PARASHAT VAYESHEV 5784vendredi 8 décembre 2023, 25 Kislev 5784, 56ème jour de guerre – 63 ème jour de guerre


HORAIRES DU CHABAT EN ISRAËL ET DANS LE MONDE

NETANYA – 16h15 – 17h16
JERUSALEM – 15h55 – 17h15
HAIFA – 16h13 – 17h14
EILAT – 16h21 – 17h21
ASHDOD – TEL AVIV – 16h17 – 17h18
BEER SHEVA – 16h18 – 17h18
PARIS – 16h36 – 17h48
LOS ANGELES – 16h25 – 17h24
MIAMI – 17h12 – 18h08
NEW YORK – 16h10 – 17h14


LE REQUISITOIRE 

Dans un acte juridique où l’on requiert l’inculpation d’un quidam, en marge de chaque paragraphe apparaît la mention « étant donné que » ou « vu »…. Dans cette section, qui est souvent lue aux approches de hanouka, tous les versets commencent par la lettre « vav » en dehors de 8 versets. Tout se passe comme si le texte passait en revue tout l’historique des actes de Joseph qui « motive » la vente de Joseph par ses frères. 

Mais, pas seulement : la vie de Juda qui est intervenu en faveur de son jeune frère, est examinée et le début de la descendance « royale » de Juda est amorcée. Et sont rapportées les péripéties qui émaillèrent la vie de Joseph en Egypte jusqu’à son incarcération et pendant son incarcération En tout 112 versets dont 8 ne commencent pas par la même lettre.  

Certains Sages trouvent dans cette péricope une allusion à Hanouka  et d’autres tirent un parallèle entre cette parasha et la Meguila de Ruth car c’est dans cette sidra de VAYESHEV qu’est évoquée la descendance de Juda qui est la branche royale d’Israël et l’histoire de Ruth à la fin de laquelle se trouve l’énoncé de la descendance de Péretz, fils de Juda, aïeul du roi David lui-même aïeul du Mashiah. Rappelons, pour revenir à notre exposé de ce jour, que de toute la meguilat Ruth, tous les versets commencent par la lettre  « vav » sauf 8  tout comme dans Vayéshev !!! 

Rabbénou Behayé  tire un enseignement en rapport  avec la sidra et la fête de Hanouka en rappelant que si, dans toute cette portion de Torah seuls 8 versets font exception aux autres 104 versets commençant par la lettre « vav » c’est pour nous donner un « remez » (allusion) à Hanouka dont  le miracle fêté est rappelé par l’huile et par le fait que le chiffre 8 symbolise tout ce qui n’est pas naturel comme le miracle du kad hakemah car ce miracle non plus n’était pas une manifestation naturelle. 

Le grand tsadik, Rabbi Tsadok de Lubline,  expose son approche de Hanouka en posant la question de savoir pour quelles raisons est-il précisé dans la halakha que l’on doit disposer la hanoukia à gauche et que le père de famille doit se trouver au milieu, avec son talith entre la mezouza à droite et la hanoukia à gauche comme spécifié plus haut ? Parce que dit-il la mezouza et les tsitsioth sont des signes qui doivent rappeler constamment au Juif qu’il fait partie intégrante du peuple et, la hanoukia à gauche est, un peu comme les tefiline, qui coordonnent la pensée et l’action. De plus, si les olives risquent de provoquer un affaiblissement de la mémoire, l’huile d’olives renforce la mémoire pour que toujours nous nous rappelions les miracles faits par HaShem pour protéger et sauver Son peuple.  

Les lumières de Hanouka sont une allusion aux jours du Mashiah. Car la venue du 

Rédempteur est un évènement surnaturel ainsi que tout ce qui aura lieu en ce temps 

: le Temple qui descendra tout prêt des Cieux, la harpe dont les Léviim jouaient au Temple comportait 7 cordes alors, et, le temps venu, aux temps messianiques, cette harpe, comportera 8 cordes ! 

