Photo Dana kofel

Peut-on vivre sans pouvoir se loger ? Non ! Alors que faire ? Partir ! voilà ce à quoi sont condamnées les personnes qui en Israël ne trouvent pas où se loger à des prix décents.

L’état est-il le seul coupable de la situation des prix de l’immobilier ? Oui en très grande partie.

Le logement est de très loin le plus gros budget d’un couple ou même d’une personne. Se loger est quelque chose de vital. Quand des propriétaires ou des promoteurs veulent imposer des prix qui sont inaccessibles à l’israélien moyen, l’état doit jouer un rôle de régulateur en taxant fortement les profiteurs et les cupides. En les laissant faire, l’état comme premier complice avec sa fameuse Autorité Foncière Israélienne, qui met aux enchères la terre d’Israël, non pas en fonction de la qualité des programmes immobiliers mais uniquement au plus offrant, est le premier agent de la hausse de l’immobilier.

Après l’état il y a les promoteurs, qui vendent des appartements hors de prix, avec des surfaces falsifiées puisqu’avec un appartement vendu avec100 m² il n’y a que 80 m² net, sans compter un agencement médiocre et de mauvaises finitions. Enfin il y a les vendeurs, qui anticipent les hausses, et dont la cupidité se traduit de plus en plus par des appartements invendus.

Les jeunes qui ont renoncé à attendre que les appartements soient moins chers  «parlent de quitter le pays»

L’indice des prix a révélé que le logement devient plus cher et sont au plus haut niveau depuis une décennie, et de nombreux couples en Israël admettent qu’ils ont cessé d’essayer d’acheter des appartements. D’autres se plaignent que les loyers deviennent également plus chers et obligent les locataires à prendre des décisions difficiles. « J’ai l’impression de vivre dans une république bananière, l’Etat n’interfère pas »

Les prix des appartements ont augmenté de 17,8 % cette année, il s’agit de la plus forte augmentation annuelle des prix en une décennie. Dans une interview avec Golan Yochpaz et Anat Davidov sur « Sheva Teshah » sur 103FM, de nombreux couples ont déclaré qu’ils avaient cessé d’essayer d’acheter des appartements, ce qui devenait souvent impossible. Par exemple, Gil Sahar, qui cherche un appartement à acheter dans le quartier de Harish, a déclaré qu’il n’était pas surpris par le chiffre. « Nous allons probablement abandonner l’achat, on dirait que c’est ça ce que nous ferons », a-t-il déclaré. « J’ai l’impression de vivre dans une république bananière et non dans une démocratie. Des amis parlent de quitter le pays. Dans la situation où nous sommes aujourd’hui, tu ne peux pas acheter une maison, alors tu te dis : , si je ne peux pas acheter une maison, je prendrai un vol à l’étranger.’ »

« Cela fait deux ans que je cherche un appartement. Aussi bien dans le quartier de Pardes Hana que dans le quartier de Harish. De mois en mois les prix montent. On fait des économies, on s’organise, et puis quand on arrive à la rencontre du propriétaire les différences de prix se chiffrent en dizaines de milliers de shekels », a poursuivi Gil. « Ils me disent : ‘C’est vrai, c’est plus élevé que ce qu’on avait demandé, mais tout le monde a augmenté les prix, donc on va les augmenter aussi’, ça s’est fait en un mois. »

Plus tard, Liat, qui loue dans le quartier de Modi’in et dont le contrat se termine bientôt, s’est jointe à la conversation en disant : « Nous sommes sur une recherche de six mois, à la recherche d’appartements et il n’y a pas d’appartements. Les prix sont tout simplement fous. » Selon elle, ses propriétaires ont annoncé qu’ils souhaitaient emménager dans l’appartement, en raison du coût de la vie. « Nous recherchons des appartements dans toutes sortes d’endroits, et tout a augmenté – s’il n’y a pas d’intervention gouvernementale, je ne sais pas où nous finirons. Le rêve d’acheter un appartement s’est anéanti il y a un an. »

Mor, qui loue un appartement dans le quartier de Kfar Yona, est d’accord avec Liat et ajoute que « les prix ici sont fous. Nous ne trouvons pas d’appartement à louer ici, ni d’appartement à acheter ». Selon lui, lui et sa famille tentent de trouver un appartement à acheter ou à louer, mais n’y parviennent toujours pas. « Les prix ont augmenté de 30 %, en un an, le prix a augmenté de centaines de milliers de shekels. Entre-temps, nous avons déjà acheté l’appartement mais nous devons partir. »

Elie Z. a fait son aliyah il a peu. Son propriétaire voulait une augmentation de loyer déraisonnable. N’ayant pas pu trouver où se loger, il est retourné en France. David M. habitant Ashdod ne pouvant plus rembourser son prêt qui a augmenté, cherche à vendre, pour lui aussi retourner en France.

L’état est le premier responsable de ce gâchis. Il doit permettre à chaque Israélien d’avoir un toit décent.

JForum, Walla & ashdodcafe.com

NB : L’Autorité foncière d’Israël(ILA) a été créée en 1960 par une loi de la Knesset pour superviser la distribution et la protection de toutes les terres en Israël. Selon la Loi fondamentale : Terres d’Israël (חוק יסוד : מקרקעי ישראל), ILA gère les terres en Israël qui sont soit la propriété de l’État, soit du Fonds national juif (FNJ), soit de l’Autorité de développement. Aujourd’hui, ILA est responsable de quelque 4820500 hectares qui constituent 93% des terres d’Israël qui sont pour la plupart louables à des citoyens israéliens ou à des non-résidents juifs. Les 7% restants des terres sont soit des propriétés privées, soit sous la protection des autorités religieuses.
https://en.m.wikipedia.org/wiki/Israel_Land_Administration