La vraie contribution des sefaradim à la construction et à la création de l’État d’Israël, 6 minutes pour comprendre ce que l’on vous cache depuis des décennies.

Ce texte (qui vous prendra 6 mn à lire), va réparer une injustice sur l’immigration sépharade qui a précédé, ce que l’on appelle aujourd’hui la première Alya.

Voici la vérité historique sur les juifs sépharades à l’origine de la révolution sioniste, c’est une partie méconnue de l’histoire des juifs d’Afrique du nord et des Balkans.

Cette glorieuse vérité est enfin dévoilée. Vous découvrirez la réelle contribution des séfarades à la création de l’état d’Israël.

Il s’agit de l’énorme contribution de ces juifs à l’Etat d’Israël, avant et après sa création.

Ces informations importantes sont méconnues par la grande majorité d’entre nous, et pour cause, elles ne figurent sur aucun programme éducatif en Israël. Il nous a donc fallu aller chercher dans les archives et les sous-sols.

Aujourd’hui plus que jamais, nous devons mettre cela en avant et faire prendre conscience du passé glorieux et de la grande contribution de ces juifs à la construction du pays.

Un exemple parmi tant d’autres… Le formidable travail du rabbin David Ben Shimon , qui a fondé les quartiers de Mahané Israel et de Maaravim à Jérusalem, avant même les premières Alyot enseignées et célébrées. Un chapitre méconnu de l’histoire de Jérusalem.

Nous serions heureux, que vous puissiez nous aider, afin de promouvoir ces travaux de recherche, de documentation et de diffusion auprès du grand public et également auprès du ministère de l’Éducation nationale. Les programmes scolaires doivent intégrer ces sujets au même titre que les autres.

Dernièrement, Yehoram Gaon, le célèbre chanteur, acteur et homme public israélien a réagi à une Déclaration raciste de l’ancien maire de Sderot, Eli Moyal, à propos des Juifs marocains.

Vous comprendrez un peu plus loin, pourquoi en est-il venu à dire ces propos.

Pour le moment, Voilà le texte de Yehoram Gaon.

Eli Moyal a dit, entre autres choses bien sûr, je cite :

« C’est une bonne chose que les Ashkénazim aient accueillis en Israël les sefaradim et non l’inverse. Autrement, les sefardim auraient établi un État arabe supplémentaire au Moyen-Orient.

Si les sefaradim avaient immigré en premier, il y aurait dans la région, une monarchie en ruine de plus. » – fin de citation

Ma réflexion contre Moyal n’est ni intellectuelle ni communautaire. Les faits ne sont tout simplement pas vrais.

Il est faux de dire qu’à un moment, les Ashkénazim aient reçu les juifs orientaux.

Du coup, je comprends mieux l’œuvre d’une vie, de mon père, l’historien Moshé David Gaon Zal, qui a écrit, il y a exactement 80 ans, le grand livre historique: « Les Juifs d’Orient en Terre d’Israël ».

Mon père y explique de façon claire et nette les raisons pour lesquelles il a écrit ce livre.

Je le cite :

« Mon ambition est de faire la lumière sur la vie des juifs orientaux en Terre d’Israël au cours de ces derniers siècles, une vérité qui guidera mes pas, tout au long du récit. Ce livre n’a pas été fait avec l’intention et le désir, A Dieu ne plaise, de porter atteinte aux nombreux mérites, de la communauté ashkénaze, qui a été un des piliers majeurs, par sa contribution à la croissance, et au développement de l’établissement du peuple juif en Terre d’Israël, mais il convient de noter qu’à partir de 1810, les ashkénazim, s’établissent de façon temporaire, et ont contribués au développement du pays au même titre que les sefaradim. Outre le fait qu’ils s’étaient établi depuis bien plus longtemps, les sefaradim ont pris sur eux, d’endurer toutes les difficultés et les souffrances les plus diverses et inhabituelles de la terre, ils ont lutté avec beaucoup d’insistance et de persévérance.

Malheureusement, l’histoire de la grande majorité des juifs d’origine d’Afrique du nord et des Balkans, établis à l’époque en Israël, a disparu des livres d’histoires de notre État, et des encyclopédies.

Les annales du sionisme parlent d’une première immigration et du début de l’établissement des juifs qu’à partir de 1882, correspondant au début du sionisme politique par Herzl lors du congrès sionistes en 1897.

Les livres d’histoires qui traitent de cette période et enseignés dans tout le pays, décrivent Israël d’avant l’année 1882, comme un pays désertique et sauvage.

En réalité, la révolution sioniste a démarré depuis le début du 19 ème siècle avec l’arrivée des Juifs d’Afrique du Nord, et des Balkans, qui ont changé les codes de pensées et de comportements des habitants du pays qui fonctionnaient jusqu’alors. Les habitants s’étaient établies autour des quatre villes saintes : Jérusalem, Hébron, Tsfat et Tibériade et vivaient de charité venant de l’étranger, de travail manuel et de la vie créative.

Ces sefaradim de la première heure, ont fait revivre les villes côtières de Yafo, Haïfa et Akko, villes qui étaient à l’époque en ruines. Ils ont mis en place toute l’infrastructure initiale, afin de permettre le développement de ces localités.

Ces premiers habitants ont révolutionné les codes dans tous les domaines de la vie, dans un Israël plus neuf et plus moderne. Cela concernait le commerce, l’économie, l’agriculture, la construction, les banques, les assurances, le commerce international, la culture et le sport.

Certains d’entre eux ont occupé des postes importants auprès des gouvernements locaux, et ont représenté en Israël, les puissances étrangères telles que l’Angleterre, la France, l’Espagne et le Portugal.

