PARASHATH PEKOUDEY 5784 – Vendredi 15 Mars 2024, 4 Adar II 5784 
Samedi 16 Mars 2024, 5 Adar II 5784

Ce chabat, nous lisons la dernière paracha du livre de Shemot.
Le livre de Shemot qui commence avec les Bné Israel esclaves en Égypte se termine avec un peuple devenu libre, qui a reçu la Torah et qui est responsable de ses actes et de son avenir.
Dans notre paracha, la construction du Mishkan par Betsalel et Elihav est décrit en détail. Chaque détail du Mishkan, de ses ustensiles, des vêtements des Cohanim et même de la cour est décrit dans la paracha qui se termine par l’inauguration du Mishkan le premier jour du mois de Nissan.

HORAIRES DE CHABAT, paracha PEKOUDEI

NETANYA – 17h28 – 18h26
JERUSALEM – 17h07 – 18h25
HAIFA – 17h28 – 18h26
EILAT – 17h28 – 18h25
ASHDOD – 17h29 – 18h27
BEER SHEVA – 17h29 – 18h26
PARIS – 18h38 – 19h45
MARSEILLE – 18h27 – 19h29
LOS ANGELES – 18h43 – 19h40
MIAMI – 19h12 – 20h05
NEW YORK – 18h45 – 19h45


PARASHATH PEKOUDEY 5784 

AIDE-TOI, LE CIEL T’AIDERA !  

Lors du shabbath précédant rosh hodesh adar (le second adar lors d’une année  embolismique) dans toutes les communautés juives du monde, on procède à la lecture  des « parashoth spéciales » qui sont : shekalim, zakhor (avant Pourim), parah ou la  vache rousse, puis shabbath HaHodesh marquant l’arrivée du mois de nissan. Ce  shabbath précédant rosh hodesh adar shéni a été donc « shabbath shekalim » soit  l’ordre de donner un demi-shekel par personne (en principe on donne 1/2 shekel par  personne mâle de 20 à 57 ans) et, avec cet argent, le Cohen achetait tout ce dont on  avait besoin au Temple pour le fonctionnement quotidien et les sacrifices, l’encens  etc… 

Bien que ce shabbath shekalim ait déjà eu lieu (hier) nous en parlerons tout de même  un peu car il entre dans l’ordre des choses de parashath pekoudey. 

Mais, le demi-shekel était aussi un moyen de procéder au dénombrement car, on ne  compte pas, dans le judaïsme, les personnes comme on compterait les bêtes d’un  troupeau… 

On retrouve très souvent dans les commentaires que l’on compare fréquemment  Pourim et Yom HaKippourim (Yom Kippour) et lev mois d’Eloul au mois d’Adar… Pourquoi ? Si on a écrit que les lettres d’Eloul sont l’anagramme de Ani Ledodi Vedodi  Li (je suis à mon bien aimé et mon bien aimé m’appartient) d’autres trouvent en E. L.  OU. L une autre anagramme : Ish Leréêhou OUmatanoth Laévyionim qui propose un  lien direct avec Pourim et, de même que nous faisons teshouva un mois avant de  jeûner pour Kippour, à Suse, devant le danger capital qui menaçait les Juifs des 127  provinces sous le règne d’Assuérus, et donc, ils firent teshouva et jeûnèrent pour  demander très fort à l’Eternel de veiller sur eux et de les sauvegarder. 

De même qu’Eloul prépare notre mental et notre corps à Tishri, Pourim nous prépare  à Pessah !! 

La péricope de cette semaine reprend toute la relation de la fabrication de tous les  ustensiles kedoshim qui vont orner le Mishkan et dont tous les cohanim pourront  utiliser lors de l’exercice du culte. Si la Torah reprend cette narration une fois de plus  c’est pour que tout un chacun se sente concerné par le culte bien que les cohanim  aient reçu cette tâche en particulier. 

Devant l’exposé de Moshé Rabbénou qui rend des comptes envers HaShem et devant  tout le peuple des dons reçus en or, en argent, en cuivre, le grand exégète de Troyes,  Rashi, pose la question de savoir pourquoi un grand homme comme Moïse prend-il soin, de tout rapporter ? Qui aurait eu l’impudence de douter de la probité de  l’Homme de D ? Si cet homme avait eu des intentions malhonnêtes aurait-il arrêté le  peuple dans son élan d’offrandes ? S’il avait voulu s’approprier un tant soit peu des  matériaux précieux, il aurait laissé s’amonceler les offrandes et n’aurait pas freiné les donateurs….(Ibn Ezra) Ce rapport vient fournir des renseignements dans les moindres  détails afin que nul n’ignore que TOUT avait été utilisé. 

D’autre part, Moïse ne possédant rien, les gens auraient pu penser qu’il aurait pu faire  main basse sur certaines matières de manière à s’enrichir…. C’est pourquoi, avant  même qu’à cause du Yetser HaRa (mauvais penchant) de chacun soit formulé un seul  doute, Moïse rend des comptes exacts sans laisser un seul coin d’ombre. 

Se pose une autre question d’importance : lors de « l’opération » du mahatsith hashékel  (le demi shekel à offrir), Moïse n’a rien donné sinon cela aurait été mentionné ! En ce  cas pourquoi a-t-il été exempté ? ou mieux encore : pourquoi n’a-t-il pas donné quoi  que ce soit ? Bien entendu, les réponses de nos chers penseurs sont variées : étant  donné que les teroumoth sont destinées à racheter la faute du veau d’or, ceux qui  étaient présentslors de la « fabrication » du veau d’or devaient faire une offrande pour  se faire pardonner et, tous avaient de l’argent, de l’or, du cuivre, des bijoux, des  troupeaux, des ânes… mais lui, Moshé ne possédait rien et, de plus, il n’était pas  présent puisqu’il se trouvait dans les cieux avec HaShem, écrivant la Torah !!! 