Lorsqu’HaShem a voulu créer l’Homme, les Anges L’en ont dissuadé et, lorsqu’IL  décida de faire don de la Torah, alors que Moïse escaladait le Mont Sinaï,  là encore les Anges ont fait remarquer au Créateur : « pourquoi donner cette Torah que Tu as écrite et qui existe depuis des lustres aux hommes »?  Le Tout Puissant leur dit : Moïse va vous répondre ! C’est alors que le plus grand des prophètes s’en prit aux Anges en les questionnant :  » que voulez-vous faire de la Torah ? Avez-vous été esclaves en Egypte et en êtes-vous sortis ? Avez-vous des parents pour les honorer ? Avez-vous la possibilité comme des êtres humains de mentir, voler, tuer …???? Alors, pourquoi voulez-vous la Torah ? Vous n’en avez pas besoin au contraire de l’homme !!! » Les Anges n’avaient rien à rétorquer. 

L’homme a besoin chaque jour à chaque seconde de se souvenir de son allégeance à l’Eternel et d’obéir aux lois que la Torah contient car cette Torah a été offerte au peuple juif mais elle se renouvelle chaque jour à chaque instant et elle vibre à chaque fois qu’un Juif étudie ce texte sacré et à chaque fois que celui-ci la commente et la diffuse. 

Depuis la lutte de Jacob avec l’ange – envoyé d’Esaü – qui toucha Jacob à la cuisse, à chaque génération se lève un persécuteur dont la finalité est de nuire au Juif en tentant de détruire ce que ce Juif possède de plus précieux : la Torah bikhtav (torah écrite) en interdisant le shabbat, la circoncision, l’étude et la Torah shébeâl pé (torah orale) en interdisant la transmission de cette loi et des additifs qui y ont été faits. 

Que s’est-il passé lors de la lutte de Jacob et l’envoyé d’Esaü ? Cet « ange » lutta pour essayer de toucher Jacob sur l’une de ses jambes : rappelons que d’après l’arbre séphirotique, la jambe droite et la jambe gauche sont rattachées à la sphère du Hod et à celle du Netsah ! 

Cet envoyé d’Esaü tenta d’atteindre les deux jambes de Jacob mais il n’atteignit que le « nerf » (sciatique) qui s’appelle en hébreu : le nerf « hanashé » dont le sens est « l’oubli » car son but final était d’obliger Jacob à oublier la Torah, l’étude et la pratique. C’est la raison qui poussa plus tard Joseph à appeler son premier fils Menashé car il voulut ainsi rendre grâce du fait qu’en Egypte il faillit tout oublier mais il n’en fut rien. 

Le Ari zal explique que lorsque Rabbi Shim’on bar Yoyaï s’enferma dans une grotte près de Lod, Eliahou HaNavi venait chaque jour enseigner les secrets de la Torah au « Rashbi » et à son fils Eléazar. Ces derniers vivaient enterrés dans le sable jusqu’au cou et ne se nourrissaient que de caroubes et d’eau qu’HaShem avait suscités dans cette grotte pour qu’ils pussent se dédier entièrement à l’étude de la Torah.  

C’est pourquoi il est écrit dans cet « hymne » à Shim’on bar Yohay qu’il a possédé le Hod et le Netsah ; la magnificence et la victoire car il a su se consacrer totalement à la Torah en brisant tous les obstacles. 

Il est écrit ainsi qu’en fournissant des efforts immenses, l’homme devient aussi pur et précieux que l’huile d’olives car l’olive, le fruit, tel qu’il est n’est pas agréable pourtant, en le pressant, ce fruit donne un liquide précieux sur tous les plans spirituels, matériels et même sur le plan nutritif. 

Dans peu de temps Hanouka arrivera et chaque soir la hanoukia recevra une lumière6 de plus huit jours durant.  Ces veilleuses feront régner dans tous les foyers juifs une lumière spirituelle pour repousser l’obscurité spirituelle dans laquelle voulurent nous enfermer les Grecs. 

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו

1/Selon les éditions l’un des versets doit être coupé en deux ce qui modifie le nombre de 8 à 9 versets et en fait tout de même un « lien » avec Hanouka comme il sera exposé plus bas.

2/ Dans le second livre des Rois, au chapitre 17  du verset 4  au verset 7, nous est conté le récit d’une pauvre femme s’adressa à Elisha le prophète, qui voyant dans quelle précarité cette femme se trouvait, il fit en sorte qu’avec l’aide de D tous les ustensiles qui étaient en sa possession et tous ceux qu’elle emprunta se remplirent d’huile (et de farine) miraculeusement et de cette manière elle put vendre une quantité d’huile qui lui donna le montant nécessaire à l’effacement de sa dette et à pouvoir se nourrir ainsi que tous les membres de sa famille. En vérité il existe un récit presqu’équivalent dans le premier livre des Rois avec Eliahou HaNavi. 

