L’euro, commun à 19 pays, a atteint un taux au plus bas depuis près de 20 ans face au dollar, en partie parce que la multiplicité des intérêts ne permet pas de franchir des étapes significatives.

L’euro est tombé aujourd’hui à un taux le plus bas historiquement face au dollar, au milieu d’une crise énergétique de l’UE et des prévisions d’une récession imminente. Un euro vaut 1 031 dollars, le taux le plus bas depuis 2002.

Maintenant, le scénario précédemment imaginaire selon lequel l’euro dégénérera en égalité avec le dollar (parité euro-dollar) semble a present beaucoup plus proche de se réaliser.
Les analystes expliquent que cela est dû à un certain nombre de facteurs, dont la fuite générale vers le dollar qui se produit actuellement en raison de l’incertitude sur les marchés.

Mais certaines maisons d’investissement internationales tracent déjà une vision dans laquelle l’euro et le dollar sont égaux, notant qu’atteindre cette position n’est qu’une question de temps.

Le contributeur à cette dynamique est d’une part la faiblesse de la zone euro, qui est directement exposée à la hausse des coûts de l’énergie ; Que l’approvisionnement en gaz naturel, en pétrole et en charbon est venu en grandes quantités de Russie et est maintenant interrompu.
D’autre part, le fait que la Banque centrale européenne (BCE) ne peut pas utiliser l’arsenal habituel de la banque centrale pour tenter de faire baisser l’inflation, en raison de la crainte d’une scission de la zone euro, d’une crise de la dette et de considérations monétaires.

La forte baisse de l’euro s’explique, entre autres, par des données publiées, selon lesquelles l’Allemagne a enregistré un déficit commercial en mai, pour la première fois en 30 ans.
Ses coûts d’importation dépassaient d’environ un milliard d’euros ses coûts d’exportation, un autre signe des difficultés économiques auxquelles est confrontée la première économie d’Europe.
L’indice surprenant, publié seulement hier (lundi), découle d’un bond significatif des coûts d’importation de l’énergie de l’Allemagne, en raison de la hausse des prix mondiaux créée par la guerre en Ukraine et ses conséquences, ainsi que d’une légère baisse des exportations allemandes dans un contexte de difficultés d’approvisionnement, la hausse des prix et le ralentissement mondial.

Les différents intérêts de la Fed et de la BCE
Lors de sa conférence de presse début juin, par exemple, le président de la Fed, Jerome Powell, a clairement indiqué que l' »objectif central » de la banque centrale était de faire baisser l’inflation et a promis une « bataille inconditionnelle » contre elle.
En revanche, Isabel Schnabel, l’une des hauts gouverneurs de la Banque centrale européenne, a souligné la veille que le principal engagement de la BCE est de protéger l’euro, et qu’il n’y a « aucune limite » à ce que la banque fera dans ce domaine.
Autrement dit, alors que les Américains se concentrent sur l’inflation, les Européens sont obligés de se concentrer sur la gestion d’une éventuelle crise de la dette qui culmine dans l’euro, et sont donc plus limités dans les mesures contre les hausses de prix.

Cette dynamique se reflète dans une série de prévisions concernant un nouvel affaiblisse-ment de l’euro. Selon une enquête HSBC publiée en mai, les deux monnaies atteindront l’égalité d’ici fin 2022, et l’euro passera même en dessous l’année prochaine.
« Nous avons du mal à voir le côté positif de la monnaie unique (l’euro) à ce stade », a-t-il déclaré.

Source : Globes

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