Y at-il un remède (Ségoula) particulier dans le fait de consommer la confiture de Etrog ? Quelle est sa bénédiction ? Quelle est la règle pour cette année ?

Certaines femmes avaient l’usage de consommer une partie du Etrog après la fête de Soukkot, et disaient que c’est une Ségoula (remède) pour accoucher dans la facilité. De même, lorsqu’une femme avait des difficultés pour avoir des enfants, elles disaient que c’est une Ségoula pour qu’elle ait des enfants.
Cet usage est cité dans plusieurs ouvrages, mais en réalité, nous ne lui avons pas trouvé de source ancienne.
Le Gaon auteur du ‘Havvott Da’att dans son livre Mékor ‘Haïm (chap.664) écrit que cet usage est cité dans le livre « Tséena Our’ena » (un livre rédigé en yiddish et qui était réservé aux femmes), mais il ajoute : « Soyeux heureux que de tels usages ont disparu ».

Cependant, le Gaon Rabbi Ya’akov ‘Haïm SOFER z.ts.l écrit dans le Kaf Ha-‘Haïm (chap.664 note 60) que selon l’usage, on confectionne de la confiture de Etrog avec du sucre, afin de la placer sur la table de Tou Bichvat qui est le Roch Ha-Chana des arbres, avec les autres fruits sur lesquels on récite des bénédictions ce soir là, et une femme enceinte qui consommea du Etrog sur lequel on a récité la bénédiction lors de la fête de Soukkot, verra en cela une Ségoula afin d’habiter dans la facilité et non dans la souffrance.

Notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.la mentionné cet usage dans ses discours, et il disait que c’est une Ségoula particulière lorsque l’Etrog est celui d’un Talmid ‘Ha’ham (érudit dans la Torah) et qui craint le Ciel.
Dans son livre ‘Hazon Ovadia-Soukkot (page 450) – qui fut édité lorsque notre maître le Rav z.ts.l était à un âge avancé – il ajoute cette note personnelle :
« Moi le serviteur, je sais que l’Etrog sur lequel j’ai récité la bénédiction pendant la fête, et avec lequel je me suis acquitté de mon devoir, fut partagé par les gens de ma maison à des femmes mariées depuis 8 et 12 ans sans avoir d’enfants, et l’on donna à chacune une tranche du Etrog. La même année, elles eurent des enfants.
Le mérite de la Mitsva a des effets protecteurs incommensurables ! »

Concernant la bénédiction sur la confiture de Etrog, en réalité cela fait l’objet d’une divergence d’opinion Halachique parmi les décisionnaires.
Dans la pratique, notre maître le Rav z.ts.l tranche (Hali’hott ‘Olam vol.2 page 97) que lorsqu’on consomme uniquement l’épluchure extérieure (jaune) avec laquelle on fait une confiture, sa suprême est « Chéhakol », car elle n’est – de part elle-même – pas consommable, et de ce fait, la bénédiction s’applique principalement au sucre ajouté pour la confiture.
Par contre, s’il s’agit d’une confiture ordinaire faite avec l’épluchure blanche (intérieure), sa bénédiction est « Boré Péri Ha-‘Ets », car l’essentiel du Etrog se trouve dans son épluchure blanche interne. (Mais le fruit lui-même est en quantité très infime, et on ne le consomme pas, car son goût n’est pas agréable, il est assimilable au goût de l’arbre lui-même, qui n’est pas consommable.
De ce fait, nos maîtres enseignent dans la Guémara que « le goût du Etrog est le même que son arbre », car le fruit et l’arbre ne sont pas bons à la consommation. C’est ainsi qu’écrit le MAHARAM Ben ‘ Haviv dans Kapott Témarim sur Soukka 35a).

L’année qui vient de passer (5782) était une année de Chémita (7 ème ), et de ce fait, tous les Etroguim ayant poussés en Erets Israël que l’on trouve présentement, présentant la sainteté de la 7 ème année. Il faut être vigilant sur ce point même en dehors d’Israël, dans les endroits où l’on n’est pas habitué aux fruits de la Chémita (provenant d’Israël). Il est donc interdit cette année de jeter aux ordures des Etroguim provenant d’Israël. Il en est de même pour une confiture faite à base de tels Etroguim. Il faudra agir envers de tels Etroguim comme expliqué dans une Halacha diffusée antérieurement au sujet des fruits possédant la sainteté de la 7 ème année .

En conclusion : Si l’on fait la confiture de l’Etrog avec l’épluchure blanche (interne) du Etrog, on récite « Boré Péri Ha-‘Ets » avant de consommer.
Sur l’épluchure jaune, lorsqu’on la consomme seule, on dit « Chéhakol ».
Un Etrog provenant d’Erets Israël, possède cette année la sainteté de la 7 ème année, et il faut avoir la vigilance de le conserver dans la sainteté de la 7 ème année.

source : https://halachayomit.co.il