Avant que ne sonne l’heure de la sortie d’Egypte dans un déchirement dramatique, se sont abattues sur ce pays immense que fut l’Egypte de Pharaon, dix plaies. Dix plaies dont la finalité était en réalité d’éprouver les sentiments du roi d’Egypte envers l’Eternel mais son orgueil si démesuré l’empêcha de voir où se situait son intérêt et celui de sa famille et même celui de son peuple….

Le peuple égyptien avait appris du roi et de ses serviteurs à maltraiter et à mépriser ces Hébreux en attente de devenir des membres de la Nation Juive[1].

Les plaies crurent en intensité et en gravité. Voici ces plaies en détail :

1 – DAM sang /TSFARDEA grenouilles /KINIM poux ou   DETSAKH

2 – AROV bêtes féroces / DEVER peste/SHEHIN ulcères ou ADASH

3 – BARAD grêle/ARBEH sauterelles / HOSHEKH ténèbres/MAKAT BEKHOROTH mort des premiers-nés ou BEAHAB

En Egypte, tout était transformé en divinité que ce soit des bêtes ou des insectes, et tout était prétexte à un culte. Aussi, Dieu a-t-IL voulu juger tout ce qui était de l’idolâtrie.  Derrière les différentes plaies se cachait la volonté de montrer aux idolâtres que Dieu règne et dirige tout ce qui fait partie de la nature qu’il s’agisse des éléments, de la flore ou de la faune et même des créatures humaines.  Les trois groupes de plaies sont désignés par des abréviations. Le premier groupe, DETSAKH sont trois plaies  qu’Aharon a exécutées en frappant avec son bâton[2].  Le deuxième groupe concerne des plaies exécutées par Moïse sans l’aide de son bâton. Le troisième groupe concerne trois plaies exécutées par Moïse avec son bâton et la dernière plaie celle de la mort des premiers nés ordonnée et exécutée sans aucune intervention humaine mais uniquement par DIEU Lui-Même sans autre intervention.

Le premier groupe concernait le Nil, fleuve, élément eau qui était une divinité en Egypte. Cette eau transformait en sang contenait une double allusion : d’une part l’être humain ne peut vivre sans son sang mais, lorsque le Nil qui était considéré comme un dieu car il traversait tout le pays et faisait fructifier tous les champs, fut transformé en sang, tout ce qui avait été planté dépérit, les poissons moururent et toute la faune aquatique avec et les hommes ne purent survivre sans eau. Les Egyptiens payaient l’eau au prix fort chez les Hébreux car chez eux, l’eau ne se transformait pas en sang ; en revanche, dès que les Egyptiens tenaient de l’eau dans leurs mains cela se transformait en sang. Tout ce qui était liquide se transforma en sang sans lequel il n’est de vie possible mais en la présence ‘extérieure) duquel toute vie est impossible ainsi, les poissons par exemple n’ont pu survivre et personne n’a pu boire et par la présence du sang dans l’eau la végétation en pâtit.

LE SANG auquel est fait allusion est aussi celui de la Brit Mila qui fait qu’un être devient partie intégrante du peuple et ce SANG dont nous avons badigeonné les linteaux de nos portes pour sauver nos premiers-nés de la mort infligée aux premiers-nés égyptiens. Ce sang de l’agneau pascal, ce sacrifice nous rappelle que le bélier pris par ses cornes dans le buisson racheta le premier-né d’Abraham. Et, ce double sacrifice, celui du bélier et celui de l’agneau, ont donc un rapport direct avec le rachat du premier-né. Les commentateurs nous enseignent à propos des versets (Ezéchiel XVI, 6 et 8) où il est écrit bedamayikh hayy (tu vivras dans ton sang) que nous vivons à cause ou plutôt grâce au sang de la circoncision (Mila) et du sacrifice pascal ! Et ce qui conforte cette opinion est que dans les deux versets, il est écrit : « je suis passé » dans le sens de « je t’ai observée » mais il y a aussi un autre sens c’est que tout d’abord, toi, tu n’étais qu’une enfant (allusion à la Mila) puis, tu es devenue femme (tu as mûri ; femme = la nation juive) et alors, tu as été sauvée par le sacrifice pascal.

Les grenouilles, idoles elles aussi, faisaient tant de tapage, qu’il était devenu impossible de s’entendre et elles envahissaient absolument tout y compris les ustensiles, les lits………

Les poux. La poussière, chaque grain de poussière se transformait en poux qui piquaient et transmettaient des maladies.  Lors de ces trois plaies les éléments eau et terre ont été frappés.

