A la mémoire de Noa Marciano (zal) exécutée lâchement hier par le Hamas après 38 jours de captivité à Gaza

Un collectif  mené par 500 artistes francais, a décidé utile d’organiser une marche blanche silencieuse, le 19 novembre à Paris, “solidaire humaniste, pacifiste” (rien que cela), un appel avec mouchoirs et drapeaux blancs, à ce que “cesse cette guerre fratricide” entre Israël et Gaza semble t-il, et à faire entendre, comme leur titre l’indique, “une autre voix”.

Le 7 octobre 2023 un double chaos

Le 7 octobre j’ai perdu mille deux cent de mes  frères et soeurs dont de nombreux français. Deux cent quarante des miens ont été pris en otage par le hamas et sont captifs dans des conditions inhumaines à Gaza, sans signe de vie depuis lors, et sans qu’aucun médecin de la Croix Rouge ne puisse les visiter. Sans d’ailleurs que la Croix Rouge n’insiste réellement pour les visiter. Parmi les otages de plusieurs nationalités dont des français, se trouvent des bébés, des vieillards rescapés de la shoah et des femmes enceintes, dont une qui a accouché en captivité. Oui, elle a accouché alors qu’elle est otage des nazis du Hamas! Depuis le 7 octobre, ils sont donc seuls. Face à votre silence lâche, c’est d’un cri courageux de fraternité dont ils ont besoin. Un  hurlement “ensemble” au monde indifférent à leur calvaire, appelant à ce qu’ils soient libérés immédiatement.

La riposte imposée

Le 7 octobre, après la sidération, Israël n’a pas eu d’autre choix que de riposter à l’inhumain, pour le compte de l’humanité, contre ce groupe,sans âme et armé par l’aide internationale détournée. Riposter pour que le “never again” ait un sens. Oui,  “après le 7 il y a eu le 8 le 9 et les jours suivants” :  la riposte est longue face à cette terreur organisée. Organisée mais pleutre : elle se terre dans les centaines de kilomètres de tunnels pas “derriere un mur” . Ces tunnels comme l’a cyniquement dit un chef du hamas sont construits  (avec votre argent) pour les terroristes pas pour la population civile. Nous sommes dans le monde réel, pas dans un décor en carton pâte, les missiles sont tirés à balles réelles aveuglément sur les citoyens israéliens.

Riposter pour que les centaines de milliers de personnes réfugiées du sud d’Israël puissent venir s’y réinstaller après le massacre et la désolation que le Hamas a semé. Riposter au peril de la vie de nos soldats. Plus de trois cent d’entre eux (que leur memoire soit bénie), nos enfants, nos frères et soeurs, nos collègues de travail, nos voisins, sont tombés pour leur pays et surtout pour que l’on ramène chez eux les deux cent quarante otages.

Hamas- Isis : poltron et nazi

En face, le Hamas, dénoncé par l’Union Européenne, utilise cyniquement les civils  comme boucliers humains autour de leur centre d activité et dans les hopitaux. L’armée israélienne prévient les civils gazaouis qu’ ils doivent quitter la zone pour se déplacer vers le sud, elle organise les évacuations car le hamas  tire sur les familles qui souhaitent partir.

Votre source sur le nombre de victimes palestiniennes est celle du Hamas, que vous vous empresser de reprendre sans recul ni sens critique. Comme artistes, je m’étonne que vous n’ayez pas appris à penser par vous-même, notamment sur la rapidité qu’a l’organisation terroriste à fournir des chiffres aussi précis. Quel crédit leur apporter dans un tel chaos ? En comparaison, il a fallu, en Israël, avec bien plus de moyens, plus d’un mois après le massacre, pour reconstituer des corps et avoir une idée de l’ampleur du crime contre l’humanité. Ce matin encore, on identifiait un fragment d’os d’une victime, Viviane Silver (zal), activiste israélienne pour la paix, 38 jours après le 7 octobre.

Vous appelez à un cessez-le feu?

Chiche ! A trois conditions :

  1. reddition totale de tous les terroristes du Hamas
  2. arrêt des roquettes tirées à l’aveugle sur le territoire israélien
  3. retour sans conditions de tous les otages

Il n’y aura pas de cessez-le-feu tant que le hamas existera encore. Tant que le « never again » n’aura pas son expression sur le terrain et que, les victimes du sud du pays sentiront encore la moindre menace. La dernière fois qu’on a voulu faire la paix avec les nazis, nous avons eu le déshonneur et la guerre.

Détruire vos préjugés

Contrairement à ce que vous écrivez “deux peuples ne sont pas en otage de politiques”. Les palestiniens de gaza sont en otage du Hamas et la moindre contestation est réprimée dans le sang. Ici, la démocratie israélienne se porte tres bien merci. Jusqu’au 7 octobre des centaines de milliers de personnes défilaient toutes les semaines contre une réforme judiciaire voulue par la coalition au pouvoir. Personne ne leur a tiré dessus et ils n’ont jamais cassé de magasins ou dégradé de biens publics – contrairement à la plupart des manifestations sur le pavé parisien.

Ce n’est pas une “guerre fratricide” comme vous l’écrivez. Je ne peux pas ressentir la moindre fraternité avec une population qui a hurlé de joie en apprenant les massacre du 7 octobre. Une population, gorgée de haine, qui a lynché, violé  mutilé et exécuté en public les otages ramenés par les terroristes à gaza. Je ne ressens aucune fraternité avec ceux qui détiennent mes frères innocents en otage ou qui savent où ils se trouvent depuis 38 jours et se taisent.

Nous ne vous demandons pas de choisir votre clan, ce sont les massacres du 7 octobre qui imposent de choisir : celui de la liberté, de la vérité , de la démocratie ou celui de la haine, du chaos et de l’islamisme sanguinaire.

Votre engagement en trompe l’œil

Mais vous pouvez en artiste vous planquer derrière l’illusion : votre marche blanche est jolie dans l’idée mais pathétique en vrai. On ne combat pas le terrorisme avec une marche blanche, des bougies, des peluches et des slogans “vous n aurez pas ma haine”.
Pire: c’est une posture hypocrite.  C’est si lâche d’aller dans le sens du vent. Là où on ne viendra pas vous questionner,  où vous n’aurez pas à ferrailler car vous serez dans le faux “camp du bien” et des « bons sentiments ». Le courage aujourd’hui, c’est celui de ceux qui refusent le chaos du terrorisme, quoiqu’il en coûte en France ou en Israël.

Je vous offre une perspective

Au contraire de ce silence honteux, faussement neutre, criez comme des artistes engagés et faites entendre votre voix en demandant la liberation des otages sans condition. Cela aura un peu plus de panache. Effectivement tout le monde n’est pas wonder woman,  Gal Gadot qui se mouille et montre à tout Hollywood les films de l’horreur du 7 octobre. Vous feriez mieux de vous inspirer d’elle, d’Arthur ou de Philippe Lellouche vous marquerez peut-être votre temps. Une preuve de courage serait aussi de dédier votre marche à votre collègue Matan Meir (zal) producteur de Fauda mort au combat. Son parcours et ses actes sont un vrai message pour ceux qui défendent notre idéal de vie du monde libre, humaniste et solidaire.

Me johann Habib
Avocat fiscaliste franco-israélien
le 14 novembre 2023