mondefi_logoDepuis toujours, la question du devenir de l’éducation, de la cellule familiale face aux défis du monde moderne me préoccupe au plus haut point. Car si les menaces géostratégiques, les crises économiques ou le devenir de l’environnement, de la calotte polaire à la couche d’ozone, sont faciles à médiatiser pour faire réagir les foules, le fait que papa et maman travaillent, à l’heure où leurs enfants sortent de l’école, n’est même pas relégué dans la rubrique des faits divers. Les salaires des enseignants n’intéressent personne, et pour beaucoup, si un jeune ignore qui était Pétain ou Mussolini, ce n’est pas si grave : l’important, c’est qu’il décroche un bon bac et que ses études lui donnent accès à un métier bien rémunéré.

C’est une grave erreur. Pour moi, la vraie bombe à retardement ne se trouve pas à Téhéran ou à Pyongyang, mais dans cette façon qu’a notre société d’accorder si peu d’écoute aux problèmes quotidiens des parents face à l’éducation de leurs enfants. Ces enfants qui sont notre avenir. Éducateur de formation je suis entouré de personnes extrêmement compétentes dans le domaine de l’éducation formelle et informelle.

En Israël par exemple, la journée d’école est trop courte. De surcroît, les parents n’ont bien souvent que quatorze jours de vacances par an quand leurs enfants en ont plus de cent. Si les Israéliens de souche peuvent se reposer sur leurs réseaux sociaux, familiaux et amicaux, les expatriés français sont bien souvent confrontés seuls à leurs problèmes. Il faut proposer des solutions ! En Italie, on me parle de conflits intergénérationnels importants dans les familles d’expatriés. Il faut intervenir à grands renfort d’experts au niveau micro, et, en parallèle, faire remonter les problèmes vers les décisionnaires au niveau institutionnel. Un des plus grands éducateurs de l’histoire, lequel voyait dans l’enfant le ferment de notre devenir. Je le cite :

« Vous dites :
— C’est épuisant de s’occuper des enfants.
Vous avez raison.
Vous ajoutez :
— Parce que nous devons nous mettre à leur niveau. Nous baisser, nous pencher, nous courber, nous rapetisser.
Là, vous vous trompez.

Ce n’est pas tant cela qui fatigue le plus, que le fait d’être obligé de nous élever jusqu’à la hauteur de leurs sentiments.
De nous élever, nous étirer, nous mettre sur la pointe des pieds, nous tendre. Pour ne pas les blesser. »

Janusz KORCZAK, prologue de Quand je redeviendrai petit
Traduction AFJK (révisée en 2007).

 David Shapira (20-05-2013)

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