PARASHATH VAYISHLAH 5784 – vendredi 1er décembre 2023, 18 Kislev 5784, 56ème jour de guerre


HORAIRES DU CHABAT EN ISRAËL ET DANS LE MONDE

NETANYA – 16h15 – 17h15
JERUSALEM – 15h55 – 17h15
HAIFA – 16h13 – 17h14
EILAT – 16h20 – 17h20
ASHDOD – TEL AVIV – 16h17 – 17h17
BEER SHEVA – 16h17 – 17h17
PARIS – 16h38 – 17h50
LOS ANGELES – 16h25 – 17h24
MIAMI – 17h11 – 18h07
NEW YORK – 16h11 – 17h14


L’ANNONCE DE MASHIAH

La précédente sidra s’ouvrant sur le songe de l’échelle a fourni beaucoup de matière aux exégètes qui ont creusé tant et tant de sentiers pour nous permettre de pénétrer un nombre infini d’enseignements sur les quelques versets qui ont résumé ce voyage de Jacob de l’académie de ses maîtres jusqu’au pays de son oncle. 

Cette semaine, le texte à lire présente également de très nombreux thèmes de réflexion…. Et nous permettre ainsi d’atteindre quelques sommets secrets…

Nous allons aborder,  en premier lieu, le stade où Jacob se préoccupe de la rencontre avec Esaü : Jacob met en scène  le défilé des enfants, des épouses, des esclaves mais avant tout il soigne dans les moindres détails l’envoi des « cadeaux de bétail » employant par là  une gestuelle précise il se fait précéder par ses possessions, tout comme, Jacob se fait précéder par les Anges qui sont là pour le protéger. Le bétail n’est pas là pour le protéger mais il voulait montrer à son frère que bien qu’il lui ait acheté son droit d’aînesse dont les prérogatives le laissaient totalement indifférent, Jacob s’était surtout attelé à construire une famille. 

Jacob, adoptant une logistique sans faille, prépare donc cette rencontre si redoutée au cours des 35 dernières années….

Arrivés au passage de Yaboc/Jaboc, tout ce beau cortège passe le gué, et, le patriarche reste seul.    Qu’est ce nom de Yaboc ? Il est un psaume (le numéro 20, qui commence par ces mots :  יַעַנְךָ יְהוָה, בְּיוֹם צָרָה  Que l’Eternel t’exauce au jour de détresse ) que l’on lit ou récite lorsque nous nous trouvons dans une situation de stress, de problème et, les trois derniers mots de ce cantique forment un anagramme qui est YABOC : יַעֲנֵנוּ בְיוֹם-קָרְאֵנוּ Que l’Eternel nous exauce lorsque nous l’implorerons. Ces trois lettres forment un nom extrêmement puissant pour la sauvegarde de chacun d’entre nous car YABOC en guematriya est 112 qui rassemble à la fois le Tétragramme 26 (attribut de miséricorde) et 86  guematriya de : Elokim (attribut de rigueur/justice)…C’est pourquoi Jacob n’a pu que réussir dans sa lutte contre le mal/son frère….car il avait près de ce passage allié la miséricorde à la rigueur.

Lors de cette péricope, la Torah qui n’a pas coutume de se perdre en détails superflus, prend pourtant 43 versets pour détailler la descendance d’Esaü en précisant à 3 reprises qu’Esaü fut le père d’Edom et en insistant sur les liens qui existaient entre Esaü et Edom et Amalek. 

Quelle est la raison qui fait que la généalogie d’Ishmaël est résumée en 22 versets et que celle d’Esaü est si détaillée et si longue qu’elle compte près du double.

De nombreux exégètes tracent un lien entre ces généalogies et les différents exils subis par le peuple juif.

En effet à de nombreux endroits de la Torah nos Sages ont décelé des indices concernant les quatre grands exils tous de durées variées : Les exils de Babylone (70 ans), de Mède-Perse (52), de Grèce (180), puis, le dernier, le plus long, celui d’Edom dans lequel nous nous trouvons encore qui dure depuis 1953 ans…. Et durant lequel Ishmaël va se croire tout puissant jusqu’à ce qu’HaShem mette un terme à tout ce désordre et jusqu’à ce que toutes les nations rendent un hommage au Maître du Monde…

Les retrouvailles des deux frères permettent à Jacob de faire comprendre à son jumeau, que de vivre 20 années chez Lavan n’a pas été aisé et que, malgré le dépaysement, l’exil, le fait d’évoluer en terre étrangère et idolâtre, tout ceci n’a guère empêché le patriarche d’observer les commandements et, en fait, cette observance lui aura permis de générer un nombre impressionnant d’anges protecteurs. C’est ainsi qu’arrivant à un point précis où Jacob et sa famille et ses gens quittèrent le pays de Lavan pour se retrouver en Canaan, Jacob aperçut le camp des Anges des deux pays ce qu’il nomma « Mahanayim » ; Dans chaque camp se trouvaient 60 « ribo » d’Anges soit 60 millions que multiplient deux soit 120 millions d’anges !!!

La péricope commence par le mot Vayishlah : il a envoyé mais, comme il parlait avec des Anges il est possible de dire qu’il « chuchota » aux oreilles des anges le discours qu’il entendait tenir à Esaü car le mot shine-lamed-heth (envoyer) peut s’inverser et on lira alors lamed-heth-shine (chuchoter).

