N’oubliez aucune des mitsvoth de pourium au nombre de 4 et elles commencent toutes par la lettre Mem :

MIKRA MEGUILA (lecture de la meguila), MATANOT LAEVIONIM (dons aux nécessiteux pour leur permettre eux aussi bde festoyer) MISHLOAH MANOTH (envoi de deux cadeaux comestibles au moins puisque le mot manoth est au pluriel et à au moins une personne puisqu’il est écrit « ish lérééhou » chacun à son ami).et enfin le MISHTE ou festin de Pourim (pas trop arrosé tout de même).

Horaires du jeûne

Nos Sages ont tiré des liens frappants entre les sidroth et les fêtes et entre les versets et des faits ou des personnages. Je vais vous proposer cette fois de faire une course un peu folle (soyons fous à Pourim) à travers les méandres des pensées odieuses d’Haman et la façon – pleine de finesse – de penser de Mordékhay et d’Esther.

Nous savons que la Meguilah d’Esther est emplie de secrets et nous allons tenter d’en percer quelques-uns ici-même.

Les principaux personnages qui prennent le devant de la scène sont Mordékhay et Esther, d’un côté et Ahashvérosh (Assuérus) et Haman, d’un autre côté. 

Mordékhay est défini comme Mordékhay « HaYéhoudi » c’est-à-dire le Juif pourrait-on traduire simplement par opposition aux deux autres personnages qui ne sont pas Juifs mais, ici Yéhoudi signifie qu’il vient de la province de Yéhouda alors qu’il est, en réalité, de la tribu de Benjamin. Mais son nom désignerait un parfum très précieux : le musc qui est produit par une sorte de daim laissé en liberté (dror mor)  d’après le Ramban.  

D’après le SEFER HAYETSIRA, il existe 7 ouvertures sur le visage qui sont : les 2 yeux, les 2 narines (le nez), les 2 oreilles et la bouche. Ces ouvertures correspondraient aux 7 oushpizine de souccoth (les 7 invités) et elles correspondraient, aussi, aux mois/fêtes de l’année juive. Ainsi, l’œil droit correspondrait à Abraham et l’œil gauche à Isaac, l’oreille droite à Jacob et la gauche à Moshé, puis, le nez (sens de l’odorat), qui correspondrait à Pourim avec la narine droite à Aharon et la gauche à Joseph puis la bouche au chantre d’Israël le Roi David.

Esther, son nom signifie « caché » ou secret car à propos de son personnage il existe de nombreux commentaires ésotériques grâce auxquels il est plus facile de comprendre comment une vertueuse « jeune-fille » juive a pu devenir l’épouse d’un roi non-juif. Esther avait un deuxième prénom : Hadassa, féminin du nom Hadass ou myrthe (plante aromatique et donc parfum). 

Assuérus ou Ahashvérosh en hébreu possédait tous les ustensiles qui avaient été ramenés de Jérusalem en -586 et il se servait de l’autel des parfums, des coupes et des plats en or, sans oublier le fait qu’il se pavanait, revêtu des vêtements sacerdotaux et arborant le pectoral. Son orgueil et sa vanité n’avaient point de limite.

Haman, le Hagagui était employé au foyer de Mordékhay et, en tant que tel il connaissait parfaitement les us et coutumes du peuple juif. Il avait également enregistré des commentaires qu’il avait entendus et s’en servait à présent contre les Juifs. Il était jaloux de Mordékhay  car, il ne voulait plus paraître à ses yeux en tant que serviteur mais il désirait – ô orgueil et vanité – que son statut d’ancien serviteur soit effacé et reste méconnu.

Un autre aspect de la Meguila est dévoilé avec le sens de l’ouïe. Ci-dessus nous avons évoqué le sens de l’odorat et ici il s’agit du sens de l’ouïe avec la profession de foi juive qu’est le Shéma Israël. SHEMA signifie « écoute ». L’écoute c’est entendre mais avec une grande attention. 

Lorsque la patriarche Jacob bénit ses enfants réunis autour de son lit (3 de chaque côté du lit) les 12 fils s’écrient « Shéma Israël, HaShem Elokénou, HaShem Ehad » et Jacob prononça en parallèle six autres mots : Baroukh shem kevod malkhouto léôlam vaëd ».

Un vocable tel que « Nishmâ »  ne se retrouve dans la Torah/Tanakh qu’à 3 reprises : la première fois est dans la réponse du peuple à l’annonce du don de la Torah : « naâssé ve nishmâ« . La deuxième fois concerne les ornements du méîl (manteau) du cohen gadol qui tintent et la troisième fois ce mot se retrouve dans la meguillat Esther où il est écrit, remarque le Baâl HaTourim : « venishmâ pitgam HaMélekh » dans le premier chapitre verset 20 « ce qu’ordonnera le roi sera rendu » c’est-à-dire sera accepté et appliqué…..

Or Haman, lorsqu’il remplissait ses fonctions de serviteur dans la maison de Mordékhay, connaissait les détails de la lecture du shemâ ainsi que la portée de quelques enseignements de la Torah pour les avoir entendus souvent et, entre autres, il savait qu’HaShem avait énoncé entre autres que si Son peuple « s’endormait » sur les mitsvoth et la pratique religieuse/étude etc… LUI aussi risquait fort de « s’endormir » or, Haman avait beau avoir entendu bien des enseignements il y en avait encore bien davantage qu’il ignorait totalement…….. entre autres que « HaShem, Gardien d’Israël, ne dort jamais » ou, si vous préférez : IL NE DORT QUE D’UN ŒIL !!!

