Les experts de l’aviation doutent que les transporteurs étrangers reprennent bientôt leurs vols, à moins que le gouvernement ne rétablisse la confiance et ne modifie les conditions d’indemnisation en cas d’annulation.
Les Israéliens se sentent à nouveau isolés et doivent faire face à la perspective de coûts de transport aérien exorbitants, alors que la majorité des compagnies aériennes étrangères prolongent l’annulation des vols à destination et en provenance du pays, après qu’un missile balistique tiré par les Houthis du Yémen a frappé l’enceinte de l’aéroport Ben Gourion le 4 mai.
Les experts de l’industrie aéronautique estiment que de nombreux transporteurs étrangers pourraient ne pas reprendre leurs vols dans les semaines à venir, et peut-être même pas pendant la haute saison estivale, à moins que le gouvernement israélien ne rétablisse la confiance dans la sécurité de l’espace aérien du pays et n’offre aux compagnies aériennes étrangères une certaine flexibilité et un certain confort réglementaire concernant les politiques d’indemnisation des passagers.
Après l’impact du missile balistique yéménite sur l’aéroport dimanche, la plupart des compagnies aériennes étrangères ont annulé leurs vols desservant le principal aéroport international d’Israël. Le missile houthi s’est écrasé dans un bosquet bordant une route d’accès proche du terminal 3, à quelques centaines de mètres de la tour de contrôle.
« Nous sommes confrontés à une situation où un missile tombé à l’aéroport Ben Gourion aurait pu tout aussi bien tomber légèrement à gauche ou à droite et toucher un avion ou un terminal, ce qui aurait pu avoir des conséquences catastrophiques », a déclaré au Times of Israel Maître Shirly Kazir, responsable des pratiques aviation et tourisme au sein du cabinet d’avocats Fischer (FBC). « Les compagnies aériennes étrangères sont donc évidemment inquiètes, mais même si elles sont disposées à envisager la reprise des vols vers Israël une fois la situation un peu plus calme, la sécurité et la question du prix des primes d’assurance se posent à nouveau. »
Kazir, qui représente 20 compagnies aériennes étrangères opérant en Europe et aux États-Unis, a déclaré que les transporteurs souhaitent reprendre leurs vols vers Tel-Aviv, mais pour que cela se produise, ils auront besoin de plus de certitude et de flexibilité sur la situation réglementaire en Israël pour alléger les coûts et les risques financiers s’ils doivent à nouveau interrompre leurs opérations en raison de la situation sécuritaire.
S’il est important pour Israël de disposer des atouts des compagnies aériennes étrangères qui volent vers Israël, le ministère des Transports peut proposer des solutions qui ne seraient pas trop coûteuses et qui pourraient faire changer d’avis les compagnies aériennes », a déclaré Kazir, qui représente les compagnies aériennes étrangères dans une proposition visant à modifier la loi de 2012 sur les services aériens, qui protège les droits des consommateurs des passagers dont les vols ont été annulés.
Après l’impact de la roquette près de l’aéroport — qui faisait suite aux tentatives infructueuses israéliennes et américaines de l’abattre — les Houthis se sont vantés de leur succès et ont affirmé que l’aéroport Ben Gourion n’était «plus sûr pour le transport aérien». Le groupe terroriste basé au Yémen a menacé de « bloquer » l’espace aérien israélien.
« Le fait qu’un missile ait réussi à s’infiltrer et à frapper l’aéroport Ben Gourion a suscité beaucoup d’inquiétude », a déclaré Eyal Doron, associé et directeur du département aviation du cabinet d’avocats S. Horowitz & Co. « S’il était tombé ailleurs, loin de l’aéroport par exemple, dans une zone dégagée du désert du Néguev, je ne suis pas sûr qu’il aurait provoqué une réaction aussi importante de la part des compagnies aériennes étrangères. »
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