce que tant qu’il n’est pas circoncis il est « ârel » c’est-à-dire qu’il est avec son « excroissance » et le 8ème jour c’est-à-dire qu’en ajoutant l’ordre divin pour briser la force naturelle par du surnaturel, D « imprime » son sceau sur la chair du nouveau-né qui devient circoncis et pur.

Lorsque nous nous trouvons en année shabbatique c’est parce que c’est la septième année que nous devons faire chômer la terre.

Les chiffres possèdent une symbolique que l’on retrouve tout au long de la Torah.

Au bout de 7 fois 7 années a lieu le Jubilé où les esclaves peuvent retrouver leur liberté s’ils le désirent  et s’ils refusent de reprendre leur liberté, ils resteront la propriété de leur maître toute leur vie durant.

La shemita était – mais l’est de moins en moins –appliquée même à l’extérieur d’Israël.  On mettait les terrains en jachère : en général, le propriétaire de terrains agricoles séparait en parcelles ses terres et chaque année il faisait chômer une parcelle ce qui revenait à ce que la terre se reposât  pour retrouver sa fertilité toutes les quelques années. Le principe en était le même sans qu’il n’y ait obligatoirement un intervalle de 7 années  et cela ne concernait pas la totalité du sol mais seulement une partie différente chaque année.

Le Saint Béni soit Il a exposé la chose de cette façon – de manière en quelque sorte à rasséréner le peuple – la septième année il faudra laisser la terre se reposer mais la sixième année, elle produira une production triple pour que le peuple ait de quoi se nourrir les sixièmes, septièmes et huitièmes années.  De cette façon, ce que la terre produira d’elle-même sera « abandonné » et laissé à la libre consommation (« ‘hefker ») de tous. Cependant, Ces fruits sont « sanctifiés » et l’on doit se garder de les jeter sans prendre des précautions d’usage : on doit envelopper les déchets (épluchures,  noyaux, trognons, graines, pépins etc…) pour ne pas les « amoindrir » il est d’ailleurs recommandé d’avoir une petite poubelle à part pour ces déchets.

Il est évident que la mitsva de la shemita ou année shabbatique ne s’applique qu’à la terre d’Israël et aux fruits d’Israël. En Israël, pour les personnes qui ne veulent pas consommer des fruits d’Israël on en importe de pays étrangers. Ont été mis au point des « dispositifs » qui rendent possible la consommation des fruits de la septième année : ainsi que pour la fête de Pessah le Beith  Dine vend le hametz de tout le pays à un non-juif, de même pour l’année de la shemita, la totalité des terres est « vendue » à un non-juif ; de cette façon, la loi est contournée et permet en cas de nécessité de consommer la production de la septième année.  « ‘Héter’ mekhira » Il est évident que ce dispositif ne satisfait pas toutes les opinions et c’est la raison pour laquelle sont importés des produits étrangers.

La production de vins par exemple est embouteillée et laissée à la dégustation de ceux qui le désirent « otsar beith din ». Ce vin ne doit pas être revendu ni conservé outre mesure et chaque goutte doit être « traitée avec déférence « .

Dès le début de l’année shabbatique,   on a coutume de traiter les produits agricoles comme produits de la shemita en réalité, cela ne se passe pas ainsi : ne sont considérés comme légumes de la shemita, que les légumes qui ont été semés après Rosh ‘Hashana et jusqu’au rosh ‘hashana suivant. Pour les fruits, par contre, ne seront considérés comme fruits de la shemita que les nouveaux fruits apparaissant sur le marché après tou bishvat  et toutes les dispositions ‘hilkhatites s’appliquant à la shemita s’appliqueront à eux jusqu’à Tou bishvat de la huitième année.

Quant au Jubilé l’esclavage pouvant retourner chez lui libre de tout engagement, le fait que les terrains ne sont jamais acquis pour l’éternité D étant le seul réel propriétaire de la totalité des terrains qui sont mis à la disposition de l’homme par le Créateur, la créature humaine, prend ici une leçon d’humilité car même l’être le plus puissant sur terre ne possède rien en réalité.

Le chiffre 7 se retrouve dans toute la cosmogonie et jusqu’à l’infini ainsi nous nous trouvons aujourd’hui pratiquement à la veille du début du 7ème millénaire qui lui-même durera 7 millénaires……..

Caroline Elisheva REBOUH

MA Hebrew and Judaic Studies
Administrative Director of Eden Ohaley Yaacov