3/Rabbi Tsadok  HaCohen Rabinovitch de Lubline (1826-1900) était un grand penseur et il possédait également un très grand savoir en astronomie, algèbre et géométrie. Il était un adepte de la hassidout et a été un auteur prolifique


SIGNIFICATION DES HUIT BOUGIES DE HANOUCCA 

Dans tous les actes de notre vie, nous avons différentes façons d’appréhender tout ce qui  touche à notre quotidien : au premier degré ou de manière plus philosophique voire même  mystique. Dans le judaïsme, ces « degrés » sont au nombre de 4 comme nous l’avons souvent  vu pour la façon de comprendre le message de la Torah ou comme les 4 « fils » de la Haggada  de Pessah. 

Pour ce qui est de Hanoucca, il en est de même, nous pouvons allumer une bougie de plus  chaque soir de ces huit jours sans aller chercher plus loin mais il peut aussi y avoir d’autres  significations plus ésotériques. Nous allons essayer de répondre ici au désir de certaines  personnes de savoir ce qui se cache derrière ces flammes dansantes dans nos foyers. 

Les boîtes de bougies de Hanoucca ou de godets d’huile d’olives contiennent 44 unités allumables mais, déduction faite du « shamash » (le shamash ou serviteur est cette bougie ou  godet qui va servir à allumer les autres bobèches et c’est aussi cette flamme qui, en cas de  panne d’électricité par exemple, servira à éclairer sans que nous ne nous servions des lumières  de hanoucca comme source unique d’éclairage), restent 36 bougies à utiliser au long de la  fête. 

36 en soi est un chiffre dont la symbolique est élevée tels ces exemples : les 36 tsadikim sans  le mérite desquels le monde ne saurait continuer à exister, ou le nombre des traités de  mishna, et bien d’autres encore. 

De même qu’avant la fête de Pessah il est recommandé d’éliminer non seulement, tout le  hamets que contiennent nos demeures (sur le plan matériel donc), mais encore tout le  « hamets » que contient notre esprit, notre façon de vivre ou d’agir, pour Hanoucca, le fait de  procéder à l’allumage de bougies ne se limite pas au seul acte de craquer une allumette et de  créer une flamme sur un chandelier sur un plan matériel mais il faut aussi créer en notre esprit  et notre cœur une étincelle sur le plan spirituel et faire en sorte que cette étincelle écarte de  nos vies toute la noirceur ou toutes les ténèbres qui encombrent nos vies et prendre une part  grandissante dans l’application des lois de la Torah ne serait-ce que par un acte simple et à la  portée de tout un chacun : parler et adresser à D nos pensées, nos vœux et souhaits. Lui, saura  faire le tri et nous donner ce qui convient. En cherchant la lumière infinie, l’homme se  rapproche des sphères supérieures qui diffusent cette clarté particulière qui symbolise le « eyn  sof » (infini) ou le « monde » qui sera celui qui sera entièrement au shabbat de l’humanité. ( עולם .(-שכולו שבת ומנוחה לחיי העולמים 

Dans les additifs que contiennent les prières de âmida ou de birkat hamazone pour Hanoucca,  on peut remarquer que l’on cite le nom du père du « héros » de cette fête : « …Mattityahou ben  Yohanan »…. Le Maharal de Prague dans son ouvrage consacré à Hanoucca (Ner mitsva),  rappelle un principe énoncé dans la guemara berakhot : ונפלאות ניסים ,בחלום חנניה הרואה » יעשו לו ». 

