PARASHAT VAYIKRA  2019 – shabbat su 16-03-2019 – Allumage 17 h 19 – 18 h 26

Ce shabbat (15 mars) sera « shabbat zakhor » c’est ce shabbat que nous allons lire les versets qui concernent cet être abject que fut Amalek qui,nous avons déjà évoqué sa généalogie ascendante toute comme sa descendance étant donné qu’il est issu de l’union de Timna et d’Elifaz et qui donna naissance à Haman l’Agaguite.
La mitsva de lire ces versets tirés du Deutéronome (Parashat Ki Tetsé) est de se souvenir toujours de la turpitude de cet être qui surprit notre peuple à un moment de détresse morale en ayant pour unique objectif d’anéantir le peuple de D. Les Sages soulignent qu’HaShem en constatant chaque année que nous nous appliquons à nous souvenir de cet évènement, nous assure d’effacer cet être de la surface de la Terre ! Il est bon d’aller spécialement à la synagogue pour écouter attentivement ces quelques mots lus dans le sefer Torah par l’officiant (hazan).

Préparez-vous à lire bientôt toutes les analyses et les prescriptions de Pourim, la fête qui demeurera après que le Mashiah viendra démlivrer le peuple Juif du joug des Nations.

PARASHAT VAYIKRA  2019 : LES SACRIFICES

Cette sidra avec laquelle nous entrons dans le livre VAYIKRA ou LEVITIQUE, troisième livre du Pentateuque traite essentiellement des korbanoth ou sacrifices. Ce livre est appelé par ailleurs Torat HaCohanim ou l’enseignement des Cohanim et des Léviim dans les tâches qui leur incombent à tous au Temple.

Par le premier mot de cette sidra : « vayikra » IL a appelé, la Torah souligne pour la troisième fois que D a appelé Moïse de manière particulière comme IL l’a fait lorsque Moïse s’est approché du buisson ardent ou bien lorsque Moïse devait monter sur le Sinaï pour y recevoir la Torah. Ici, donc, quelle est la cause de cette convocation ? Le Midrash raconte que lors de la première convocation il était question de faire sortir le peuple d’Egypte, pour la deuxième il était question de promulguer la Torah et à présent : il est question de demander à Moïse d’enseigner au peuple l’intégralité de la Loi (l’écrite et l’orale). Il y a pourtant une remarque importante à faire : le mot vayikra s’écrit avec un alef à la fin et cette lettre est inscrite en tout petit dans le texte. Pour quelle raison ? Rashi commente ce alef ainsi : en fait Moïse voulut écrire vayikra vav-yod-kouf-resh ce qui aurait pu se lire vayikar (il a chéri) et D a fait remarquer à Moïse qu’il devait ajouter la lettre alef ce que fit Moïse en rétrécissant cette lettre. Certains autres commentateurs pensent qu’il faut lire « vayiker » soit IL l’a appeléde manière accidentelle…

D’autre part, pour en revenir à la raison pour laquelle le alef de vayikra était plus petit, le midrash, encore, nous apprend que lorsqu’une lettre est de plus petite taille c’est  qu’il y a la possibilité de lire le mot de manière différente et ici, si l’on ne lit pas le alef c’est parce que l’humilité de Moïse sur laquelle il est dit : « Et l’homme Moïse était un homme très humble plus que tout autre homme… », lorsque D dicta à Moïse « D appela Moïse » celui-ci, réfléchissant rapidement se fit la réflexion suivante : « quoi ? qui suis-je, moi, pour que D m’appelle ? » et aussitôt il demanda au Créateur la possibilité d’écrire le alef de vayikra en tout petit pour que, le lecteur en ne s’attachant qu’aux lettres de taille normale lise : VAYIKER. Jusqu’où l’homme devra-t-il s’attacher à se conduire avec humilité pour avoir un aussi  grand  mérite que celui de Moïse ? Tenter de se perfectionner sans fin pour arriver à la sainteté

Le midrash fait aussi allusion au fait que Moïse ne pénétra dans le Saint des Saints qu’après y avoir été invité.

Sacrifice en hébreu se dit KORBAN de la racine karov : proche. Ce qui reviendrait à dire que d’offrir un sacrifice n’est autre qu’un acte tendant à rapprocher la créature de son Créateur lorsqu’il offre de sa propre volonté un animal ou autre chose à D et donc par là-même de s’élever vers D non seulement pour se rapprocher mais aussi pour conférer au sacrifice une élévation sur la vie   du monde matériel et concret vers l’infini du monde spirituel.

La première fois qu’on parle de sacrifice c’est dans la Genèse lorsqu’Abel offre un sacrifice et que celui-ci est agréé. Ce premier sacrifice n’est qu’un acte volontaire étant donné que D n’en avait pas réclamé. En fait les sacrifices offerts avant le don de la Torah ne se nommaient pas korbanoth mais portaient d’autres noms tels que Minhot (offrande), maâsser (le dixième) et les zévahim ; toutefois il est à noter que les hommes pouvaient procéder par eux-mêmes à des sacrifices alors qu’à partir de la promulgation de la Torah, les korbanoth sont une tâche incombant exclusivement au Cohen.

