Les experts en tremblement de terre du Geological Survey of Israel ont dévoilé lundi une technologie de pointe capable de détecter le premier signe d’un tremblement de terre et de faire en sorte que le Front de Commandement Intérieur envoie une alerte dans les dix premières secondes.

Baptisé TRUAA, et basé sur un système développé à l’Université de Berkley en Californie, qui a été mis en service en 2019, le nouveau système national de détection de tremblements de terre d’une valeur de 45 millions de shekels place Israël sur un pied d’égalité avec un petit nombre d’autres nations telles que le États-Unis, Taïwan et Japon.

Israël est situé sur la vallée du rift syro-africain sismiquement active et du fait de sa petite taille, expose la plupart de ses habitants aux risques causés par les tremblements de terre.

Le pays subit en moyenne de violents tremblements de terre une fois par siècle. Le dernier remonte à 1927.
Des exercices de gestion de crise sismique ont eu lieu lundi à divers endroits après que plusieurs secousses ont été ressenties en Israël au cours du mois dernier.

Le professeur Zohar Gvirtzman, directeur du Geological Survey, a déclaré dans un communiqué de presse que la technologie actuelle ne peut pas encore prédire avec exactitude l’emplacement, le moment ou l’ampleur d’un tremblement de terre.

Mais, en captant le tremblement initial, plus faible, qui précède un tremblement plus fort, il peut diffuser rapidement les informations dans l’espoir que le plus grand nombre possible d’Israéliens auront le temps de se mettre à l’abri.

A l’essai depuis 2014, la TRUAA a été officiellement connectée au Front de Commandement intérieur – qui est chargé d’alerter le public des attaques imminentes – le 27 janvier.

Mais, a averti Gvirtzman, il ne continuerait à fonctionner efficacement que si le gouvernement s’engageait à fournir environ 14 millions de shekels par an pour la maintenance, la recherche et le développement et les mises à niveau continuelles. Cela, a-t-il dit, n’était rien comparé aux milliards de shekels déjà investis dans la préparation aux tremblements de terre.

TRUAA comprend 120 capteurs, appelés sismomètres, qui sont enterrés dans le sol à des intervalles d’environ dix kilomètres, principalement le long des failles sismiques de la mer Morte et du Carmel près de Haïfa dans le nord.

Ils ont remplacé 20 stations de surveillance sismique qui ont été mises hors service en 2020.

Le sismologue Dr Nadav Wetzler tient le sismographe d’un système qui n’est plus utilisé. L’objet rond devant lui est l’un des nouveaux sismomètres utilisés pour détecter les tremblements de terre, à l’Israel Geological Survey, Jérusalem, le 7 février 2022. (Sue Surkes/Times of Israel)

Selon le Dr Ittai Kurzon, chercheur à la division des risques géologiques, les capteurs, qui fonctionnent 24 heures sur 24, envoient des informations numériques pour être traiter automatiquement (puis analysées par des scientifiques) à deux centres de contrôle, situés à Jérusalem et Lod, 46 kilomètres au nord-ouest.

Si un tremblement supérieur à 4,5 sur l’échelle de Richter est identifié, l’information est transmise directement au Pikoud Haoref, qui est chargé d’alerter le public du danger via des sirènes, des SMS et des annonces radio et TV. S’il dépasse 6 sur l’échelle de Richter, l’avertissement sera national. Il faut cinq à huit secondes pour capter le tremblement, a poursuivi Kurzon, et deux secondes supplémentaires pour que l’alerte se déclenche.

Cependant, a-t-il averti, ce n’est probablement pas suffisant pour ceux qui vivent près de l’épicentre du séisme.

Le deuxième séisme, plus destructeur, se déplace à environ trois kilomètres par seconde, de sorte que ceux qui vivent dans un rayon de 30 kilomètres n’auront probablement pas le temps de se préparer. Les personnes vivant à 50 kilomètres de l’épicentre du séisme auraient de 7 à 10 secondes pour se préparer, tandis que celles vivant à 100 kilomètres auraient jusqu’à 30 secondes.

Une carte des sismomètres de détection des tremblements de terre sur un écran dans la salle de surveillance des tremblements de terre du Service géologique d’Israël à Jérusalem, le 7 février 2022. (Sue Surkes/Times of Israel)

Gvirtzman a expliqué qu’un premier tremblement de terre dans le nord de la mer Morte, dans le sud d’Israël, ne donnerait que trois secondes aux habitants de Jérusalem pour se préparer jusqu’à ce que le tremblement de plus forte amplitude ne frappe, tandis que les habitants de Tel-Aviv auraient 18 secondes, ceux de Beit Shean dans la vallée du Jourdain autour de 20 secondes et les habitants de Haïfa environ 30 secondes.

Un tremblement de terre dans la vallée de Beit Shean, en revanche, ne laisserait pas aux habitants le temps de se mettre à l’abri, mais donnerait aux habitants de Jérusalem 20 secondes, aux habitants de Tel-Aviv 19 secondes et à ceux de Haïfa environ 12 secondes.

La sirène de tremblement de terre se distingue de celle d’un missile en ce qu’elle répète les mots « tremblement de terre » en hébreu – « Reidat Adama ».

Gvirtzman a noté qu’il y avait cependant matière à confusion. Dans le cas d’un missile entrant, l’instruction est de courir vers une pièce renforcée ou un abri anti-bombes et de fermer la porte. En cas de tremblement de terre, la recommandation est de quitter le bâtiment si possible, ou, sinon, de courir dans une pièce sécurisée mais de laisser la porte ouverte.

Alors que Gvirtzman a souligné qu’aucun système d’alerte précoce ne pouvait remplacer la nécessité de renforcer les bâtiments contre les tremblements de terre, le sismologue Dr Ran Nof a déclaré que cela ne valait pas grand-chose à moins que le public n’apprenne et soit régulièrement formé à comment se comporter en cas de tremblement de terre.

Source : timesofisrael.com