Dans le nom du cohen gadol de l’époque est contenue une promesse émanant de deux  comportements dignes d’éloge : Mattityahou vient du verbe latet (donner/offrir) Mattityahou  vient de Matan- le don – et Yohanan vient du mot hen –grâce ou grace-. Ces deux noms sont  liés par leurs substantifs : Donner ou donation c’est netina (נתינה (dont le total est 515.  Demander grâce/supplication se dit tahanoun (תחנון (dont le total est 514 +1 (on adresse ses  prières/suppliques à D) = 515. Ces deux actions sont donc intimement liées et, de même que  la lumière jaillit et illumine autour d’elle pour éliminer tout ce qui est obscur, le don, tel le don de soi, a le pouvoir d’inonder de lumière tout ce qui l’entoure (et même tous ceux qui  l’entourent). C’est aussi ce qu’explique le Zohar : en donnant et en priant, l’homme s’élève au dessus du reste de la Création et, en s’efforçant de se surpasser, il se donne des chances  d’atteindre au plus haut. Ainsi l’homme parviendra, dans ce don de soi, à se rapprocher de la  Sainteté et à faire briller en lui la lumière de la Torah. 

Dans un cours précédent sur le « etz hahayim » ou arbre séphirotique, nous savons que chaque  membre du corps humain est en corrélation avec une sphère en particulier. En faisant  abstraction de la sphère « keter » se rapportant au monde spirituel supérieur et à la sphère  « malkhout » (qui est une sphère complémentaire de « bina » et qui représente la volonté et la  perception humaine du spirituel) nous obtenons huit sephiroth. Huit pour les huit jours de  Hanoucca. Ainsi, en allumant soir après soir ces lumières, nous aidons spirituellement notre  âme à se reconstruire pour rejoindre la lumière intense et infinie des sphères les plus hautes. 

Pour ce qui se rapporte aux deux bénédictions que l’on doit réciter chaque soir avant  l’allumage, il y a lieu d’attirer l’attention sur un point particulier : certains rituels comportent  le mot « shel » avant « ner hanoucca » (….lehadlik ner « shel » hanoucca). La recommandation est  de ne pas mentionner le mot « shel » mais de dire « lehadlik ner hanoucca » pour la raison  suivante : chacune des deux bénédictions comporte treize mots (en contre partie des 13  attributs de miséricorde) et ensemble ces deux bénédictions comptent 26 mots en contre  partie du Shem (tétragramme dont la valeur numérique est 26). Enseignements du Ari zal et  du Ben Ish Hay. 

Dans peu de sources on trouvera comment doivent se conduire une personne aveugle, un  sourd ou un muet (pas un sourd-muet dont le statut est tout-à-fait différent) Ces personnes  doivent allumer les bougies. Une personne aveugle, si elle connaît les berakhot par cœur,  pourra les réciter et, devra être assistée par guidance pour l’allumage, à moins que cette  personne vive en collectivité auquel cas l’obligation sera d’écouter les berakhot et de  répondre « amen ». Pour les personnes sourdes ou muettes, elles doivent lire les berakhot et  allumer par elle-même. Une personne sourde et muette est dispensée. Dans tous les cas, il  vaut mieux poser la question à un rav de votre communauté. 

En concentrant sa volonté de ré initier son âme au moment de procéder à l’allumage, l’homme  parvient à élever celle-ci à un niveau de spiritualité tel qu’il sentira qu’il est un instrument  pour diffuser autour de lui, pour lui et les autres, la lumière et la joie tout en donnant de lui même et en recevant des autres (rien n’est à sens unique). 

De cette façon, allumer les bougies à chaque soir, propose à chacun (selon son essence  spirituelle) une nouvelle ouverture qui permettra l’expression véritable de notre « moi »  intérieur. 

La première bougie correspond à l’observation et permet ainsi de se tourner vers ce moi  intérieur avec ses forces et ses faiblesses, avec les possibilités qui lui sont offertes car, plus ce  moi se renforce et regarde vers les autres et vers HaShem, plus il lui est possible d’atteindre  aux degrés supérieurs.  

La deuxième bougie correspond à l’écoute : il faut consacrer du temps à notre âme et écouter  ce qu’elle a à nous dire afin de faire en sorte qu’elle s’épanouisse, qu’elle baigne en pleine  lumière, et que nous puissions parvenir à corriger ce qui n’est pas parfait en nous.

La troisième bougie correspond à notre mental, le psychisme, les pensées les plus intimes, les  plus secrètes, celles que nous n’extériorisons pas car nous craignons d’être tournés en  dérision, ou bien parce que nous pensons être les seuls à avoir de telles pensées…. Parfois  nous pensons que nous sommes dans le bien, mais parfois que nous ne sommes pas sur le  bon chemin. La vérité se trouve dans l’orientation que nous devons donner à nos réflexions.  Ceci est un effort positif à faire : toujours s’orienter vers le bien et agir dans et vers le bien  sans attendre que les choses changent d’elles-mêmes car, sans notre volonté d’agir pour que  les choses se fassent, rien ne changera. La volonté de faire évoluer les pensées et réflexions  vers le bien ne doit pas être empreinte de notre désir de mieux nous sentir par la suite mais  de faire le bien pour le bien. 

La quatrième bougie correspond à la parole qui, souvent, sert à exprimer ces pensées. Et  savoir comment le faire de façon à ne pas blesser ni outrager involontairement quelqu’un. De  façon à ne pas entraîner quelqu’un à avoir de mauvaises pensées à cause de ce que nous  pourrions avoir été tentés de dire ou à cause de la façon que nous avons eue de nous adresser  à lui. Car, tout ce qui se rapporte à la parole peut être perçu en bien ou en mal par notre  interlocuteur mais aussi par nous-mêmes et c’est ainsi que s’entend l’adage : « sois bon pour  les autres, tu le seras bien plus pour toi-même ». 

La cinquième bougie correspond aux sentiments. Les pensées siègent dans le cerveau /  l’esprit. Les sentiments siègent à la fois dans le cœur et dans l’esprit. C’est donc grâce aux  sentiments que se construit un lien solide entre le corps et l’âme. Lorsque l’on exprime, par la  parole les sentiments ressentis, ces sentiments peuvent s’intensifier tout comme la flamme  qui lorsqu’on l’allume est faible mais se renforce et luit très fort, comme s’il s’agissait d’une  source d’énergie. A l’instar de la flamme, il faut donner la possibilité aux sentiments de  s’exprimer pour s’amplifier à défaut de quoi, cette énergie étouffée manquera à l’âme. 

La sixième lumière correspond au cœur qui bat en nous grâce aux différents sentiments qui  lui procurent de la joie et de l’énergie. Le cœur est le siège de l’amour – peu importe de quel  amour il s’agit- tout comme l’esprit est le siège des pensées. Il est un élément vital du corps  humain tant sur le plan physique que spirituel. Matériel que spirituel. En mystique juive on  aime rappeler que le mot « esprit » ou שכל) sékhel) est constitué des initiales de trois organes  vitaux : sékhel-kaved-lev ou לב-כבד-שכל. La sixième bougie vient rappeler que tout comme  l’air la lumière est indispensable pour que le cœur fonctionne et par là-même, le corps tout  entier. 

La septième lumière correspond à la raison de vivre. Ce qui fait que nous ressentons l’envie  d’aller de l’avant, de progresser, de nous perfectionner, c’est cette étincelle, ce point de  départ de la lumière. Cette étincelle que nous percevons en dehors de nous ou en nous et qui  va faire jaillir une lumière interne intense qui va gagner notre cœur et notre esprit. De cette  étincelle va jaillir aussi une joie intense qui va habiter tout notre corps, notre esprit et va  permettre à notre âme de s’épanouir et de retransmettre autour de nous une auréole qui va  influer sur l’entourage et sur nous. 

La huitième lumière correspond à l’Unicité de D. Le huitième soir de Hanoucca, le chandelier  brille de 1000 feux. Une à une, soir après soir, nous avons été tenus en haleine, nous avons  « construit » quelque chose : nous avons affirmé et affermi notre foi, notre confiance et notre  Amour pour HaShem. Nous avons chanté ce miracle que D a fait il y a plus de 2165 ans ! En  allumant cette huitième bougie, c’est la plénitude que nous contemplons.

Bien que les deux premières lumières aient correspondu à deux des cinq sens du corps humain  (la vue et l’ouïe), l’ensemble des significations est centré sur l’aspect métaphysique et  concerne, en réalité, la nourriture spirituelle de l’homme juif autour de l’Unicité de D. Jour  après jour, nous avons « intéressé » les différentes parties de notre être-âme, pour que notre  corps et notre esprit tout entiers, au huitième jour, puissent se concentrer autour de notre  Créateur avec une foi pleine et entière. 

Que notre esprit ait la force spirituelle de puiser à travers l’énergie de ces lumières de chasser  toute l’obscurité qui se trouve à l’extérieur comme à l’intérieur. 

Caroline Elishéva REBOUH.

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