Cependant, un sacrifice doit être offert d’un cœur pur et avec de bonnes pensées et intentions. Les sacrifices n’exigent pas toujours d’offrir des bêtes mais cela peut-être également des fruits, des céréales, de l’huile, des céréales pétries avec de l’huile, de la pâte etc. Rashi fait remarquer également que D a signifié à Moïse Sa volonté mais a exigé de lui qu’il aille le répéter au peuple et qu’ensuite il revienne l’informer de la volonté éventuelle du peuple. Ainsi tout se passe comme si D fait une proposition (demande en mariage) au peuple et que Moïse reçoive l’acceptation et la retransmette à D.

Les sacrifices ont eu lieu aux premiers et deuxième Temples et si D veut cela reprendra au troisième Temple.

Il existe donc plusieurs types de sacrifices : le korban ôlah קורבן עולה ou holocauste, le korban hatat קורבן חטאת sacrifice expiatoire, korban minha קורבן מנחה, korban asham קורבן אשם sacrifice délictif, korban shelamim קורבן שלמים sacrifice rémunératoire, et puis il y a le korban pessah קורבן פסה sacrifice de Pâque,le korban bekhor קרבן בכור, le korban tamid  קורבן תמיד   sacrifice perpétuel et le korban moussaf מוסף supplémentaire et le maâsser מעשר, maâsser sheni מעשר שני  etc…. les personnes désirant offrir des choses au Temple pouvaient offrir aussi de l’encens, de l’huile, du bois pour brûler les sacrifices.

A remarquer  les korbanoth sont en général des animaux et les minhoth sont à base de végétaux ne contenant ni levain ni miel.

Le korban ôlah est offert à titre individuel et volontaire. L’animal qu’il soit un taureau, un bélier, un mouton, sont des mâles, sans défaut, généralement jeunes (un an ou deux). Ils sont chargés des fautes de la personne offrant en imposant ses mains sur la tête de l’animal qui, après avoir été abattu sera entièrement consumé par le feu pour les fautes bishgaga (בשגגה).    Pour les personnes ayant été atteintes de lèpre ou pour les femmes ayant conçu en état d’impureté.

Le korban hatat est un sacrifice offert par des personnes privées par les offices du Cohen Gadol pour expier une faute grave commise sans intention ou pour Kippour. Pour ce sacrifice seuls les organes sont entièrement brûlés sur le mizbéah (autel) certaines parties sont consacrées à l’Eternel et le reste en dehors de certaines parties réservées aux cohanim doivent être consommées intégralement dans l’enceinte du Temple.

Le korban asham  est un sacrifice offert pour un délit. Il s’agit d’une offrande personnelle et non publique.

Le korban shelamim est offert à titre individuel lors d’un pèlerinage, ou pour un vœu. Il est offert par le public pour la fête de Shavouoth.

Le korban de pessah est effectué dans l’enceinte du Temple à la veille de Pessah par chaque chef de famille et rituellement à la veille de la fête.

Pour tous les autres produits de la terre on offre la dîme ou maâsser. Cette offrande est adaptée aux besoins et aux possibilités de chacun et sont aussi adressées en partie aux Cohanim et aux Léviim.

Pour la curiosité historique, dans l’île d’Ieb (près du barrage d’Assouan) (appelée aussi Eléphantine) à l’époque de Ezra, des Juifs avaient construit un temple sur le modèle du Temple de Jérusalem et ils faisaient des sacrifices.

Les sacrifices dits propitiatoires ou כפרות en hébreu,  sont des sacrifices que l’on fait de manière expiatoire d’après la racine de לכפר. Comme kippour כיפור. Autre chose à remarquer c’est que le פרוכת  ou tenture devant l’Arche Sainte  et כפורת   le propitiatoire renferment les mêmes lettres de même que כפתור (les boutons qui ornaient la menorah du Temple.

Dans les différentes façons de commenter la Torah, il en est une qui s’attache aux cas qui sont présents dans la Torah où des lettres sont plus grandes et parfois plus petites. Dans la Torah, rien n’est au hasard. Les exégètes s’entendent pour donner un sens à ces mots où la ou les lettres ne sont pas de la même taille que le reste du mot en donnant un sens allusif non pas de manière fantaisiste mais, en se basant sur les midrashim qui éclairent l’étudiant ou le lecteur : en effet  se posent deux problématiques à ce niveau : la première est de savoir pourquoi et comment Moïse a pu prendre l’initiative de faire des modifications dans le corps de la Torah et ensuite, qu’est-il advenu de cette quantité d’encre non utilisée. Le midrash nous raconte ce qui s’est passé sur le Mont Sinaï où Moïse écrivait la Torah sous la dictée du Saint béni soit-IL : D avait remis à Moïse la quantité exacte d’encre et de parchemin nécessaires à Moïse pour mettre par écrit la parole divine. Or, après qu’il eût terminé de tout écrire, même s’il écrivit certaines lettres plus grand que d’autres, il en écrivit d’avantage qui furent plus petites et, il resta de l’encre. D décida d’utiliser ces gouttes d’encre en les essuyant sur le visage de Moïse et, c’est la raison pour laquelle, en redescendant du Mont Sinaï avec la Torah,  nous lisons que le visage de Moïse rayonnait d’une lumière si  intense  qu’il fut contraint d’atténuer cet éclat en voilant sa face.

 

Caroline Elishéva REBOUH

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