Après des années de négociations, le célèbre guide gastronomique devrait faire ses débuts à Tel-Aviv, la seule ville que les inspecteurs Michelin considèrent comme « viable ».

Israël poursuit son projet de longue date visant à introduire le Guide Michelin sur la scène gastronomique locale, a annoncé mercredi le ministère du Tourisme.

Haïm Katz (Likud), le ministre du Tourisme entré en fonction il y a un mois, a donné le feu vert au prestigieux guide culinaire, selon le ministère, poursuivant ainsi les efforts déployés depuis des années par ses prédécesseurs.

Dans sa déclaration, Katz a déclaré que d’après les inspecteurs de Michelin, la seule ville où il serait possible d’évaluer la scène gastronomique est Tel Aviv, et que le groupe travaillerait donc avec la municipalité de Tel Aviv. Le ministère étudiera entre-temps la possibilité d’étendre la couverture à d’autres villes à l’avenir, a-t-il ajouté.

L’accord devrait coûter quelque 1,5 million d’euros à Israël, coût que le ministère du Tourisme partagera avec la municipalité.

L’ancien ministre du Tourisme, Yoel Razvozov, du parti Yesh Atid, avait fait pression pour faire avancer le projet pendant son mandat, qui s’est terminé à la fin de l’année dernière. Dans une interview accordée à Calcalist peu avant de quitter ses fonctions, Razvozov avait déclaré qu’un accord avec Michelin était sur le point d’être signé et qu’il expliquerait à son successeur « l’importance » de finaliser l’accord pour des raisons économiques.

Michelin n’a pas encore commenté son arrivée probable en Israël.

Les étoiles Michelin sont reconnues comme étant la plus haute distinction mondiale pour un restaurant, et elles sont considérées comme un moteur du tourisme pour les voyageurs amateurs de gastronomie.

Le Guide Michelin n’a jamais travaillé en Israël – qui est considéré comme un marché relativement petit – même s’il a étendu sa présence au Moyen-Orient et qu’il est parti à l’assaut d’Abu Dhabi, d’Istanbul et de Dubaï l’année dernière.

Le ministère du Tourisme envisage cette possibilité depuis au moins cinq ans. Il aurait notamment, d’après les déclarations du ministère à l’époque, dirigé par Yariv Levin du Likud, l’actuel ministre de la Justice, commandé en 2017 une étude à Michelin sur « le standing et le potentiel gastronomique » d’Israël.

Le ministère du Tourisme n’a jamais rendu publiques les conclusions de l’étude, mais les inspecteurs Michelin n’auraient pas trouvé de restaurants en Israël dignes d’être classés à l’époque.

Les restaurateurs locaux ainsi que des personnalités mondiales réclament depuis longtemps que Michelin introduise dans son guide les meilleures tables de l’État juif : en 2016, le président du Congrès juif mondial, Ron Lauder, avait écrit une lettre critiquant le groupe pour son « omission inquiétante » d’Israël.

Le guide Michelin, très respecté – il a été lancé par la société de pneumatiques en 1900 et il est aujourd’hui présent dans 40 pays – attribue une, deux ou trois étoiles aux établissements qu’il juge dignes d’être visités.

Une poignée de chefs israéliens ayant des restaurants à l’étranger ont reçu une étoile Michelin, notamment Moshik Roth pour plusieurs établissements à Amsterdam, Assaf Granit pour Shabour à Paris et Gal Ben Moshe pour Prism à Berlin.

Même sans l’aval du Michelin, les restaurants israéliens ont reçu de nombreux éloges ces dernières années, en raison de l’essor de la scène gastronomique du pays. Ils ont même obtenu six places cette semaine sur la liste des 50 meilleurs restaurants du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.

source : Timesofisrael