Au vu du mode de vie des Juifs de Suse, qui vivaient presque tous « assimilés »,  Haman, crut que D Lui aussi dormait et, d’un ton satisfait de lui-même, il certifia à Assuérus qu’il n’avait rien à craindre du D d’Israël, car à cette heure il dort et ne pense nullement à son peuple ce qui encouragea le roi de Perse à accepter le plan machiavélique d’Haman…..

Lorsque Mordékhay fut mis au courant de l’arrêt de mort signé contre les Juifs il déchira ses vêtements et revêtit un cilice. La reine Esther dépêcha un serviteur pour savoir de quoi il était question : pourquoi de la cendre sur la tête et pourquoi ce sac en guise de vêtements :  » MA ZE ? VE AL MA ZE ? » soit : qu’est ce que c’est ? et c’est pourquoi faisant un abrégé de ce qu’elle savait : En effet, elle avait compris qu’HaShem tenait rigueur à Israël sur deux fautes impardonnables : avec (par ordre chronologique) la vente de Joseph et la fabrication du veau d’or…..

Pour en revenir à nos propos du début de cet enseignement, où nous avons évoqué les ouvertures situées sur le visage, et où nous avons vu que les deux narines étaient en ralation avec Pourim, nous nous retrouvons face à ces deux fautes que furent la vente de Joseph et la faute du veau d’or puisque nous avons la narine gauche au nom de Joseph et la droite pour Aharon qui, « embrumé » par la foule fondit l’or qu’on lui apportait pour fabriquer ce veau d’or !!!

La cendre sur le crâne de Mordékhay n’étant pas un hasard rappelant d’une part le deuil après la disparition de Joseph et d’autre part cette cendre d’or qui diluée fut absorbée par ce peuple fautif, Mordékhay qui déchira ses vêtements rappelle aussi la tunique déchirée de Joseph !

Quant au mot « zeh » répété à deux reprises dans l’interrogation d’Esther remémorant les deux versets : de la Genèse et de l’Exode où Joseph dit à ses frères « im titse’ou mi » pour demander à voir Benjamin et lorsque le veau d’or surgit du feu et qu’est prononcée cette phrase : « Zéh élohékha Israël » reliant ainsi en un même « espace » ces deux fautes inqualifiables.

Il nous faudrait encore bien des pages pour poursuivre cette étude mais j’ai toutefois une question à vous poser : parmi toutes les communautés d’Israël et toutes les coutumes il est une friandise nommée OREILLE D’HAMAN généralement fourrée de dattes ou dans certaines communautés d’Afrique du Nord ou des communautés issues de pays arabes on appelle ce petit gâteau : oreille de Cadi… pourquoi faut-il nommer ce gâteau d’après nos oppresseurs quels qu’ils furent ? Pourquoi ne désignerait-on pas un petit four d’après le nom de Mordékhay ou d’Esther ?

La réponse est que Haman se tenait à l’écoute pour pouvoir mieux se venger de la communauté juive qu’il voulait asservir et donc, ce gâteau en forme de tricorne est appelé oreilles d’Haman. Bien entendu il existe de nombreuses variations d’une part sur la forme triangulaire certains évoquent les 3 patriarches, d’autres les3 parties du Tanakh (Bible) avec le Pentateuque, les Prophètes et les Hagiographes, d’autres encore se remémorent les 3 « castes » d’Israël : Cohen, Lévy et Israël. Quant à l’appellation « oreilles » c’est parce que celui-ci ne s’est pas servi de ses oreilles à bon escient : il a bien entendu et enregistré l’enseignement haineux de son ancêtre Amalek contre les Juifs mais n’a pas su appliquer ce qu’il a entendu chez Mordékhay lorsqu’il travaillait à son service….

Haman a aussi voulu imiter les ordonnances des Juifs pour perdre le peuple juif : en effet, l’une des ordonnances qu’HaShem a données au peuple juif fut que chaque homme de 20 à 60 ans devait donner un demi-shekel. Cet argent devait servir pour toute l’année à acheter tout ce dont l’administration du Temple aurait besoin au long de l’année pour le bon fonctionnement du Temple : bêtes pour le sacrifice, huile d’olives, aromates pour l’encens etc…

En conséquence, Haman avait levé des fonds (300,000 shekels) pour massacrer tous les Juifs disséminés tant à Suse que partout ailleurs dans les 127 provinces sur lesquelles Assuérus régnait en ce temps. Cette imitation ne se limitait donc pas seulement à l’utilisation des ustensiles du Beith HaMikdash ou à l’utilisation des vêtements sacerdotaux mais jusqu’à  imiter la même somme pour tuer les Juifs….

C’est pourquoi dès avant le début du mois d’Adar les Juifs doivent se mobiliser pour transmettre le mahatsit hashekel  (1/2 shekel) pour se rappeler de ce que devait être la vengeance et la haine d’Haman et d’en être libérés.

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו