PARASHATH VAYEHI 5784 – vendredi 29 décembre 2023, 17 Tevet 5784, samedi 30 décembre 2023, 18 Tevet 5784 – 84 ème jour de guerre


HORAIRES DU CHABAT EN ISRAËL ET DANS LE MONDE

NETANYA – 16h23 – 17h25
JERUSALEM – 16h03 – 17h25
HAIFA – 16h18 – 17h19
EILAT – 16h26 – 17h26
TEL-AVIV / ASHDOD – 16h25 – 17h26
BEER SHEVA – 16h22 – 17h23
PARIS16h43 – 17h57
MARSEILLE – 16h52 – 18h00
LOS ANGELES – 16h27 – 17h27
MIAMI – 17h18 – 18h21
NEW YORK – 16h18 – 17h23

Bien entendu cela fait des millénaires que nous attendons de pouvoir retourner prier et proposer nos offrandes au Sanctuaire……….. et que nous attendons que le mal disparaisse enfin pour que nous puissions vivre et être heureux…


L’ADIEU DU PATRIARCHE 

C’est avec ces derniers chapitres que va se terminer le premier des cinq  volumes du Pentateuque qui a évoqué les prémices du monde et de l’Humanité,  puis les prémices d’un peuple choisi, terme traduisant du mieux possible  l’expression caractérisant le peuple juif ou « AM SEGOULA« . 

La semaine précédente les douze frères pratiquement réunis, s’organise  l’accueil chaleureux, en Egypte, de cette famille renommée qu’a formé Jacob,  le Patriarche. 

La Torah commence ce dernier chapitre par l’annonce de la disparition du  Patriarche et, au contraire des autres personnages importants de cette illustre  famille l’âge est énoncé de manière différente : en effet, il est dit qu’il a vécu 7  années et 40 années et 100 années tandis que pour les autres comme Sarah  ou comme Abraham on écrit les centaines, les dizaines d’abord et les unités à  la fin… Ce fait étrange intrigue les exégètes et ils s’interrogent tous sur ce fait que Jacob ait vécu 33 années de moins qu’Isaac, son père, qui  vécut 180 ans… 

Rashi de Troyes, ainsi que le « Kli Yakar »1 s’interrogent en scrutant les textes  précédents cette dernière péricope et ils arrivèrent à des conclusions très  proches les unes des autres car, il n’est, en effet, de secrets pour personne que  de constater que la vie du Patriarche fut, « compliquée » et jonchée de difficultés  : sa fuite du foyer paternel, son mariage retardé avec Rahel, les difficultés de  cette dernière à enfanter, puis sa mort prématurée, le viol de Dina et la vente  de Joseph…. 

Lors de son premier entretien avec le Pharaon, Jacob a l’air, en évoquant son  âge, de se plaindre et cela « serait » retenu contre lui d’après certains  commentateurs tandis que pour d’autres, ce qui lui aurait nuit fut la malédiction  qu’il prononça devant son beau-père « celui chez lequel seraient trouvées tes  pénates qu’il ne vive point » et Rahel mourut or, il se trouve que le mot « vayehyé »  est d’une valeur numérique de 33 exactement le nombre d’années qu’il aurait  pu vivre pour atteindre le même âge que son père. 

D’autres Sages considérèrent qu’en réalité, Jacob est décédé au moment où  ses descendants allaient tomber en esclavage ce processus s’étant enclenché  progressivement : ainsi, lorsque la famine commença en Egypte, deux années  de famine furent décomptées jusqu’à l’arrivée de Jacob, puis, le patriarche et  sa famille s’installant à Goshen, la famine fut suspendue mais, 17 ans plus tard,  lorsque le vénérable vieillard s’éteignit et que tout le pays le pleura, l’eau et la  nourriture vinrent à manquer pour contrebalancer les 7 années d’abondance  qui avaient déjà eu lieu. L’amertume de la population s’exprima alors  progressivement, au-fur-et-à-mesure que grandissait la misère…. 

En mourant, il n’eut pas le désagrément de voir ses descendants souffrir de  maltraitance. Cette souffrance alla crescendo au-fur-et-à-mesure que Joseph  perdit de prérogatives dans son rôle de vice-roi d’Egypte et de la disparition des  douze fils de Jacob… Mais, petit à petit, les fils de Jacob moururent et tous  furent enterrés en Israël sauf Naphtali. Joseph fut immergé dans son  sarcophage dans les eaux du Nil car, il savait que cet exil en Egypte se  prolongerait mais il fit prêter serment d’être ensuite enseveli en Canaan… 

Joseph fut celui qui vécut le plus longtemps en Egypte étant donné qu’il arriva  en ce pays à l’âge de 17 ans et y vécut jusqu’à l’âge de 110 ans soit il vécut en  Egypte 93 ans. Lévy vécut en Egypte 89 ans … Pour les autres frères on ne  connaît pratiquement que l’âge auquel ils sont morts2

La Torah désigne un lieu en chemin dont le nom laisse pensif : en traduction  française il est appelé : « l’aire du buisson » et en hébreu il se dit « goren haated »  car il s’agit d’un lieu que l’on veut rendre inaccessible à l’homme en y semant  des broussailles épineuses. Le premier mot du terme hébraïque האטד גורן vient  du mot grain3 dit le « Keli Yakar »4 car, explique-t-il, lorsque sévit la famine,  pour qu’une récolte ne soit pas volée on l’entoure de broussailles. Si la période  est à l’abondance, nul n’est à la recherche d’une graine perdue au contraire  d’une période de famine où tout est bon à prendre.  