Les premiers Olim venus d’Europe n’auraient jamais pu s’installer en Israël sans l’aide et l’implication des sefaradim déjà sur place. Ils ont joué un rôle crucial dans l’obtention des visas, l’achat de terrains, l’obtention de permis de construire et la mise en place des circuits de transfert d’argent.

Parmi les fondateurs de Rishon Letsion, par exemple, nous avons Haïm Amzalag du Maroc, en tant que vice-consul d’Angleterre en Terre d’Israël. Il a permis l’achat de plusieurs terrains à Rishon Letsion, il a facilité l’obtention des permis de construire et la construction des premiers bâtiments de cette commune.

Yossef Navon -Né en 1858 à Jérusalem, fils d’une famille Séfarade, originaire de Turquie et du Maroc, qui a étudié au Talmud Torah et a terminé ses études en France. Il a reçu la légion d’honneur du gouvernement français, décoré également par l’empire Ottoman de la prestigieuse Medjidieh.

Il a été le grand entrepreneur, et le principal élément moteur dans le processus de financement du début de l’infrastructure de transport moderne en Terre d’Israël, et entre autres, de la construction de la ligne de train de Yafo à Jérusalem.

La famille Shlouch – Une magnifique saga familiale qui commence avec le grand-père Aharon qui a immigré à Yafo depuis l’Algérie et faisait partie du premier groupe d’habitants qui ont reconstruit la ville de Yafo en ruine, et ont percé ses anciens murs. Yafo sera plus tard le facteur d’ancrage et la base centrale autour de laquelle tous les premiers villages autours seront construits. Mikvé Israël, Petah Tikva, Rishon Letsion, Guedera et Rehovot. Les fils d’Aharon Shlouch ont fondé une entreprise de matériaux de construction, ils seront les entrepreneurs principaux dans la construction de Tel-Aviv.

Le petit-fils d’Aharon Shloush, Moshe, était le maire de la municipalité de Tel Aviv après Meir Dizengoff, pendant une courte période en effet. Il fut une figure clé de la ville concernant le développement du commerce, de l’économie, de la culture, du divertissement et du sport.

Il a eu le mérite d’être parmi les fondateurs de l’Orchestre philharmonique d’Israël et de l’Opéra d’Israël.

Je voudrais dédier à M. Eli Moyal une page du livre de mon père (page 379) traitant des racines généalogiques de la famille Moyal et présenter le personnage d’Avraham Moyal, je cite :

« Avraham Moyal naquit à Rabat au Maroc en 1850 et mourut en 1885. Ses nombreux talents furent reconnus par les autorités de l’époque dont il a été très proche, il usa de son influence pour aider au développement de villes nouvelles en Terre d’Israël. Il a été le conseiller principal du Baron de Rothschild concernant tous les investissements du Baron en Israël. Ils étaient très proches et rien ne se décidait sans son aval et ses conseils.

Concernant Hovevey Zion, (qui était l’Organisation à l’origine du sionisme moderne d’Europe de l’est) elle a confié ses affaires à Moyal, ils ont trouvé en lui le seul homme qualifié pour cette mission, tant par ses connaissances que par son dévouement envers le peuple. Ce choix s’est avéré judicieux et a satisfait les dirigeants de l’organisation.

Les juifs russes et Léon Pinsker à leur tête, au même titre que beaucoup de dirigeants juifs dans le monde, appréciaient beaucoup les connaissances et les conseils de Moyal. Sans son influence et ses éclairages, toute intervention juive de l’étranger, se faisait dans un brouillard complet.

Moyal a toujours protégé la jeunesse de BILOU (groupe de jeunes juifs russes pionniers dans le mouvement d’installation des Juifs en Terre d’Israël à la fin du XIXᵉ siècle) et a essayé d’égayer leur vie et leur destin.

Nous sommes convaincus que la très grande majorité des israéliens n’ont jamais entendu parler d’Avraham Moyal et de ses amis sefaradim. De l’importance de leur contribution, dans la création de l’État d’Israël, puisque les livres d’histoire et ceux de l’éducation nationale n’en parlent pas.

Eli Moyal était un homme de convictions, mais il s’est lourdement trompé. Je résumerais mes dires en une phrase : »La révolution sioniste a effectivement eu lieu au début du XIXe siècle avec l’arrivée des Juifs d’Afrique du Nord et des Balkans qui ont changé le code de pensée et de comportement des habitants du pays à ce moment-là. » Fin de citation.

Il s’avère que les juifs d’orient sont venus en premier, ce sont eux qui ont accueilli les premiers immigrants qui faisaient leurs Alya et ont été l’infrastructure et la base de l’établissement des juifs qui sont venus par la suite.

Yehoram gaon termine ce texte par une citation juive bien connue,

Et vint à Sion le libérateur. ובא לציון גואל.

Là se termine le texte de Yehoram Gaon…

Maintenant vous avez compris pourquoi Eli Moyal, ancien maire de Sderot, a fait cette déclaration incroyable contre les siens, il ignorait tout simplement ce que ses ancêtres ont fait pour le pays.

Il s’est contenté de répéter, ce qu’on lui a enseigné, sur les premières Alyot de masse des sefaradim. S’il savait ce que je viens de vous dire, il n’aurait jamais osé dire une chose pareille.

Parler de Shoah c’est aussi parler des massacres de juifs en Algérie et en Tunisie et du rôle du Maroc dans le sauvetage des juifs d’Europe, cela non plus n’est pas enseigné comme il se doit.

Nous avons tous, en tant que peuple juifs, habitant ici en Israël ou en diaspora, l’obligation de participer à une information plus juste et plus complète, sur la contribution des sefaradim à la création de l’État d’Israël. Nous comptons sur vous pour nous aider et nous encourager dans notre devoir d’information.

Rony HAYOT pour Ashdodcafe.com

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