La quantité de bétail donnée en cadeau à Esaü est symbolique et nous ramène à la prophétie étudiée lors de la parashat vayétsé lorsque D laisse entrevoir les quatre royaumes qui exileront le peuple juif et le cinquième niveau messianique cette fois. En effet,  Jacob envoie à Esaü des chèvres, des chameaux, des bœufs, des ânesses et des ânes.

Le total de ce présent est non pas de 550 mais de 580 bêtes remarque le Or HaHayim car il est écrit que les chameaux étaient en compagnie de leurs petits donc il s’agit de 580 animaux. Pour  certains commentateurs, ce chiffre est important car il nous apporte de nombreux enseignements : tout d’abord sur la quantité du bétail offert à son frère : proportionnellement aux richesses accumulées pendant les 20 années de l’exil de Jacob à Haran, le « cadeau » est infime s’exprime Rabbénou Behayé ! Ensuite, pourquoi a-t-il disposé les bêtes dans l’ordre cité dans la sidra à savoir des bêtes pures e puis des bêtes impures et pourquoi les chèvres d’abord et puis les brebis ? Puis les bœufs et enfin les ânes ?  En quoi le nombre de bêtes offertes à Esaü est-il important ? 550 ou 580 ?

Voici les réponses à ces questions : En prenant au pied de la lettre les quantités énoncées dans les versets 15 et 16 du chapitre XXXII, le total de toutes les bêtes énumérées est de 550 qui est la valeur numérique du mot נשר = aigle. Or, l’aigle est un prédateur, un volatile qui va chercher la nourriture et l’aigle est le symbole d’Edom. Edom est Esaü. Si, comme le soutient le Or HaHayim il s’agit de 580 car les trente bébés chameaux n’avaient pas été dénombrés étant donné qu’ils sont allaités, la signification est tout autre :

En effet, Esaü est un prédateur mais il est surtout l’emblème de l’esprit du mal ou des « forces du mal » que Rashi, en s’appuyant sur le verset 24 du chapitre XXXII du Deutéronome nomme clairement « les démons ». La Guemara définit ce concept de la manière suivante : les démons ce sont : « S.a.ma.e.l… et L’I’L’I’et tav » . Le mot רשף est en français : démon et sa valeur numérique est 580. Ces deux-là sont aussi  appelés :  רשף מזיקין.  Le Or HaHayim inscrit que quiconque étudie la Torah ou, tout au moins, lit le « shémâ Israël » écarte de lui ces démons car les noms de ces deux-là équivaut à 611 tout comme lé havdil la somme du mot TORAH et en conséquence, étudier la Torah protège la personne de ceux qui nuisent. Ainsi, en offrant 580 animaux à Esaü,  Jacob se protège – ainsi que tous ceux qui sont avec lui y compris ses femmes et ses enfants – du pouvoir des forces du mal. 

L’ordre dans lequel Jacob envoie son cadeau à son frère est ainsi : les chèvres qui sont rattachées à l’exil de Babylone. Chèvre se dit עז  en hébreu la première lettre est un âyine et sa valeur numérique est 70 soit les 70 ans où les Juifs sont restés en exil à Babel

Puis viennent les brebis (רחלים) qui se rattachent à l’exil de Médée et de Perse. Ici, l’allusion est très forte car il s’agit de Rahel qui donna naissance à Benjamin de la tribu duquel seront issus  Esther et Mordékhay à la cour d’Assuérus et la lettre resh a une valeur de 200 ou 200 ans d’exil en Perse.

Viennent ensuite les chameaux sur lesquels nous disserterons largement mais sur lesquels nous pourrons dire rapidement ceci : à ce stade, les chameaux donnent une allusion sont rattachés  au royaume des Grecs car les Hashmonayim qui ont combattu les Grecs et les ont défaits étaient des personnes pratiquant le Hessed (Guemilout hassadim) l’expression guemilouth hassadim découle du mot gamal = chameau,  arrivent encore les bœufs et les vaches qui font allusion au royaume d’Edom en raison du verset des Psaumes XXII, 13 :  des taureaux nombreux m’environnent  סבבוני פרים רבים   et, enfin, les ânes et les ânesses ferment la marche : car c’est sur un âne que chevauchera le Mashiah pour aborder le septième millénaire. 

Le bœuf est l’emblème de la tribu de Yossef, fils de Rahel dont descendra le Mashiah ben Yossef tandis que le Mashiah ben David sera un descendant de la tribu de Yéhouda fils de Léa.

Dans la vision d’Ezéchiel lorsqu’il voit le char divin il y distingue la présence de l’homme, d’un lion, d’un taureau et d’un aigle qui sont tous l’illustration de la royauté dans son propre domaine dirigé chacun par l’homme, le lion roi des animaux, le bœuf roi des bêtes de somme, l’aigle, roi des volatiles.

Le rêve que fait Daniel le Prophète met en scène des animaux légèrement différents puisqu’il y distingue des animaux tout à fait particuliers ayant un rapport avec les exils. Ainsi, se trouve un lion ailé, un ours exhibant trois os de côtes entre ses dents, puis un tigre ou une panthère à 4 têtes et avec 2 paires d’ailes (donc 4 ailes) représentant l’empire et l’occupation de la Judée par les Grecs et leur politique d’annihiler le judaïsme. Ce qui devient effrayant c’est l’apparition d’un monstre horrible pourvu de dix cornes représentant les « règnes » catastrophiques qui se succédèrent notamment en Europe dont les Juifs eurent à pâtir comme l’Inquisition, le bolchévisme, le nazisme, etc….

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו

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