Le deuxième groupe a atteint les animaux sauvages pouvant s’attaquer à l’homme et aux animaux avec ârov

Puis, avec la peste, cette plaie s’est attaquée encore une fois à l’homme et aux grands animaux de même que les ulcères ont touché les hommes.  Avec ces trois plaies l’homme a été touché dans sa chair et entravé dans son labeur, dans sa force.

Pour le troisième groupe ce sont les éléments du feu et du vent qui sont touchés principalement puisqu’en tombant, la grêle, enflammait tout sur son passage. Les sauterelles transportées par le vent s’attaquèrent à tout ce qui existait et à tout ce qui poussait saccageant tout sur leur passage et ne laissant plus rien à consommer pour les êtres vivants humains ou animaux. Alors que la grêle abime la végétation mais en laisse un peu les sauterelles, elles, détruisent tout de manière irrémédiable tout comme la mort détruit tout sur son passage sans espoir de renaissance.

Ainsi qu’il a été dit précédemment, D donnait Ses instructions à Moïse qui, en avertissant Pharaon de ce qui allait s’abattre sur l’Egypte, était avec Aharon l’illustration concrète de l’exécution des plaies mais, enfin, pour la dixième plaie, D n’a pas fait participer pour l’exemple ni Moïse ni Aharon, IL a agi par Lui-Même en envoyant l’Ange de la Mort recueillir ceux qui devaient payer pour l’impiété de Pharaon et de ses « officiers ».

Suivent de savants calculs concernant chacune des plaies où les tanayim[3] dénombrent de combien de plaies ont souffert réellement les Egyptiens en prenant en ligne de compte le fait que chacune des plaies s’est décomposée en plusieurs autres plaies « secondaires » découlant de la première. Ainsi, par exemple, le fait que le Nil ait été transformé en sang, les champs irrigués par le fleuve dépérirent, les poissons et les autres êtres aquatiques moururent etc…. Les Sages du Talmud, en partant de l’expression « la main de D » et en partant du fait que dans une main il y a 5 doigts que multiplient les 10 plaies arrivent à 50 plaies et d’autres en poursuivant d’autres calculs atteignent 200 ou 250 plaies…

Les TENEBRES : Cette plaie s’est déroulée en deux temps et d’un temps à l’autre les ténèbres se sont épaissies au fur-et-à-mesure au point où les ténèbres sont devenues si palpables aux Egyptiens qu’il leur était impossible de se mouvoir alors que chez les Juifs, les ténèbres ne les empêchaient nullement de bouger et de plus ils voyaient tout.

Rashi et d’autres commentateurs émettent l’opinion selon laquelle pendant ces ténèbres les 4/5 du peuple juif périrent car ils avaient cédé aux coutumes égyptiennes par conséquent le peuple avait considérablement grandi en ce temps où les Hébreux sont devenus un peuple juif ils étaient donc par conséquent près de 3 millions d’êtres mâles de 20 à 60 ans sans compter les femmes les enfants et les vieillards étant donné que nous savons qu’ils étaient 600,000 hommes de 20 à 60 ans à la sortie d’Egypte !!!  Ces ténèbres ont donc été l’expression du silence et de la mort   car la parole est vie et lumière tandis que les ténèbres sont mort et silence. Le cinquième de la population juive restant en vie cherche chez les Egyptiens non seulement leur salaire dû pendant les 430 ans où ils ont travaillé et ont été réduits en esclavage mais, sur un plan spirituel ils ont recherché les étincelles divines dispersées en Egypte.

La mort des premiers-nés : L’Eternel envoya l’Ange de la Mort pour terminer Ses comptes avec Pharaon de manière qu’il sache QUI EST L’ETERNEL jusqu’au bout….

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.

[1]  Les descendants de Jacob étaient des Hébreux : ils possédaient quelques mitsvoth qu’HaShem avait ordonné aux Patriarches et, lorsque l’Eternel offrit la Torah à ces descendants ils devinrent des JUIFS.

[2] Rappelons que ce bâton était celui qui avait appartenu à Adam, …… à Noé…… aux trois patriarches et il était en saphirs et le Nom de D y était gravé ainsi que les trois sigles de plaies. Ce bâton était « planté » dans un champ appartenant à Ytro et personne ne parvenait à le « déraciner » pourtant, lorsque Moïse s’approcha et vit le bâton, il le saisit et le bâton se laissa prendre. Ytro sut alors que Moïse devait sauver le peuple.

[3] Rabbins du Talmud. Les Tanayim constituent la première période de sages du Talmud de l’an 10 à l’an 220 de l’ère vulgaire et les Amorayim qui succédèrent aux premiers jusque vers l’an 500.