Les traitements anti-cancéreux entraînent des effets secondaires. Pour limiter ces derniers, l’une des stratégies actuelles consiste à développer des nano-médicaments, autrement dit des systèmes de transport nanométriques permettant d’acheminer le ou les principes actifs uniquement vers les cellules tumorales. Des nanomédicaments qui peuvent être activés à distance à l’aide de stimuli physiques externes comme la lumière ou le champ magnétique. On parle alors de thérapies dites « physiques ». C’est dans ce contexte que s’inscrivent les travaux des chercheurs des laboratoires Matière et Systèmes Complexes (CNRS/Université Paris Diderot) et Physicochimie des Electrolytes et Nanosystèmes Interfaciaux (CNRS/UPMC), menés en collaboration avec le PARCC, le Paris-Centre de Recherche Cardiovasculaire (Inserm/Université Paris Descartes), dont les résultats sont publiés dans le numéro de mars dernier de la revue ACS Nano.

Utilisant un liposome qui, rappelons-le, est une vésicule artificielle dotée d’un compartiment interne formé par des bicouches lipidiques, ces chercheurs y ont encapsulé des nanoparticules magnétiques en quantité suffisante pour le rendre ultra-magnétique, puis ont inséré des photosensibilisateurs dans sa biocouche lipidique. Ces liposomes ont ensuite été injectés directement dans la tumeur d’une souris, cette association originale de nanoparticules et de photosensibilisateurs permettant à ces chercheurs de combiner deux techniques, l’hyperthermie magnétique et la photothérapie dynamique, pour détruire intégralement les cellules cancéreuses. La première d’entre elles consiste à exciter les nanoparticules encapsulées à l’aide d’un champ magnétique afin d’augmenter la température de la tumeur et de la détruire. La seconde technique, elle, est rendue possible par la présence des photosensibilisateurs qui, lorsqu’ils sont éclairés, libèrent des espèces réactives de l’oxygène, toxiques pour les cellules tumorales.

L’association de ces deux techniques a permis ainsi d’obtenir une régression tumorale totale chez la souris, alors que l’utilisation d’une seule thérapie ne permet pas de stopper la croissance de cette tumeur. Reste désormais pour ces chercheurs a exploiter les autres propriétés magnétiques des liposomes afin d’améliorer le traitement. Visibles en IRM, ces nanopaticules peuvent être déplacées en effet à l’aide d’aimants. D’où la possibilité, suite à leur injection dans la circulation sanguine, de cibler, grâce à des aimants, les liposomes vers les tumeurs, tout en cartographiant leur destination finale par IRM. A suive…

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/78367.htm

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