En conséquence, Moshé ne possédait rien et n’avait rien commis (aucune faute) qui  l’aurait obligé à offrir quelque chose !!! 

Nous avons déjà évoqué le fait que le mishkan était prêt. Il était certes en pièces  détachées mais, il fallait qu’il fût « debout » pour qu’Aharon puisse officier mais, il y  avait un « problème », personne ne parvint à faire en sorte qu’il tint debout et  solidement… C’est alors qu’HaShem conseilla à Moïse : « pose ta main » et tout ira  bien… En effet, Moïse, étendit sa main et le mishkan se redressa et tint debout : « aide toi et le Ciel t’aidera » c’est en cela que chaque chose peut exister : c’est en s’élançant  vers la mer que les flots s’ouvrirent et livrèrent passage au peuple poursuivi par les  Egyptiens… Et 80 ans auparavant, c’est en étendant sa main vers le berceau de Moïse  que la main de Bathya s’allongea miraculeusement de 30 mètres pour se saisir de cette  corbeille…. Vagissante ??? C’est un principe irréfutable : tu veux quelque chose, fais le  premier pas, HaShem est à tes côtés, IL te donnera les moyens d’y arriver… 

Le Keli Yakar1, met en exergue le fait qu’en étendant sa main sur le Mishkan, c’était en  quelque sorte la terouma de Moïse dans l’érection du Mishkan car c’est en fait tout  ce qu’il pouvait donner de sa part démontrant à tous, qu’HaShem ne demande et  n’exige rien qui puisse se trouver au-delà des possibilités techniques, matérielles,  physiques ou spirituelles de chacun !!!! 

C’est pourquoi, on a coutume de dire : en donnant 613 mitsvoth au peuple juif  HaShem a multiplié les possibilités pour chacun de Ses Enfants de mettre certains  principes en pratique chacun d’après ses dispositions, chacun d’après sa position etc…. 

Le Sifté Hakhamim2reprend la même pensée. De son côté, Rabbénou Behayé exprime  l’idée selon laquelle en décrivant si longuement ce travail du mishkan c’est pour nous faire prendre conscience du fait que nous éprouvons une grande détresse morale sans  le mishkan et la Shekhina… 

Le Mishkan c’est aussi ce qui se nomme en français, la Tente du Témoignage : 

Tabernacle du Témoignage car y sont conservées les tables de pierre gravées avec les « dix  paroles » .Mais pas seulement. Dans le verset il est écrit deux fois de suite le mot mishkan.  D’après Rashi, cela fait allusion aux deux Temples qui ont été détruits à cause des fautes  commises par le Peuple d’Israël. Rashi indique aussi qu’à la lumière dont est ponctué le mot  mishkan, il faut comprendre que D prendra le mishkan en gage à cause des péchés commis  par le peuple. Mishkan HaEdout signifierait d’après Rashi et d’autres sages que ce mishkan  serait donc saisi en gage pour être restitué au peuple à la fin des temps. Rashi signale encore  une autre raison tirée du midrash : ce témoignage est valable surtout aux yeux des nations  pour leur signifier que D nous a pardonné nos fautes (veau d’or) et la preuve en est qu’IL a  résidé au milieu de nous. Un autre midrash enseigne que les Bné Israël ont répondu à l’appel  d’offrandes avec tant d’enthousiasme et de ferveur qu’il se produisit un fait : il y eut un  excédent d’or, d’argent etc….Moïse demanda à D ce qu’il fallait en faire et c’est ainsi que fut  créé le tabernacle du témoignage. 

Puis, lorsque tout le mishkan fut achevé, il fut présenté à Moïse et, là, se produisit l’acte de  « finition » comme le dit le Zohar : Moïse était en train d’inculquer à Aharon et à ses fils la  conduite qu’ils devraient avoir à l’avenir, dans l’exercice de leurs fonctions. C’est à ce moment,  que les pièces du mishkan furent présentées à Moïse et que tout-à-coup, le tabernacle se  redressa (הוקם (de même qu’à la fin des temps le Temple descendra des cieux tout prêt, le  Tabernacle se dressa d’un coup comme cela eut lieu également lors de la construction du  premier et du deuxième temple. 

Bien que tout au long de la parasha l’on retrouve beaucoup de répétitions, sorte d’insistance,  bien que dans chaque partie du tabernacle il est écrit que ces parties-là sont à D consacrées,  et, après que l’on ait compris que le tabernacle se soit élevé tout seul, la Tora nous dit :  « Moïse dressa » et nous ne comprenons plus mais, une fois de plus Rashi nous éclaire en  quelque sorte par ces mots c’est que Moïse s’est consacré corps et âme pour la confection  du tabernacle alors, la Torah, pour rendre hommage à cet homme qui eut le privilège de parler  au Créateur face à face, lui en attribue le mérite tout comme le Temple est surnommé  « maison de David » bien qu’il n’ait pas lui-même construit le Temple. 

Le Tabernacle accompagna le peuple tout au long de son histoire jusqu’à la destruction du  deuxième temple. A la fin des temps, le troisième temple reprendra sa place «il arrivera à la  fin des temps que la maison de D se tiendra au sommet de la montagne ….. et toutes les  nations viendront y rendre hommage » Isaïe II,2. 

Caroline Elishéva REBOUH

 

1 Keli Yakar est Rabbi Shlomo Ephraïm de Lounshitz au XVIIème siècle,
2 Rabbi Shabtaï Bass (XVIIème siècle)

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