A la mort de Sara, certains exégètes ont trouvé l’explication au fait que l’âge de  la défunte est détaillé et ici, ils ont trouvé aussi comment commenter l’âge  auquel était parvenu le patriarche. Il était âgé de 130 ans lorsqu’il est arrivé en  Egypte où il a vécu 17 ans. Pendant ces 17 années, Jacob et Joseph ont étudié  ensemble non seulement la Torah mais aussi 5 sur les 6 sidré Mishna. Cet  enseignement nous parvient de Rabbi Yéhouda HaNassi à propos duquel il  est dit qu’il était l’essence de l’âme de Yaakov Avinou.  

Se pose la question de savoir sur quoi étaient écrits les textes à étudier ? Rabbi  Hiya a déclaré qu’au début (« beréshit ») des graines de lin furent plantées  pour que soient récoltées les plantes et que puissent être tissées les fibres et  en faire des filets avec l’aide desquels furent capturées des chèvres qui furent  élevées puis, abattues et leur chair distribuée aux indigents et leurs peaux  traitées en parchemin pour l’écriture de la Torah puis de la Mishna et, l’on dit. 

Ainsi déduit-on les âges à leur décès des fils de Jacob d’après les dates données par le livre « Seder  HaDoroth » (livre des générations du Rav Yéhiel ben Shlomo Halperine Rav de Minsk en 5529 soit 1768.  Les chercheurs se basent également sur le « Sefer HaYouvalim » ou livre des Jubilées, livre apocryphe  dont certaines parties furent retrouvées lors de fouilles dans le désert de Judas et écrit en hébreu  biblique. 

Si, à présent, nous faisions un essai ? Celui de savoir quel est le point commun  à toutes ces questions, nous verrions qu’en fait, tous ces sujets tournent autour  de la même idée : celle de définir d’emblée l’intention initiale, ou, l’intention  primaire de chaque acte que l’être humain envisage d’effectuer et de vouer  chaque acte de sa vie à une motivation interne et sacrée : si, par exemple, un 

quidam doit acheter un logement faire en sorte qu’il ait un endroit pour y  construire chaque année sa soucca, ou bien que son futur logement soit proche  d’une synagogue ou d’une maison d’études de manière à ce que la situation  de l’appartement lui permette d’étudier ou de prier plus facilement etc… 

C’est pour cela que Juda est allé en reconnaissance à Goshen, pour y établir  un lieu d’études, et c’est pour cela qu’Abraham a planté des cèdres : pour que  leurs planches puissent servir à la construction du Tabernacle dans le désert  et pour celle du Temple de Salomon beaucoup plus tard, car chaque chose doit  pouvoir se projeter dans l’avenir qu’il soit plus ou moins proche et il en est de  même pour le jeûne du 10 Tévet (qui aura lieu ce jeudi) car de tous les jeûnes  du calendrier juif (en dehors de Kippour) il est le seul à ne jamais tomber un  shabbat et même si cela était, il ne serait pas repoussé pour une simple raison :  il s’agit d’un jeûne qui, s’il tombait un shabbat, n’annulerait pas le kidoush du  vendredi soir ni le repas du vendredi soir, il serait permis de boire et manger  avant le lever du jour et il ne durerait pas au-delà de 25 heures mais durerait  bien moins. La raison donnée pour ce jeûne est qu’il vient avertir d’une  catastrophe à venir pour laquelle il est encore possible de faire teshouva et de  revenir en arrière………Mais surtout, la Cabbale nous enseigne que le 10  Téveth, HaShem s’entretient chaque année avec toute l’assemblée des Anges  pour savoir si cette année sera celle de la construction du 3ème Temple !!!! Il  faut, en conséquence, toujours considérer la projection d’un acte, d’un fait, d’un  évènement pour pouvoir modifier les conséquences. Il faut surtout et toujours  que la sainteté soit le point de départ de toute chose. 

Il est un point que je voudrais souligner : la Torah, en narrant le voyage de  descente tant physique que spirituelle vers l’Egypte, Jacob avait tenu à passer  par Beer Shéva. Son but était de « récupérer » un bien appartenant à son grand père Abraham. De quoi s’agissait-il ? De par son esprit prophétique, Abraham  savait que viendrait un jour où HaShem réclamerait des planches de cèdre pour confectionner Sa Maison et donc, il planta des cèdres qui seraient « purs » et  resteraient indéfiniment car, plantés là dans un but « sacré »…. 

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.

1/ R’ Shlomo Ephraïm de Lounschitz 16ème/17ème siècle (1550-1619 à PragueComme beaucoup il est  nommé d’après le titre de son œuvre maîtresse.) et n’entreprit de rédiger son commentaire sur la Torah  qu’en 1601 après qu’il fût tombé gravement malade. Lounschitz est appelée en tchèque Leczinka d’où  fut issue Marie Leczinka épouse de Louis XV…  

2/ de ceux qui eurent le privilège d’étudier sur ces parchemins qu’ils n’oublièrent  jamais un mot de ce qu’ils étudiaient. 

3/ Les mots grain/graine – bien que les étymologistes (qui ne sont pas hébraïsants) disent que la racine  vient de granus en latin – viennent de l’hébreu guimel-resh-âyine-noun. 

4/ Kli Yakar, ou Rabbi Shlomo Ephraïm de Lunschitz, qui vécut au XVIIème siècle (1550-1619) et qui,  après une très longue maladie, prit la décision de rédiger son commentaire sur la Torah.

5/ Car il existait un culte idolâtre qui se rendait dans des bosquets de cèdre notamment. Il procéda donc  à la culture de cèdres qui seraient épargnés de ce culte et, d’ailleurs, il planta aussi des chênes à l’ombre  desquels il siégeait et hébergeait ses hôtes. 

6/ Car ces arbres jouiraient d’un statut spécial : jamais un ver ou un parasite ne viendrait l’empêcher de  croitre ou de se multiplier ce qui est écrit : עומדים שיטים עצי des arbres persistants

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